Des années de nous.

Chapitre 4.

Je monte dans ma chambre à peine rentrée, Tuk à mes trousses. Dès que ça ne va pas il le sait, voilà pourquoi j'aime les animaux, ils sont honnêtes, fidèles et pleins d'amour. Surtout mon petit bébé.

Je ferme la porte de ma chambre dès qu'il est entré. Il s'assied et me regarde. Je ne peux m'empêcher de décrocher un petit sourire. J'aime ce chien plus que tout au monde.
Je vais donc m'allonger sur mon lit et tapote sur le matelas pour lui dire de me rejoindre, ce qu'il fait immédiatement. Il se couche et pose sa tête sur mon ventre. Tout en caressant sa tête, je lui explique, même si je n'aurais pas de réponse, je sais qu'il me comprend et généralement je trouve les réponses à mes questions dans ses yeux. Je suis dingue de dire tout ça et on doit me prendre pour une folle mais c'est ce que j'éprouve et je ne peux le contrer.

Peut-être cinq minutes après lui avoir tout expliqué, je suis sur mon téléphone, je regarde les nouvelles photos d'acteurs, chanteurs et influenceurs. Leur vie a l'air toujours si passionnante et parfaite. Mon attention se porte sur mon chien lorsque je sens des petits coups de museau, quand il voit que je le regarde, il lève la tête vers la fenêtre. Je regarde celle-ci ; personne.

-Je ne ferais surement pas le premier pas, ajoutais-je.

Je replonge le nez dans mon téléphone mais il recommence.

- Très bien, soupirais-je en me levant.

J'ouvre ma fenêtre et sors, à ma grande surprise, une multitude de fruits sont étalés sur notre couette et Alex est assis contre le mur.
Dès qu'il m'entend, il lève juste les yeux.
Je m'asseois à ses côtés et prends une poire. Malgré la certaine aisance que je peux prendre pour lui montrer que je suis ouverte à toute conversation, il ne dit aucun mot. Au bout de quelques minutes, je me lance :

- Tuk m'a dit de venir mais il a tord je crois. Tu ne veux pas parler ?
- Tu ne veux pas me comprendre ? Balance-t-il.
- Tu veux pas essayer de me comprendre ?
- Évidemment.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
- Absolument rien.
- Tu me demandes de te comprendre mais si tu ne dis rien on ne s'en sortira jamais Alex.
- Ça me saoule. Tu vas complètement me zapper à cause de ce mec. Regarde tu as déjà commencé.
- Putain Alex, on n'a plus douze ans. Tu sais très bien que tu passeras avant lui et ce quoiqu'il arrive.
- Pourquoi tu n'es pas rentrée avec moi alors ?
- Honnêtement Alex, j'ai complètement oublié, c'est de ma faute.
- Je vois, soupire-t-il. Demain je t'emmène et je viens te chercher. Ok?
- Ok, riais-je en prenant sa main.
- Tu me saoules, lance-t-il en riant à son tour.
- Tu m'aimes trop.

Un malaise s'installe, il a l'air crispé. Ou alors je me fais des films, c'est fort probable.

- Tu...hm... tu es sur que tu seras heureuse avec lui ?
- Oui, je l'espère. Tu sais ce n'est que le début.
- D'accord.
- Et la fille dont tu m'avais parlé? Demandais-je en posant ma tête sur son épaule.
- Je la vois peut-être demain, répond-il doucement.
-Tu me tiens au courant.
- Jalouse.
- Pas du tout. Alex je te demande ça par simple curiosité.
- Oui, oui.
- Tu te fais trop de films, lançais-je en embrassant sa joue. Bon, il faut que j'y aille. On s'appelle ce soir ?
- On s'appelle ? Sérieux ? Tu veux pas qu'on se voit ?
- Viens dans ma chambre à 21h parce qu'il va geler dehors.
- Pas de soucis, à tout à l'heure princesse.

Je lui souris et retourne dans ma chambre. Tuk m'attend les pattes ferment. Je vais tout lui raconter évidemment. D'ailleurs, je pense le laisser dormir dans ma chambre ce soir, ça fait longtemps.

À table, mes parents m'ont demandés ce que j'avais, je leurs ai juste dit que je m'étais engueulée avec Alex mais que ça allait mieux. Ils ont l'habitude de mes sautes d'humeurs répétitives, ils ne se font plus de soucis avec ça.
Après mangé je suis montée et j'ai fait mes devoirs en attendant Alex. Cependant j'étais sans cesse en train de me demander ce qu'il avait, jamais il n'aurait réagit comme ça normalement, il serait content pour moi, pas si jaloux. Il devait se douter qu'un jour je rencontrerai quelqu'un, d'ailleurs lui aussi il a une copine, enfin bientôt.
Par ailleurs, je crois que Noah m'en veut d'être partie comme je l'ai fait, mais ça ne l'empêche pas de m'envoyer un message. Je regarde l'heure, il me reste quelques minutes avant qu'Alex arrive ; j'ai le temps de l'appeler.