Je déteste t'aimer. (Tome 1)

🌻Quarante-huit🌻

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Si nous oublions l’épisode Heather la timbrée, j’ai bien apprécié passer tout le reste de la journée avec Trent. Dommage que le temps soit passé si vite, je n’ai rien remarqué tellement j’ai savouré chaque seconde en sa compagnie. Je ne saurai décrire le sentiment qui me submerge actuellement, mon cœur est si gonflé que je crains qu’il ne finisse par imploser.

La tête calée contre le dossier de mon siège, j’ai les yeux clos. J’inhale en douceur l’odeur du décoloré qui enveloppe tout l’habitacle. Il est l’heure de nous séparer. Je mentirais si je disais que je ne ressens aucun pincement dans la poitrine. Ça me fait tout drôle de devoir lui dire au-revoir après l’agréable après-midi que nous avons passés. Même si je le reverrais lundi  en cours, je ne peux m’empêcher d’être déçue. UN week-end entier, ça craint!

Je tourne la tête sur le côté et à travers la vitre je vois de la lumière dans la maison. Merde. Vicky doit déjà être rentrée. Sûrement qu’elle a essayé de me joindre, cependant j’ai éteint mon téléphone après ma fuite de l’école. Je ne voulais pas être importunée avec les interrogations de mes amis. Je parie qu’ils m’ont tous incendié de sms et surtout Casey, la pauvre, j’ai bien cru qu’elle allait tomber en syncope au self. Casey…Putain!  Je jure dans ma tête en me remémorant des élections. Bordel! Elle va  m’en vouloir à mort. Je le sais. Je le sens.  Je me crispe en fermant les yeux, c’est bien ma veine ça.

Lorsque j’ouvre à nouveau les yeux et tourne la tête sur le côté, je constate que Trent me contemple. Il a un bras replié calé sur le volant, et il m’observe avec des yeux brillants.

__ Quoi? Dis-je un peu gênée devant sa fixation.

Il hausse les épaules, un petit rictus malicieux dessine le coin de ses lèvres.

__ Je ne me rendais pas compte que tu étais si jolie, murmure-t-il.

Je grimace sans savoir où me cacher. Ai-je déjà mentionné ne pas être habituée aux compliments? Ça me rend mal à l’aise, et maintenant faut que ça vienne de lui. Comme si sa présence à elle seule n’était pas amplement suffisante pour chambouler mes repères.

__ Je dois m’en aller, tenté-je d’esquiver en faisant mine d’ouvrir la portière,  Vicky doit être morte d’inquiétude.

Il s’humecte nonchalamment les lèvres tout en hochant la tête sans me quitter des yeux. Puis il se redresse avant de se pencher vers moi et de tendre sa main pour caresser ma joue. Un frisson parcourt mon échine.

Instinctivement je me rapproche de lui, nos nez se frôlent et nous inspirons le même air.

__ Est-ce que ça t’a plu de passer cette journée avec moi?

__ Oui.

Il mordille ma lèvre sans se départir de son rictus goguenard.

__ Idem.

__ Je dois vraiment m’en aller, insisté-je.

__ Je sais, admet-il, mais je n’ai pas envie de te laisser partir.

Je ris doucement. Il dépose un doux baiser sur mes lèvres.

__ Je ne vais pas disparaître de la nature hein, et puis on se verra lundi.

Il arbore une moue faussement offusquée.

__ Mais…c’est dans une décennie, pourquoi m’infliger un tel supplice? Tu veux avoir la mort d’un gars innocent sur ta conscience ou quoi? Fait-il théâtralement en penchant la tête sur le côté.