CHAPITRE VINGT-CINQ

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Pour leur dernier jour ici, mes parents n'avaient pas envie de trop bouger. On se content juste d'une petite balade dans un parc non loin, histoire de ne pas rester trainer à la maison sans rien faire. Antoine parle devant avec mon père, sûrement des prochains matchs en sélection au mois de mars. Ou peut être même de la coupe du monde qui approche à grands pas.

Avec ma mère, on s'occupe des petits, poussant chacune une poussette, et vérifiant régulièrement si ils n'ont pas froid. On est quand même au début du mois de décembre, donc les températures sont fraîches.

_Qu'est-ce que tu as Amélie ?
_De ?
_Je te trouve bizarre depuis qu'on est arrivés avec ton père. En fait, je vous trouve bizarre vous deux.
_Antoine et moi ?
_Oui, vous n'êtes pas les même. on dirait que vous n'avez plus de complicité, vous vous parlez à peine, et il n'a plus toutes ces marques d'attention qu'il a toujours eu. Même si des fois je trouve que ça fait trop, là ça me perturbe que vous soyez aussi distants l'un de l'autre. Il s'est passé quelque chose ?

Je relève la tête vers ma mère. J'avais oublié à quel point elle était forte pour repérer quand quelque chose ne va pas. Mais j'ai peur que si je lui en parle, elle ne le répète à mon père. Si il savait ce qu'Antoine a fait, peut être que ça l'influerait dans ses choix pour l'équipe de France.

_Tu sais garder des secrets ?
_Bien sûr !
_Non mais je veux dire, ne rien dire même pas à papa.
_Là je ne peux rien te promettre.
_Dans ce cas, je ne peux rien te dire.
_C'est grave à ce point ?
_Personne ne doit savoir maman.
_Très bien, je ne dirais rien à ton père.
_C'est lui. Il m'a trompé.
_Quoi ?? Mais quand ?
_Fin octobre.
_Ca fait un mois et demi et tu me le dis que maintenant ??? Pourquoi tu ne m'en a pas parlé avant ?
_Parce que tout garder pour moi, ça me donne l'impression de contrôler les choses, de tenir le cours de ma vie entre mes mains. Tant que je ne dis rien je ne suis pas jugée, personne ne vient me dire ce qu'il aurait fait à ma place. Ca me permet d'essayer de m'en remettre à ma façon. Si je commence à le dire à tout le monde, je ne sais pas ce que ça fera. Je n'ai pas envie que les gens s'apitoient sur mon sort, ou insultent Antoine. Je ne veux pas que mes fils quand ils seront plus grands connaissent l'existence de cette sombre période que l'on traverse.
_Je suis terriblement désolée ma chérie Je ne voyais pas les choses comme ça. Il y a quelque chose que je peux faire ?
_Je suis perdue maman.

Elle s'arrête brusquement, et lance un regard aux hommes plus en avant de nous, avant d'aller s'asseoir sur un banc, et m'inciter à faire de même. Elle attrape immédiatement mes mains pour les entourer des siennes en signe de réconfort.

_Dis-moi ce que tu as sur le cur.
_J'ai tellement de choses, si tu savais
_Dans ce cas, dis ce qui te passe par la tête.
_Je me demande si c'est vraiment une bonne idée que l'on aille voir un conseiller conjugal, si il y a encore de l'espoir pour notre couple, ou si il est mort.
_Tu aimes Antoine ?
_Malgré tout, bien sûr que oui. Je suis éperdument amoureuse de lui.
_Dans ce cas, il y a de l'espoir. Quand il y a de l'amour, il y a toujours de l'espoir ma chérie. Alors si Antoine ressent la même chose, allez voir ce conseiller, pour sortir la tête de l'eau. Et vous finirez par y arriver, d'accord ?
_Oui.
_Tu sais, dans un couple on rencontre toujours des difficultés, mais si le couple est solide et sincère, il s'en remettra. Vous êtes passés par tellement d'épreuves tous les deux en peu de temps, que celle-ci vous y arriverez aussi. Et ça ne fera que renforcer votre couple. Crois-moi.
_J'espère que tu as raison.
_Seul le temps nous le dira. Bon allez viens on va rejoindre les garçons pour rentrer avant que tes fils ne se les gèlent.
_Oui, allez c'est parti.

Quand on arrive à les rattraper, ma mère confie Liam aux soins de son père, pendant qu'elle marche un peu plus devant avec mon père. Bras dessus, bras dessous, je les regarde se diriger loin en avant. C'est tellement un couple que j'admire. Ils sont toujours là l'un pour l'autre, et je pense qu'ils ont dû avoir pas mal d'épreuves pour en arriver là. Mais ils sont toujours aussi amoureux l'un de l'autre. J'espère pouvoir être comme eux quand j'aurai leur âge. Heureuse dans ma vie amoureuse, et avec mes enfants devenus grands.

Une fois de retour à la maison, j'aide Antoine à laver les petits rapidement, mais il faut que je reparte. je vais déposer mes parents à l'aéroport, pour passer encore quelques minutes avec eux, avant qu'ils ne retournent en France.

_Avec ta mère on va essayer de venir plus souvent maintenant. Enfin je ne dis pas qu'on sera là toutes les semaines, mais au moins une fois par mois, même si ce n'est que deux jours. Parce que les petits grandissent trop vite, et je n'ai pas envie que ça soit comme vous et qu'ils vivent sans leurs grands-parents.
_Vous avez totalement raison ! Je veux que mes fils connaissent papy Dédé et mamie Claude ! Parce que ce sont les meilleurs grands-parents du monde ! De toute façon vous savez que notre porte vous est toujours ouverte.
_Merci ma chérie !

Je serre une dernière fois mes parents dans un câlin collectif, avant de les laisser filer. Moi aussi j'ai des choses à faire, il faut que je rentre faire du ménage, et après faudra préparer le repas. En plus, j'aimerai ne pas me coucher trop tard, pour dormir le plus possible avant que les petits ne se réveillent.

Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant