FORGOTTEN (édité chez First Flight Editions)

Chapitre 3

5 ans plus tard

C’est sur un son de Luis Fonsi et Daddy Yankee : Despacito remixé, que je finis de me préparer dans la salle de bains. Je bouge les hanches au rythme de la musique latine tout en essayant de finir ma coiffure. J’ai trouvé le tuto sur internet, pensant que ce serait facile à reproduire, malheureusement j’ai bien l’impression qu’il faut avoir bac +5.

Dans mon quotidien, je préfère la simplicité, mais pour ce soir, j’ai envie de faire un effort. Pour lui.
Après une tonne de laque, je réussis enfin à obtenir le résultat tant espéré : avoir mes cheveux longs bouclés dans une tresse plaquée de côté, dégageant ainsi ma nuque.
Pour le maquillage, j’opte pour quelque chose de sombre, faisant ressortir au maximum mes yeux verts.

Satisfaite, je pars enfiler ma tenue avant de m’inspecter, le sourire aux lèvres. La robe bleu nuit que j’ai choisie épouse parfaitement mes formes, les mettant en valeur, accompagnée d’escarpins noirs attachés par des lacets en rosettes.
Je m’applaudis et saute de joie, aimant vraiment ce que mon miroir reflète. La pratique de la boxe depuis des années a tonifié mes muscles, les dessinant.

Je me sens forte, confiante et fière de tout ce chemin parcouru et de l’image que je dégage. Malgré le volume de la musique au maximum, j’entends la porte claquer, m’annonçant l’arrivée de mon cavalier.

Cette soirée est pour lui, en son honneur et il est hors de question que nous soyons en retard. Laissant tout mon bazar, je traverse à grandes enjambées mon appartement pour le rejoindre dans le salon.
Ce dernier n’est pas grand, mais il est fonctionnel et décoré à mes goûts. Depuis ma sortie du coma, j’ai développé une phobie du blanc. Maintenant, je souhaite que tout soit coloré et vivant.
Au grand dam de mon ami qui ne comprend pas qu’un canapé moutarde puisse s’accorder avec des murs bleu canard. En y pensant, mieux vaut ne pas lui parler de décoration, tout simplement.
J’ai emménagé mon salon et ma cuisine avec ces teintes-là et pour rien au monde, je ne changerais.

Je le retrouve, à scruter sa montre toutes les dix secondes, en stress. Secouant la tête, je m’approche de ma radio avant de l’éteindre, indiquant ainsi ma présence.

— Ne t’inquiète pas, Liam, ça va bien se passer, le rassuré-je.

Il se retourne et sourit.

— Tu es magnifique.

Liam n’est jamais avare en compliments. Et le petit plus, c’est son timbre de voix grave et rocailleuse qu’il utilise, faisant toujours son effet. Je ne fais pas exception et rougis, ne sachant plus où me mettre.

— Je te remercie, lui murmuré-je avant de l’embrasser sur la joue.

Malgré mes talons, je dois me mettre sur la pointe des pieds pour atteindre son visage. Je prends le temps de l’observer à mon tour, me retenant de rire, car jamais je ne l’avais vu ainsi vêtu. Toujours en tenue de sport, c’est bien la première fois qu’il porte un costume cintré noir, mettant le bleu de ses yeux en valeur.
Sa barbe de trois jours est taillée avec soin et ses cheveux, coupés court sur les côtés et un peu plus longs au-dessus du crâne, ont été brossés et laqués pour l’occasion.

— Je te retourne le compliment.

Il sourit et comme à son habitude, me fait un clin d’œil. Bâti comme une armoire à glace, solide comme un roc, il s’est forgé un physique à en faire pâlir et en effrayer plus d’un.
Pourtant il s’agit d’un grand charmeur, rempli de gentillesse. Mais sous ses airs de petit garçon modèle, se cache le plus jeune boxeur de l’histoire ayant remporté les Golden Gloves.
Ces derniers sont considérés comme le saint Graal dans le monde de la boxe.