20/07/2018

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Mon cher ami,

Chaque jour qui passe me donne l'impression de rajeunir. Et ce sentiment je ne le dois qu'à une seule personne : le jeune Edgar ! Ce petit est vraiment impressionnant. Je ne pense pas que tu comprennes pourquoi. Laisse-moi te l'expliquer.  Je pense que tu te souviens du coup de la glace à la banane, je t'en parlais dans ma dernière lettre, elle ne date pas de si longtemps. Eh bien hier je me trouvais de nouveau sous le grand chêne du jardin de la maison de retraite, mon nouvel endroit préféré d'ailleurs, et comme d'habitude, car c'est bel et bien devenu une habitude, Edgar est venu me tenir compagnie. Au début, comme tu dois t'en souvenir, enfin je l'espère, plus pour toi que pour moi-même, le jeune venait à la fin d'une petite sieste que j'effectuais à l'ombre de l'arbre, mais à présent Edgar m'attend sous le chêne et nous passons la fin de l'après-midi à débattre, pas seulement sur les bananes, mais de tout et de rien. Parfois, bien souvent serai plus juste, nous restons jusqu'à que sa mère nous traine dans le réfectoire. C'est pour cela que je n'ai pas eu énormément de temps à te consacré. Avant je t'écrivais en fin d'après-midi, chose qui m'ai désormais impossible, j'ai donc dû trouver un nouveau moment dans la journée pour t'écrire, il m'a fallu un peu de temps mais j'ai décidé de me lever un peu plus tôt pour être sûr d'avoir le temps de coucher tout ce que j'avais à te dire sur papier. J'expérimente cette nouvelle plage horaire, nous verrons bien si elle marche. Mais pour en revenir au sujet premier de ma lettre : hier j'ai donc rejoint Edgar qui m'attendait sous le chêne avec deux grands verres remplis à ras bord d'un liquide jaune pâle. Je me dois de t'avouer que de prime à bord ce liquide n'était absolument pas ragoûtant et la tête que j'affichais à la découverte de ces deux énormes verres fit éclater Edgar de rire. Il me rassura en m'indiquant que ce n'était que deux milkshakes à la banane, il était d'ailleurs assez surpris que je connaisse les milkshakes. J'ai fait mine d'être vexer mais je me dois de t'avouer que je n'ai pas tenue longtemps. Une fois mon petit caprice passé, Edgar m'a tendu mon verre. J'ai goûté la mixture avec appréhension et je dois dire qu'il n'y avait pas de quoi : ce milkshake était vraiment délicieux, bien meilleur que la glace de la dernière fois. Je l'ai d'ailleurs fait savoir à Edgar, qui m'a alors regardé avec une certaine lueur de fierté dans le regard. Il m'a avoué que c'était la première fois qu'il en faisait et qu'il n'était vraiment pas sur du résultat. Le fait que j'ai aimé avait l'air de vraiment lui faire très plaisir. Il m'a ensuite, tout naturellement, demandé si mon avis sur la banane avait changé. J'ai été forcé de lui répondre qu'il commençait peu à peu à se transformer. Il a fait mine d'être surpris mais je savais bien, qu'au fond de lui-même, il jubilait. J'aimerai bien te raconter plus en détail la fin de cette journée mais il est l'heure de prendre le petit déjeuner. S'il m'arrive le malheur d'être en retard Joelle va me le faire regretter. Au plaisir immense de te retrouver. 

Charles

Adieu mon cher ami Où les histoires vivent. Découvrez maintenant