Une mort magnifique, titre fait d'un intriguant paradoxe, qui m'a tout de suite mené à lire les premières pages de ce livre. La suite n'aura été qu'élévation et volupté.
L'auteur, Ameth Guissé, y aborde les pertinentes questions de l'existence et de la mort, dans un récit centré sur un personnage, Sandiéry.
Fortuné, le héros de l'histoire qui depuis son enfance, n'avait que des aspirations hédonistes, voit changer sa vie après un rêve, dans lequel il assiste à son enterrement et au procès populaire de son existence.
La mort est si répugnante...
Elle engendre le désarroi, le malheur, elle laisse un vide que parfois rien ne comble et surtout, elle nous terrorise. Le dicton est connu, qui dit que tout le monde veut aller au paradis, mais que personne ne veut mourir.
Cet effroi de la fin, ne nous prive-t-il pas finalement de saisir la beauté de l'ultime voyage ?
« Êtres-vers-la-mort » (Sein zum Tode) que nous sommes, comme le rappelle si bien Martin Heidegger dans son ouvrage Être et Temps, nous sommes voués à une destinée dès notre premier soupir à la naissance, celle de mourir.
La prise de conscience de cette temporalité et de cette finitude, devrait nourrir un désir en l'homme affranchi de l'angoisse : l'envie de finir en beauté !
La mort est ce qui donne sens à notre existence. C'est elle qui nous rappelle que chaque minute que nous avons encore, devrait être vécue avec joie et élégance, afin que notre existence en ce monde, une fois scellée, connaisse la félicité.
Qu'est-ce que l'élégance ? Quelle est-elle, cette façon d'être qui nous rendrait plus serein face à la terreur de la mort ?
A l'ère du fast-food et des profits record, nous sommes si souvent pressés. Nous faisons la course au gain et au plaisir, nous cherchons à accumuler des biens et des prix.
Mais si l'on s'inspirait un peu de la lente marche du vieillard ? Du pas très prudent que pose l'octogénaire dévidé de son énergie, qui a cessé de courir et qui s'en va doucement vers le pays du non-retour...
L'élégance, serait peut-être d'aimer, de partager, d'apprécier la beauté du monde, d'oublier, de pardonner ou encore de croire. De croquer la vie à pleines dents, sans courir, mais en allant doucement et sûrement vers la mort ou la félicité.
Par Jean de Dieu Boukanga.

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La mort, entre fatalité et félicité...
Short StoryDécouvrez mon impression, après lecture du livre "Une mort magnifique" de l'auteur sénégalais Ameth Guissé.