J'ouvre les yeux à nouveau. Je respire au maximum avant de tout relâcher. Je répète cette action plusieurs fois en fixant un point droit au centre de ma vison. Ce n est rien de particulier, ce n est qu'un simple plafond peint en blanc. Je respire encore; mais cette fois-ci, je conserve un rythme stable et régulier. Je reste un moment à fixer quelque chose qui n'a aucune raison d'être le centre de mon attention. Peut être n ai justement aucune attention à donner, et ce pourquoi, je fixe le plafond? Non, je ne crois pas le fixer, plutôt j'observe sans regarder. C'est ça, juste mes yeux fixant le vide. Tout comme mon corps, je le sens. Dois-je me lever? Probablement. Ce ne doit pas être bien compliqué. Je m'exécute, je me lève donc, enfile un t shirt qui traînait et le jean sur ma chaise avant de filer à l'extérieur de ma chambre.
Je me suis fixé longtemps devant la glace de ma salle de bain. Je ne me suis pas reconnu. Du moins j'ai compris que c'était moi, mais je semblais découvrir mon apparence pour la première fois. Je finis de me préparer avant de m'assoir sur le canapé. Je n'attends rien, je ne sais pas ce que je devrais faire d autre. Je jette un coup d'oeil à ma fenêtre. Elle donne sur la rue située en contre-bas. En effet, j'habite un appartement au second étage. Comme toujours, quelques voitures dont leur bruit ne m'a jamais dérangé, ainsi que quelques passants insignifiant pour ma part.
Tournant en rond, sans réel objectif, je décide de sortir par simple pulsion de vouloir respirer l'air frais de l'extérieur. Je ne prends pas de manteau, je n'ai jamais réellement froid jusqu'à le regretter légèrement. C est toujours au moment où je suis dehors que j'oublie combien je suis gêné des personnes autour de moi. Mais je décide d'ignorer ma sorte de phobie et de marcher un peu.
Instinctivement, je me dirige vers un parc. Je marche jusqu'à mon habituel tournis me vient. Je cherche un banc à l'ombre et puis je m'assis, observant la verdure, ignorant les gens autour. Le tournis s'intensifie, ce qui me pousse à fermer les yeux. Sans m'en rendre compte, je me suis endormi. Pas très longtemps, puisque je venais de me lever, mais assez pour que quelqu'un s'assoit à côté de moi sans que je ne l ai remarqué.
J'ignore cette personne comme à mon habitude, et émerge du sommeil récent. Je la sens me fixer, me regarder, sans pour autant sentir de la malveillance; j'ignore donc. Par pur réflexe je regarde la personne un bref instant. Je n'aurai pas dû. Celle ci me sourit mais je n'ai pas l envie d'être aimable ou sujet à la conversation. J en conclue du coup d'oeil que j'ai jeté que c est un jeune homme d'une vingtaine d'année. Ordinaire dirais je donc.
Je l'entends dire une chose que je n'ai pas comprise. Je tourne la tête vers lui pour essayer de comprendre une suite. Mais il n'en dit pas plus. Alors je daigne sortir un simple " Hm? " et celui me regarde encore d'une certaine gaiete. Je dis donc :
" - Vous m'avez parlé?
- Je... Oui.
- Excusez-moi, je n'ai pas entendu ce que vous disiez.
- Oui... Je... "
Il détourne le regard sans rien ajouter. Il me semble vraiment nerveux. Peut être devrais-je...
" - Oubliez, dit-il. Oubliez.
- Comme vous voulez. "
Il regarde ses mains comme d'un air vraiment gêné, ce que je ne comprends pas. Je ne comprends ni son attitude ni sa gêne. Il y eu un blanc de quelques minutes, un silence qui me laisse le temps de plusieurs réflexions et scénarios de ma paranoïa. Voyant bien qu'il ne dirait rien sans mon intervention, je pris la peine de lui dire :
" - Vous me connaissez ou bien ce n'était qu'une discussion formelle? ... Je suis désolé si je vous ai offusquer mais ce n'était pas vol-
- Non, me coupe-t-il. On se... Je... Je vous connais, oui. "
Il affiche un petit sourire avec un air toujours gêné mais plutôt satisfait.
" - On se connaît donc. Vous êtes ?
- Un type sans grand intérêt. "
De plus en plus étrange. Je n'ai aucun souvenir de lui, mais il ne veut pas me rappeller son identité. Visiblement, il me reconnaît très bien, si ce n'est pas une erreur.
" - Vous en êtes sûr qu'on se connaît ?
- Oh que oui.
- Dns ce cas, il ne s'agit pas d'une erreur mais qui êtes vous ? "
En guise de réponse, j'obtiens un sourire. Je ne m'y attendais absolument pas, encore moins de le trouver charmant. Cela me perturbe grandement.
" - Ça fait déjà 8 ans, .... "
Et il me saisit la main. Que je pris aussi. Je le fixe très longtemps. J ai du mal à le croire que ça soit lui. Il est revenu. Il m'a retrouvé. Celui qui sans lui ma vie avait perdue tout le sens qu il lui avait donné. J'étais beaucoup trop bousculé pour parler, ou bouger, ou bien pleurer... J'ai pris tellement de temps à le reconnaître. Il a tellement changé. Je finis par articuler son nom. Il me sourit grandement et une larme se mit à couler le long de sa joue.
Je le prends dans mes bras, le serrant fort contre moi. C'est irréel, vraiment. Cet instant, je veux le conserver pour tres longtemps. Je ne veux plus bouger. Je ne veux pas me réveiller. Il me murmure tant de chose que j'aime entendre. Je ne veux pas me réveiller.
" - Je t'aime tellement je ne veux plus te quitter. Plus jamais le reperdre. Pas encore une fois. Je ne veux pas te lâcher. Ne pars plus je t'en prie. Ne me quitte pas, ne me laisse plus à nouveau seul. "
Il n a pas l'air de m'écouter, et je pleure en continuant de dire des mots du même genre. Je pleure et je le serre et je prie de ne jamais me réveiller.
Jamais.
Et ce n'est pas le réveil qui me force à ouvrir les yeux. Mais ce sont mes larmes qui me noyait dans mon appareil respiratoire. Je ne cesse de pleurer qu'après peut être une bonne demi heure. Après mes larmes, je tente de me lever, accroché à ma table de nuit je fais tombé la photo de celui dans mes rêves. Assis sur le rebord de mon lit, je pleure encore, tenant le masque d'une main et la photo de l autre.
Cela faisait un moment que je n'avais pas rêvé de lui.
Je regarde mon plafond, l'heure puis à nouveau le plafond. Je fixe le vide et repense à ce fameux soir. Ma migraine me revient, je me redresse, un pied au sol et mon moignon pendant, j attrape un dafalgan et je l'avale machinalement. C'est après que sa photo, posée à côté de mon lit, retient mon attention. Sans un sourire, je murmure à voix basse que c'est promis, je t'empêcherai de conduire après tous ces verres que tu as pris.
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Demain Quand L'Aube Sera Là
Short StoryUne rencontre mystérieuse d'un gars, semble-t-il phobique ou dépressif.