Chapitre 5

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PDV Katsuki

    Depuis ce fameux soir où, pour la première fois, Uliana s'est confiée à moi, j'ai l'impression que nous sommes de nouveau de simples inconnus. Certes nous continuons de nous entraîner la nuit, mais ce n'est plus comme avant. Elle prend gare à ne pas me toucher, expliquer vite, ne pas me regarder dans les yeux. J'aurais juste aimé lui dire qu'elle n'avait pas à avoir honte de s'être libérée face à moi. Après tout, j'avais fait la même chose ce jour-là. Et malgré tout, je n'avais ressenti aucune honte, bien au contraire. Je me sentais libéré d'un poids, et j'aurais aimé que se soit pareil pour elle.

    Puis les jours ont défilé sans que je ne m'en rende compte. Bientôt, la fin de semaine se montrait plus rapidement que je ne l'aurais cru. Lorsque dimanche est arrivé, les professeurs nous ont accordé la journée pour nous reposer un peu. Vu la chaleur qui commençait à se faire durement ressentir, Kaminari avait proposé à la classe d'aller se baigner dans le lac à côté du camps. C'est donc comme ça que je me suis retrouvé sur le bord de l'eau, en maillot de bain, contre mon gré.

    Bien sûr, Uliana n'est pas là. Elle avait totalement disparue depuis ce matin, personne ne l'avait vu, pas même au petit-déjeuner. Je ne sais pas à quoi je m'attendais. C'est évident qu'elle n'allait pas venir se baigner avec nous, vu comment elle cherche à cacher son corps. Mais j'aurais au moins voulu la croiser ce matin, savoir où elle allait. Mais pour l'instant je ne fais que glander ici, ne voulant absolument pas me mêler aux autres. Je ne suis absolument pas d'humeur à faire trempette avec les autres.

    Après une bonne heure à ne rien faire, je décide d'enfiler mes vêtements pour me barrer d'ici. Lorsque j'empoigne mon sac, Kirishima se précipite vers moi. Il est trempé et ses cheveux dressés lui retombent sur le visage. Je vous jure que s'il me touche, je le noie.

    — Tu t'en vas déjà ?

    — Qu'est-ce que ça peut faire ?

    — Mais tu ne t'es même pas baigné !

    — J'en ai rien à foutre.

    C'est donc sur ces belles paroles que je quitte le groupe pour m'enfoncer dans la forêt, dans un coin plus tranquille. Après une dizaine de minutes, je me suis enfin éloigné de la plage et je savoure le calme. Je décide de m'installer sur un tout petit coin de sable. Ici, je serai tranquille. Je sors la BD que j'avais commencé en début de semaine, bien décidé à la continuer. Mais malheureusement, à rien me sort de ma concentration, m'empêchant de continuer la lecture.

    Je n'arrête pas de me poser des questions, me repassant sans cesse les paroles de Uliana l'autre soir. Qu'est-ce qu'elle n'a pas pu sauver ? Et pourquoi serait-elle devenue celle qu'elle a toujours détesté ? J'ai l'impression que plus j'en apprends, moi j'en sais. Mais je persiste à me demander : pourquoi ? Pourquoi est-ce que je veux savoir à tout prix ce qu'elle a vécue ? Ça ne me regarde pas ! Si elle ne veut pas en parler, ça la regarde. Mais mon coeur se serre lorsque que je mets à penser au fait qu'elle pourrait ne pas me faire confiance. J'ai envie de l'aider, mais je ne sais pas pourquoi.

    — Tu es tout seul ?

    Je me retourne brutalement lorsque j'entends une voix derrière moi. C'est Uliana, et je suis plus que surpris de la voir ici.

    — Je t'ai encore fais peur ? demande t-elle un brin amusée.

    Je me contente de soupirer tandis que je lui tourne le dos. Foutu fierté de merde. Puis j'entends du mouvement à ma gauche, signe qu'elle vient s'assoir à côté de moi. Sa cuisse vient frôler la mienne, tant elle est proche. Cette impression de contact m'électrise plus que de raison, comme lorsqu'elle a touché ma jambe le premier soir de nos entraînements.

Les tréfonds du passé (Katsuki X OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant