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     La neige tombait par des milliers de flocons, mes pas étaient entraînés par la lourdeur de mes bottes qui s'enfonçaient dans l'épais parterre froid et blanc de pureté. Il faisait nuit, la rue était sombre mais cela n'empêchait pas les civils de continuer d'errer à cette heure là, comme moi. Marchant en pensant à ma laborieuse journée de travail je laissai aller mes pensées divaguer. Pourquoi penser encore au travail alors que j'en suis enfin parti ? Je devrais penser à qu'est ce que je vais manger ou comment vais-je trouver une petite-amie pour satisfaire mes parents. J'ai déjà un boulot et un salaire suffisant pour vivre, ça ne les satisfait pas ? En ce temps, le mariage ne m'est pas utile, j'ai d'autre choses à faire.

Le rouge du feu illuminait au loin et attirait l'œil de tout passant, mais mes yeux dérivèrent sur un être fragile, et si peu protégé en ce froid d'hiver. Tous étaient pris de peine mais ne faisait que passer devant, après tout il y en a pleins des comme ça, malheureusement. Je traversai la route en sécurité, les yeux toujours rivés sur cet homme frigorifié. Mes jambes marchèrent toutes seules, cet inconnu m'intriguait, il était jeune, un peu près mon âge je pense. Je m'approchai de lui et l'observai ;

La première chose que je remarquai et tout le monde aussi je pense, c'est son étrange coupe de cheveux, enfin je l'appréciais, sa couleur était blanche comme la neige qui s'y trouvait, son teint blafard se confondait dans ses cheveux clairsemés. Sa mine triste allait bien sur son visage enfantin et ses lèvres pulpeuse et sèches. Celles-ci était griffonnées par ses propres dents et le froid, sa bouche était attirante et vermeille de sang. Son nez n'était pas aplati, comme le mien, ses pommettes remontaient bien garnies malgré sa malnutrition, c'est ce qu'il lui donnait ce coté mignon. En remontant je vis ses magnifiques yeux qui me fixaient à présent, ceux-ci étaient immaculés de gris, de bleu, qui se mélangeait à du noir, tout à fait splendide. Je remarquai sous son œil droit, sur la paupière inférieure, se trouvait un grain de beauté embellissant son déjà beau regard. Son habillement léger me fît pitié, il était vêtu d'un jean troué, d'une veste en cuir et un t-shirt. 

Je ne m'étais pas arrêté pour rien, j'essayai alors d'entreprendre une quelconque conversation :

-Dis, qu'est-ce qu'un jeune homme comme toi fait ici ?

Recueilli [Yugbam]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant