Chapitre 7

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PDV Katsuki

    Ce soir-là, ma nuit a été horrible. Lorsque je me suis endormi, je me suis réveillé dans un étroit placard. J'étais dans le noir complet où seul un léger filet de lumière traversait le trou de la serrure. Je n'ai jamais eu peur du noir, mais j'étais terrifié à ce moment. Sans savoir pourquoi, mon regard s'est dirigé vers le trou de la serrure. A travers, je pouvais voir ma mère. Lorsque nos regards se sont croisés, son visage souriant s'est changé en une véritable abomination. Ses trais étaient déformés, devenus asymétriques. Dans un cri perçant, elle s'est ruée sur le placard où je me trouvais.

    Je me suis réveillé en sursaut, des larmes roulants sur mes joues rougies. J'ai mis un certain temps à retrouver une respiration normale et à calmer les pulsations de mon coeur. Kirishima s'est même légèrement redressé, me demandant d'une voix endormie pourquoi je faisais tout ce boucan. Je n'ai rien trouvé de mieux que de lui demander de la fermer et je me suis recouché. A cause de ce cauchemar, j'ai bien mis deux heures avant de pouvoir me rendormir. Lorsque mes yeux se sont fermés, le jour pointait déjà à l'horizon.

    C'est pour cela que je ne peux que somnoler en cours. Mon regard est perdu au travers de la fenêtre, incapable de me concentrer ou de lire mes cours. Même durant les cours de l'après-midi, je faisais un piètre adversaire pour les autres. Je me savais vif d'esprit et de corps, mais j'étais tel un légume aujourd'hui.

    Lorsque la cloche a sonné, j'ai senti le soulagement m'envahir. Cette journée allait se terminer, et un bon repas nous attendait. Mais tandis que je me dirigeais vers le vestiaire avec les autres, j'ai senti quelque chose se refermer sur mon bras. Avant que je n'ai le temps de réagir, je me retrouve en compagnie de Uliana, cachés derrière un arbre.

    — Je peux savoir ce que tu avais aujourd'hui ?

    Le son de sa voix me déstabilise. Elle a l'air en colère et pourtant, l'inquiétude se dégage de son regard décoloré. Comme à mon habitude, je ne sais pas quoi répondre. Ma répartie a dû s'évaporer en même temps que mon énergie.

    — J'ai juste mal dormi, marmonné-je.

    Son buste se redresse et les bras qu'elle avait croisé sur sa poitrine tombent le long de son corps. Cette fois-ci, je la sens plus inquiète que tout à l'heure.

    — C'est de ma faute ?

    J'ai l'impression d'avoir une petite fille en face de moi. Elle a vécu tellement de choses que je ne connais pas encore et pourtant, elle paraît si innocente.

    — Non, ce n'est pas ta faute.

    Nous restons un moment à se fixer mutuellement. J'ai l'impression que cet échange de regard me redonne l'énergie que je n'ai pas eu dans cette journée.

    — Tu devrais plutôt dormir ce soir...

    — Non, réponds-je plus sèchement que je ne l'aurais voulu, je serai là ce soir.

    — Très bien, à ce soir alors.

    Puis elle s'écarte de moi, me laissant la liberté de m'en aller. Lorsque son corps passe à côté du mien, sa main vient frôler doucement la mienne. Je ne sais pas si ce contact était volontaire de sa part, mais je ressens d'étranges picotement là où sa peau a failli entrer en contact avec la mienne. Je regarde ma paume, elle tremble. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que je réagis comme ça en sa présence ? Rien qu'hier, lorsqu'elle m'a pris dans ses bras, j'ai cru mourir tant le souffle me manquait.

    Rapidement, je range mes mains dans mes poches, me dirigeant plus rapidement que je ne le pensais vers les vestiaires. Lorsque j'arrive, il n'y a plus que Deku discutant avec le robot ainsi que la tête d'ortie se marrant avec le taser. Je me dépêche de me changer, voulant à tout prix échapper aux remarques du rouge. Je ne suis pas aveugle, et lui non plus. Même s'il ne le fait pas comprendre clairement, je sais qu'il doit se douter de pas mal de choses. Du coin de l'oeil, je vois le taser quitter le vestiaire avec Iida et Deku. Je sens son regard se tourner vers moi alors que je lace mes chaussures.

Les tréfonds du passé (Katsuki X OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant