Le feu qui avait commencé dans le grenier, sur de vieux tissus poussiéreux, se répandait maintenant dans les chambres de l'étage du dessous. Il était devenu incontrôlable. Tout le monde se précipite, sauvant le plus de choses possible, perdant toute logique, vers l'air libre comme des animaux pris au piège.
Je cours à en perdre haleine, la fumée me grille les poumons et mes pieds me brûlent, depuis que j'ai jeté mes chaussures pour aller plus vite. Je ne sais pas où je vais, je slalome dans les salles , essayant de déceler les pleurs de ma fille de tous les cris qui retentissent dans le château, pour la trouver.
- Madame ! pourquoi n'êtes vous pas encore descendue avec le reste de votre famille ? Ils ont déjà forcé l'entrée du domaine, vous devez vous enfuir !
J'ignore les mises en garde, les appels. Quand le gardien me percute et me stoppe net dans ma course, l'incendie n'est rien comparé au feu qui m'embrase.
- Madame, vous devez descendre immédiatement.
- Pas sans mon bébé.
- Elle est sûrement déjà en bas !
Je savais que c'était faux, je venais de la laisser dans sa chambre quand l'alarme à été lancée.
-Lâchez moi.
- C'est de la folie de retourner là bas !
C'est vrai qu'une folie m'habite, mais pas celle dont il parle. La force qui s'empare de moi à cet instant me permet de le repousser et de reprendre ma course. La cuisine, la bibliothèque....dès que le feu atteindra cette pièce, toutes mes issues seront condamnées. Sa porte est fermée, avec un peu de chance, sa chambre est intacte....
Je me jette sur la porte comme une furie, la défonçant par le centre.
Elle est dans son lit, debout, en train de pleurer comme après un cauchemar. Je prends la petite et me précipite dans le couloir. La vitre près de moi explose et un harpon s'agrippe au bord de la fenêtre. Aïna hurle de plus belle, blottie dans mes bras. Ari apparait au bout du couloir, les pupilles dilatées et la respiration haletante.
- Hélika !
Il se précipite vers nous, pendant qu'ils commencent à rentrer par la fenêtre.
Je lui plante dans les bras notre fille quelques objets sauvés au passage et le pousse dans l'autre sens.
- Vas t'en ! Emmène la !
Il refuse bien sûr. Mais il voit derrière moi le danger qui arrive. Les larmes tracent des lignes propres sur nos joues, je les embrasse une dernière fois et les pousse de toutes mes forces vers la sortie. Je tiens les assaillants quelques minutes, le bruit des armes rythmant cette pagaille. Puis je tends la main, concentre mon énergie et tout explose.
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Wella Sol
ParanormalJe suis née dans un monde que j'ai du mal à comprendre. J'ai toujours eu l'impression de venir d'ailleurs. Et si c'était vraiment le cas ?