PDV Uliana
Ma vie a commencé il y a dix-sept ans, proche d'une grande ville en Russie. Je suis née dans un bidonville, dans une maison faite de tôle que d'autres personnes avaient habitée avant nous. Comme beaucoup de femmes dans ce pauvre village, elles étaient obligées de vendre leur corps pour subvenir à leurs besoins. C'est comme ça que j'ai vu le jour, par erreur.
Je vivais seule avec ma mère et, malgré le fait que je sois la fille d'un homme de passage, elle m'aimait plus que tout au monde. Malgré la poussière et le manque d'hygiène, je vivais heureuse en compagnie d'une maman extraordinaire et quelques enfants que je connaissais depuis mon plus jeune âge. Il y avait deux garçons qui vivaient à côté de chez nous et une fille. Le premier s'appelait Aleksey, le deuxième Isaak et la petite fille s'appelait Luba. Ensembles, on a fait les quatre cents coups. Car même si parfois je ne mangeais pas le soir, j'avais toujours mes amis pour me remonter le moral ou me passer un quignon de pain qu'ils avaient volé dans leur réserve de nourriture. Je crois que c'est en partie à cause d'eux que je n'ai pas été capable de me préparer à la suite, à ce qu'allait devenir ma vie. Ils m'ont appris ce qu'était l'innocence, et j'en ai payé le prix.
Lorsque j'ai eu quatre ans, mon alter s'est déclaré pendant que je me battait avec un ami de Issak. Je le détestais, il me prenait toujours pour la dernière des imbéciles et adorait me rabaisser devant les deux autres garçons. Alors un jour, on s'est battu, et je lui ai ouvert le bras avec mon alter. Ce jour-là, j'ai eu la plus grande peur de toute ma vie du haut de mes quatre pauvres années. Ses cris me paraissaient comme un long gémissement capable de réveiller un mort. Alors, je me suis enfuie, retournant dans ma minuscule maison. Je me suis cachée sous ma couverture, en pleur. Puis quelques minutes plus tard, je me suis aperçue que j'avais encore de son sang sur mes bras.
Le soir, ma mère m'a certifiée que mon alter était formidable. Et elle avait raison. Etre capable de trancher comme avec couteau nous a été très utile à toutes les deux. Finalement, je me suis mise à l'apprécier et même a oublier ce que j'avais fait à l'ami de Izaak. D'ailleurs, on ne se parlait plus tous les deux. Il s'était mis à m'en vouloir pour ce que j'avais fait, alors on ne s'est plus adressé la parole. C'était difficile car c'était celui qui habitait juste en face de chez moi, mais je ne pouvais pas faire autrement. Petit à petit, je me suis éloignée de Aleksey, devenant comme un étranger pour moi. Ce jour-là j'avais compris qu'avoir un alter, ce n'était pas toujours un avantage.
Car là où je vivais, rare sont les personnes qui possédaient un alter. A cause de nos conditions de vies, la plupart du temps personne n'en avait. Mais je vivais tout de même sans le montrer, espérant passer inaperçue aux yeux des autres qui me voyaient comme un monstre. Ce qui était devenu normal dans notre monde n'était autre qu'une abomination dans notre chez nous. Je ne l'utilisais qu'à la maison, lorsque ma mère avait besoin de moi pour couper la viande lorsque l'on en avait ou pour couper du bois. J'ai vécue comme ça pendant des années, désormais sans amis et ne vivant plus qu'avec ma mère.
En effet, lorsque j'avais six ans, Luba est morte de froid pendant son sommeil. Nous étions en plein mois de février et les hivers étaient incroyablement rudes en Russie. Beaucoup mourraient pendant cette période, incapables de supporter le froid. C'était notamment le cas de Luba. Elle était trop fine, trop petite, trop fragile, alors elle n'a pas survécue. Je me souviens m'être dis que c'était mieux comme ça, d'être seule. Si tu ne t'attaches à personne et que personne ne s'attache à toi, il n'y a aucune souffrance.
Il y a eu certaines années plus dures que les autres où l'hiver a bien failli me terrasser ou emporter ma mère. Mais nous avons survécues toutes les deux en se serrant les coudes. Elle sacrifiait souvent sa ration pour que je puisse manger à ma faim durant les mois de froid. Elle répétait sans cesse que je devais grossir un peu pour ne plus avoir froid, donc je devais manger.
VOUS LISEZ
Les tréfonds du passé (Katsuki X OC)
FanficAlors que la classe A se retrouve dans un camps dans le but d'améliorer leurs capacités physiques pendant deux semaines, Katsuki Bakugo fait une étrange rencontre. Elle a leur âge et pourtant, c'est elle qui s'occupe de leur faire cours. Katsuki...