Chapitre 2.

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2.

Arrivée devant mon lieu de travail, je respire un bon coup, puis relève la tête pour apercevoir l'enseigne clignotante de la pizzeria, Pizza Choc. Je dois avouer que ce nom ne ma jamais plût, à chaque fois que je lis le nom du panneau, je le trouve ridicule et m'efforce de ne pas rire de sarcasme.



Des chaises et des tables sont installées dehors sous la pluie battante, ils sont complètement mouillés, et je suppose qu'aucun de mes collègues les plus agaçant les uns que les autres n'a pris la peine de les rentrer. Ça fait quelques mois que je travaille ici, plus précisément depuis la rentrée, il y a six mois de cela maintenant. Six mois... C'est aussi à ce moment-là que j'ai décidé de vivre seule...



Je ne m'attarde pas plus à ressasser ces fugaces pensées, je suis trompé jusqu'au os et je suis morte de froid.



J'empoigne la porte pour entrer dans le restaurant, l'odeur de nourriture et la chaleur extrême qui règnent en maître dans la pièce m'assaillent de toute part. Le brouhaha ambiant me fait penser que je vais me faire taper sur les doigts... Je me rends directement en cuisine, John si trouvera sans aucun doute, occuper à corriger les soit disants fautes du personnel. Si je dois me faire crier dessus, autant, ne pas le remettre a plus tard et faire de ce mauvais moment une chose du passé.



Je traverse une salle bandée de monde, certains relevant la tête lorsqu'il me voit ainsi, toute tromper, et d'autres occupés à manger ne se préoccupent pas de moi. Je ne prête pas attention aux regards aguicheurs que me lance un groupe de personnes à la recherche de chair fraîche, et rejoint assez rapidement la porte du fond pour y accéder.



Ici aussi, la chaleur est à son comble, les cuisiniers s'effarant partout dans la pièce, le bruit des casseroles et des cuissons prédominent, ainsi que les hurlements des serveurs criant leurs commandes. Sur le carrelage sale, des tas d'aliments se trouvent par terre, des assiettes empilées les unes sur les autres et d'autres ustensiles qui viennent d'être utilisés débordent du plan de travail, les murs blancs tachés d'huile paraissent presque jaune et l'humidité est bien présente sur les recoins du plafond. Après avoir vue des centaines de fois cet endroit je ne m'étonne même plus de toute la saleté dans cette pièce.



Je suis soulagé de ne plus grelotter, mais pas non plus rassurer de voir apparaître devant moi John. Je ne le crains pas, c'est juste que je ne peux absolument pas supporter la voix de ce type, en fait, le simple fait de le voir devant moi me donne un horrible mal de tête. Je me demande encore, comment est-ce que je fais pour tenir bon ? L'argent très certainement.



-Pandore Miner ! Dit une voix sortie de nulle part.


Quand on parle du loup, on trouve ça queue. Je me retourne alors pour voir mon sublime, mon séduisant, mon magnifique, supérieur hiérarchique qui n'a d'égale que sont égaux. Cheveux grisâtres, yeux verts, la mine renfrognée, la quarantaine, et toujours avec des habits décontractés alors qu'il est le manager de cet établissement, il devrait s'habiller plus convenablement.


-Tu sais de combien de minutes, tu es en retard ? Me demanda-t-il sur les nerfs.

-Absolument pas. Lui dis-je, le visage inexpressif.

Il me détaille de la tête aux pieds avec un petit air hautain.

-Tss...Tu devrais pourtant savoir que ce travail est une opportunité pour toi Pandore. Je devrais peut-être prévenir t'es parents pour qu'ils sachent que tu ne te rends plus au lycée ?



Il fit un petit sourire en coin, le genre de sourire qui m'horripile tant. Il sait très bien que c'est un sujet sensible et il a frappé là ou sa fait mal. Ce monde n'est rempli que de sadique. Je ne réponds pas et le laisse débattre tout seul.

-Tu as 17 ans, tu devrais plutôt te soucier de t'es études, je pense que-.

Je le coupe, tout à coup ennuyé d'avoir sans arrêt à faire à ce discours barbant.


- Je suis en retard, mais je le suis encore plus maintenant, n'est-ce pas une perte de temps pour nous deux de discuter ici, a parlé de mes "études" ? Je devrai déjà être en route pour ma livraison, non ? Alors qu'est-ce que je fais ici à entendre vos serments ?

Il me regarde, bouche grande ouverte et yeux globuleux, sidérer de s'être fait couper la parole par moi, que croyait-il ? Posséder la parole divine ? Et dire que j'assiste à ce spectacle sans sens.

Après un long moment d'attente d'une réaction de sa part il finit par toussoter et reprend contenance.


-Très bien... Va mettre ta tenue, je te dirai plus tard où il faut que tu ailles, c'est assez loin ne perd pas plus de temps.


Il s'en va enfin, et moi aussi.

Vérité Absolue [Abandonné]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant