Peut-être que la boue sur son visage n'était que la marque des intempéries, peut-être que l'eau aux creux de ses yeux n'était que le reflet de la tristesse des nuages et peut-être que les coups n'étaient dû qu'au plomb dans son cœur.
Mais dans le fond on sait bien que ce n'est pas la boue la responsable de ses tâches brunes sur son corps, on sait que l'eau ne vient pas du ciel mais des entrailles et l'on sait que les coups proviennent d'une main sûrement écorchée.
On la regarde tituber comme si elle était bourrée, on la regarde s'accrocher désespérément au vide qui l'entour et l'on sait que personne ne viendra la relever.
Alors on se ment comme si ses jambes n'étaient tout simplement pas brisées, comme si le vide n'était pas présent à l'intérieur de ses yeux terrorisés, comme si nous n'étions pas ceux qui sont là à se dérober.
Elle a le corps déformé, est totalement dévisagée, sa voix n'est plus que supplice et son âme déchirée
Tandis que l'on créé la cécité, que l'on voile les impuretés, que l'on devient sourd et que l'on se refuse à coudre
Car on a peur de ces esprits qui ont trop vus et trop entendus, car on sait que l'on était absent mais pas innocent, car on sait que l'on peut être les suivants.
Et l'on sait que comme nous l'avons fait l'ignorance volontaire nous enveloppera et que comme cette fille on disparaîtra et que comme elle on se demandera
Pourquoi les autres sont fous si ce n'est pas nous.
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Écrits bruyants
RandomÇa te prends le corps et torture l'esprit, ça veut pas sortir alors t'écris. Si t'es comme ça, c'est moi aussi. [Chaque partie est indépendante]