Instant Crush

Chapitre 1 : Behind blue eyes

Une jeune femme, blonde, entra dans un vestiaire en poussant un soupire. Elle enleva ses écouteurs, qui faisaient raisonner un titre des Daft Punk, «Instant crush» et se débarrassa d'un sac en bandoulière. Après avoir enfilé un t-shirt rouge, elle attacha un badge sur lequel était inscrit son prénom, Clarke. La jeune femme, âgée de 22 ans, se regarda dans le miroir d'un casier et attacha ses cheveux bouclés en chignon flou, en prenant soin de laisser une mèche tombé sur ses yeux bleus. « Encore une soirée de boulot et c'est le week-end » pensa t-elle, en forçant un sourire à son reflet.

Clarke travaillait dans ce petit cinéma depuis six mois, en parallèle à ses études en langues étrangères. Elle était cinéphile, elle avait toujours aimé les classiques du 7ème art, passion qui lui avait été transmise par son père. Cependant, ramasser des pop corn et donner des tickets était loin d'être passionnant. Mais il le fallait, ses parents avaient des revenus modestes et ne pouvaient financer ses études à l'université.

Heuresement, elle pouvait compter sur sa collègue et maintenant amie, Octavia. Une grande brune au tempérament de feu. Cette dernière était très extravertie, franche et extrêmement attachante. Personne ne pouvait rester insensible à sa présence.

« - Wow ! C'est quoi cette tête? S'exclama la brune.
- Merci Octavia, ça va bien et toi?
- Excuse-moi Clarke, mais t'as l'air d'un zombie ce soir.
- C'est vrai, je dors mal en ce moment. J'en peux plus de ce job, et les cours n'en parlons pas. Traductions sur traductions...
- C'est bientôt les partiels ma poule. Et, tu partiras à l'étranger pour ta troisième année. La pratique de la langue est toujours plus intéressante... dit-elle en bougeant ses sourcils et en esquissant un sourire mesquin.
- Mon dieu de quoi tu parles, toi?
- Hahaha, pardon Clarke, j'avais oublié que je ne pouvais pas faire de sous-entendus coquins avec toi !»

Une toux vint interrompre les deux jeunes femmes. C'était leur patron, qui leur jeta un regard noir pour leur dire de se mettre à leur caisse respective.

«- Courage ma chérie! », murmura Octavia, avant d'accueillir les premiers clients de la soirée avec son plus beau sourire.

Après quatre heures de service, les deux jeunes femmes se retrouvèrent dans le vestiaire. Octavia enfila une robe moulante noire et des bottines à talons ornées de clous tout le long de la fermeture éclair.

« - Tu me trouves comment?
- Euh... canon? Comme toujours? Tu vas où comme ça?
- En soirée chez un gars de ma promo, tu veux venir?
- Non... je suis épuisée. Je ne sais pas comment tu fais pour tenir ce rythme.
- Il faut s'amuser ma belle, la vie est courte. Et on ne doit pas seulement survivre... »

La brune attacha ses longs cheveux en tresse rock et glamour, et proposa à Clarke de la déposer à la résidence universitaire.

« - J'ai besoin de marcher. Et accessoirement je n'ai pas envie de m'exploser les tympans avec ta musique métal dans la voiture !»

Octavia éclata de rires et lui fit une étreinte rapide sur le parking.
« Fais attention à toi ma puce ».

Clarke lui fit un clin d'œil et mis ses écouteurs, comme toujours. Elle passait son temps à s'évader à travers la musique. Elle imaginait des scénarios, se voyait héroïne d'un clip vidéo. C'était son échappatoire.

Après une dizaine de minutes de marche sous le ciel étoilé, elle entra dans la résidence. Comme tous les vendredi soirs, l'ambiance était agitée dans les chambres, et elle pouvait sentir alcool et substances tout le long du couloir jusqu'à sa porte.

Elle se laissa tombé dans son lit et ferma les yeux, encore toute habillée. Mais une notification snap d'Octavia la sortit de cette position. La brune était visiblement déjà entourée de garçons et de verres d'alcool. On pouvait lire sur la photo : « T'aurais du veniiiir !»

Clarke ne pouvait s'empêcher d'envier son amie : belle, sociable, pleine de vie. Elle aurait pu aller à cette soirée, mais elle savait très bien qu'elle serait resté assise dans un coin, avec le sentiment d'être spectatrice d'une vie qui n'est pas la sienne. Elle ôta ses vêtements et mis un t-shirt oversize pour dormir. Les nuits de mai étaient agréables. Elle remit ses écouteurs, et choisit «Yesterday» des Beatles. Elle avait l'habitude de s'endormir sur des ballades mélancoliques, afin de laisser couler une ou deux larmes, en rêvant à des jours meilleurs.