Chapitre 1 : Le 13 juin 2018, le commencement.

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C'était le 13 juin 2018, pendant l'année de troisième, un peu avant le brevet. Les six garçons Amaury, Robin, Elias, Aurélien, Jean et Juan étaient de sortie, en soirée, pour l'anniversaire de Robin.  De cette fête d'anniversaire, cinq d'entre eux rentrèrent chez eux . Le sixième, lui, finissait six pieds sous terre, le corps froid et sans vie. Le 13 juin 2018, cette date ils allaient la retenir à tout jamais.

Au début ils étaient sobres. Au début. Si seulement ils avaient pu revenir en arrière et ne jamais aller à cette soirée, mon dieu qu'ils l'auraient fait.

Alors qu'ils rentraient dans le club réservé à l'anniversaire de Robin, Amaury prit à part Aurélien.
- Hé... lui lança-t-il.
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Tu... tu... enfin tu n'as rien dit pour...? bafouilla Amaury en passant une main dans ses cheveux noirs.
- Non bien sûr que non s'empressa de répondre Aurélien. En plus, je suis très bien avec Néo.
Néo était la demi-sœur d'Aurélien par alliance et ils sortaient plus ou moins ensemble, du moins secrètement.
- Bien sur je comprends... Je... Il marqua un temps d'arrêt. Non rien...
- J'ai vraiment adorer nos moments tous les deux tu sais, avoua-t-il en lui coupant la parole avec un petit sourire coquin sur le visage.
- Ah oui? Même la douche? s'étonna-t-il.
- Surtout la douche! Ricana Aurélien.
Ils ne l'avaient pas vu mais depuis le début de la conversation, ils n'étaient pas seuls. Elias était derrière la porte et entendait tout ce qu'ils disaient. Cette situation l'amusait tellement qu'il voulut tout de suite mettre au courant Robin, hélas il n'aurait jamais dû.

Il lui dit plus tard dans la soirée lorsqu'ils étaient tous bien saouls.
- Hééééé! Le roi de la soirée ça va? Lança Elias.
- Ouais je suis pas très sobre  mais c'est la meilleure soirée de ma vie! Répondit Robin.
- Parfait mon pote! Hé tu sais pas ce que j'ai appris tutalheure...Starf!
- Dis moi. Lui rétorqua-t-il pour le moins pas intéressé -connaissant Elias et toutes les conneries qu'il pouvait lui sortir à longueur de journée, ça devait sûrement être une connerie de plus - lorsque son ami lâcha :
- J'ai entendu Amaury et Aurélien dire qu'ils avaient crac-crac dans la douche frere!! S'exclama-t-il en lui mimant l'acte pendant qu'il disait les mots « crac-crac ». La tête de Robin se décomposa très vite.
- Tu savais qu'ils étaient gays?! continua-t-il.
- Amaury et Aurélien...? Se demanda Robin à lui même tentant de comprendre ce que son meilleur ami lui avait annoncer et sans prendre compte de ce qu'il disait entre temps. Non, impossible...
Robin était gay et personne n'en savait rien. Mise à part Amaury. Robin avait embrassé ce dernier à la fête du Nouvel An  et son ami lui avait dit qu'il n'aimerait jamais un garçon de sa vie et lui avait donc briser le cœur. Ça devait être une erreur.
- Tu es sûr d'avoir bien entendu? lui dit il sur un ton crispé.
- Sur et certain, lui affirma son ami.
Le sang de Robin ne fit qu'un tour dans sa tête. Il devait lui parler. Maintenant. Ça ne pouvait attendre.

Sans plus attendre, il alla trouver Amaury et l'entraîna à l'extérieur.
- Dehors, lui ordonna-t-il sur un ton plus que froid.
Le jeune homme ne comprit pas son attitude mais lui obéit quand même ;  il devait y avoir une bonne raison, se disait-il.

Robin sentit la colère l'envahir encore plus lors qu'il entendit la voix maintenant devenue irritante de son ami lui parler.
- Alors, quest ce qu'il y a? interrogea Amaury.
- Il se passe que tu t'es bien foutu de ma gueule!! s'écria Robin sur un ton pleins de reproches en le poussant violemment.
Amaury manqua de tomber par terre mais se rattrapa sur le poteau se trouvant à côté de lui.
- Mais enfin de quoi tu parles?
- Je sais tout. Je croyais que tu n'aimerais jamais un homme de ta vie, lui rétorqua-t-il avec une voix plus qu'ironique - sarcastique .
- Oh, ça... lâcha le garçon tout bas, comprenant où il voulait en venir.
- Oui ça. Lui dit il en serrant si fort la mâchoire qu'on pouvait apercevoir des creux en bas de ses joues.
- Écoute, te mentir ce jour là n'était pas marrant mais était le moyen le plus simple pour moi de te dire que...
- Que quoi? Que physiquement je n'étais pas à la hauteur de monsieur? Lui coupa-t-il. Ou bien c'était un moyen de me protéger ? Lui lança-t-il en serrant les poings à tel point que ses veines ressortaient et paraissait sur le point d'exploser. Tout ce que le garçon espérait secrètement c'est que le garçon qu'il aimait l'aime aussi et lui dit que rien de ce qu'il avait entendu n'étais vrai.
- Mais oui enfin... c'est exactement ça...
- Eh bien ça n'a pas marché!! Lui cria Robin avant de prendre la tête de son « ami » entre les mains et de l'écraser brutalement contre le poteau - sur lequel Amaury s'était rattrapé quelques secondes auparavant - ce qui provoqua un énorme résonnement dans tous le quartier. Il s'écrasa par terre la tête en sang.
Il disait quelque chose. Ses lèvres bougeaient. Il fallut quelques secondes à Robin afin de s'en rendre compte mais il finit par se rapprocher de lui et entendre ce que ce menteur avait à lui dire :
- Robi - c'était son surnom -, ce n'est que le début, murmura-t-il sur un ton plus que menaçant.
Robin sut à cet exact moment que Amaury n'avait rien d'un ami. Peut-être ne l'avait il jamais été. Il allait lui répondre lorsqu'il réalisa qu'il ne bougeait plus. Ses yeux s'étaient fermés, ses doigts ne bougeaient plus, sa peau était bien plus blanche que d'habitude et sa bouche avait cesser de répéter en boucle ce qu'il disait. Il mit ses doigts sur sa gorge pour sentir un quelconque pouls, mais il n'en devina aucun.

Il se retourna et aperçut ses amis, tous sous le choc, en train de regarder la scène.
- Il est mort, dit il assez fort pour que ses amis l'entende. Cependant, lorsqu'il avait prononcé ces mots, il n'y avait pas la moindre émotion. Ni dans sa voix, ni dans son expression.
Aurélien, les larmes aux yeux, s'empressa de sortir du club en voulant réveiller Amaury et le serrer fort dans ses bras mais Elias le retint, le laissant  pleurer la mort de l'homme qu'il aimait dans ses bras musclés.
- Qu'est ce qu'on fait? On a tué Amaury! S'écria Juan ses yeux foncés encore rivés sur le cadavre de leur ami.
- On peut dire que c'était un accident, suggéra Elias, en train de caresser les cheveux noisettes d'Aurélien d'une main douce et délicate. Après tout c'est la vérité.
- Donc aller voir les flics? Dit Jean complètement paniqué.
- Non, dit fermement Robin que l'on avait plus entendu depuis plusieurs minutes. Nous n'appellerons pas la police. C'est clair? JE l'ai tué. Pas vous. Cest moi qui irai en prison. Et ça, je ne peux le permettre.
Son attitude venait de changer. En quelques minutes. Il n'avait plus rien de gentil et mignon, non, il avait laisser place à la froideur et la colère.
- Alors... qu'est ce qu'on fait ? Demanda Juan.
- Je sais ce qu'on va faire, dit Robin avec un ton assez autoritaire en passant la main dans ses cheveux miels.

Robin entraîna ses amis et le corps de son ancien ami au seul et unique endroit où il pouvait dissimuler quelque chose de gros. De très gros ; comme un corps. Forcément, il n'y avait que les bois pour ça.
Il alla à l'ancienne ferme des parents - dans les profondeurs des bois, bien après le château de la ville - de son premier petit ami - l'endroit de son premier baiser - en étant sûr de pouvoir enterrer son dernier sans être vu.

When love goes to farOù les histoires vivent. Découvrez maintenant