J'écris ce soir le coeur noué en prenant pleinement conscience du drame qui se produit sous mes yeux. La farce proposée comme une vérité incontestable est insupportable pour ma personne, se heurtant à ma conception de l'Humain et de la place que l'on lui offre. La devise de notre République subsiste dans la boue du repli identitaire. Des femmes, des enfants et des hommes sont traités lamentablement par les nations européennes mais aussi par la France. Adieu, la douce illusion d'une France fraternelle, garantissant la liberté et gardienne de l'égalité. Enterrons ces pensées qui ne valent guère davantage que des réalités obstruant la lumière de nos âmes et de nos coeurs. Une lâcheté nauséabonde éblouit Marianne et le drapeau français. Les mots abandonnés, nous devons nous affranchir de la sujétion d'assister à l'agenouillement du Peuple face à celles et ceux qui agitent les peurs. Chacun d'entre nous, devrait sentir sa gorge se nouer au son de l'indignité portée par nos « représentants » d'apparat. Le délaissement de l'Union Européenne ne peut pas devenir le moteur d'une mollesse collective. Chrétiennes, Chrétiens, où sont donc passées vos valeurs d'un christianisme envoûté par la question sociale et par son apport à notre société. Comment pouvez-vous délaisser dans un élan d'individualisme terrifiant, l'égalité des âmes ? Ne sommes-nous donc plus les Enfants de Dieu quand l'étranger inattendu et impénétrable s'intègre en notre compagnie ? Musulmanes, Musulmans, comment arrivez-vous à dissocier la fraternité qui caractérise votre foi ? Entendez-vous laisser s'écrouler l'édifice d'amour; de pierres se soutenant mutuellement dans l'égalité et dans un sentiment de fraternalisme constant, par la cause de l'aveuglement dont vous devenez les martyrs ? Juives et Juifs, ne détournez donc pas vos regards de la Torah qui porte ce message qui vous est familier; de vie en communauté et en collectivité au-delà des tromperies et de tous les égarements humains. Ô laïcs de la Nation, personnes athées et agnostiques, relevez vos têtes et contemplez-vous sardoniquement dans un miroir. Vous inscrivez dans vos silences; la résignation face à l'obscurantisme et l'idée d'une exclusivité des pensées et des savoirs. Le mutisme qui est le vôtre ferait rougir de honte les Philosophes des Lumières, il ferait fondre de pleurs le beau regard de Victor Hugo et la délicatesse de ses mots en faveur des opprimés et des oubliés. La réticence commune est un déshonneur des portraits de Jean Jaurès, du Général de Gaulle, de Simone Veil et de toutes celles et ceux qui portaient l'Amour dans leurs raisons et leurs frénésies de cérébralité. Ouvrez vos yeux ! La colère ronge les abîmes de vos coeurs.
La peur de l'autre, plongée sous des discours venimeux appelle à nous libérer d'une submersion migratoire incontrôlable. Quel héritage sommes-nous en train de défendre lorsque accueillir humainement des migrants avec l'affection d'une grand-mère, comme l'a fait Martine Landry, devient un délit ? Quels acquis sommes-nous en train de faire valoir lorsque des jeunes meurent tombant de camions, en voulant rejoindre un pays à l'opposé de leurs chagrins passés ? Quel est cet héritage bon sang, lorsque des centaines d'enfants et de nourrissons sont abandonnés en pleine mer à bord de l'Aquarius ? Et lorsque ces mêmes nourrissons quittent la vie dans les bras des mères déchirées par la douleur ? Nous ne devrions jamais accepter de continuer indéfiniment d'être les complices de crimes de guerre et de souffrances morales. Peuplons nos campagnes, dynamisons nos quartiers, formons à une citoyenneté large nos enfants. Faisons de ces associations et de ces médecins qui défendent les migrants au péril de leur vie; les soldats de l'humanisme auquel nous nous identifions. À ces enfants qui traversent seuls, dans le froid tremblant sous les ténèbres engouffrant tout devant elles; offrons une dignité, une chance de vivre dans une mixité sociale. À ces artisans de la solidarité et à ces défenseurs de nos valeurs qui accueillent les migrants, concédons leurs les médaillons du mérite et non plus, les gardes à vue humiliantes dans les cellules de délinquants. Ce ne sont pas sur des bancs de béton, au fond d'un commissariat qu'ils devraient dormir, mais sur des châlits de confort et bercés par le parrainage sans failles de la Nation.
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UN AVENIR EN COMMUN POUR CES MIGRANTS
Random« Résistance ! » s'écrient certaines de vos soeurs et certains de vos frères quand ils accueillent avec amour ces migrants en quête d'un soupçon de calme. Nous nous écrions aussi avec eux, c'est notre devoir, RÉSISTANCE !