chapitre 26: chaque heure nous meurtrit; la dernière nous tue.

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Deux semaines plus tard.

Je ne sais pas comment j'en suis arrivée là...

Je mens, je sais comment j'en suis arrivée là, mais je ne sais pas pourquoi. L'auteure de cette histoire a certainement beaucoup de conflits intérieurs ou des envies non assumées...je ne sais pas. Une chose est sûre, j'en suis là.

Où ça, là ? Me demanderez-vous

Ici, à la gendarmerie nationale de cette petite ville en train de témoigner.

Le gros moustachu qui se trouve devant moi trempe son croissant dans son café et le mange salement pendant que le jeune caporal à côté de lui tape sur le clavier.

-Vous dîtes que vous ne vous souvenez pas de l'instant où vous avez été enlevée ? Me fait le gros en s'essuyant les mains sur son uniforme.

-Non, je me souviens juste m'être réveillée dans une pièce sombre. Mais les analyses ont révélé la présence de drogue dans mon sang.

-Vous avez consommé des stupéfiants ? me demande le jeune Apollon aux doigts manucurés.

-Je n'en ai pas consommé volontairement. C'est l'infirmière de l'hôpital qui m'en a fait prendre à mon insu dans la collation servie aux patients.

-Quel type de collation avez-vous pris ce jour là ? Poursuit la moustache.

-Je vous l'ai dit, un café !

-Avec quoi ? insiste le gendarme.

-Avec quoi quoi?

-Oui, avec quoi avez-vous pris le café ?

-avec du sucre...pourquoi ?

-Ce ne serait pas plutôt avec des sucrettes du type aspartame ? poursuit l'Apollon.

Qu'est ce que ça peut bien vous faire que je prenne des sucrettes ou du sucre ? ça se voit tant que ça que je surveille ma ligne ? pfff !

J'aurais aimé lui dire ça...mais je ne lui ai pas dit.

-Oui, effectivement, j'ai pris des sucrettes. Pourquoi me demandez-vous ça ?

-Nous avons retrouvé dans les affaires de l'infirmière les fausses sucrettes. Elles sont conditionnées comme de l'aspartame en sachet individuel mais contiennent une drogue puissante.

-Vous n'avez rien remarqué suite à la prise de ce sucre de substitution ? Me demande la moustache en se servant un deuxième café, avec deux sucrettes.

-Non...à part ces rêves étranges.

Je repense à la licorne plantée dans le mur, à Joan en train de chanter du Herbert Léornard...à Nikki Lalimace.

-Vous en faîtes encore ? me demande l'Apollon.

-quoi donc ?

-des rêves étranges ?

-Non, tout va bien...enfin...si on veut. Je repense encore à tout ce qu'il s'est passé.

Le moustachu me sourit avec gentillesse.

-Ce que vous avez vécu est atroce...je n'ose imaginer ce que vous avez subi...peut-être souhaitez vous en parler...enfin...seulement si vous vous sentez prête.

-Je viens de vous expliquer ce qu'il s'est passé, je ne peux pas vous en dire plus.

L'Apollon s'éclaircit la voix et me regarde gêné.

-Ce que nous voulions savoir c'est le type de sévices que vous a fait subir le couple.

Tous les deux me fixent avec des yeux de fouines...

Tu finiras seule...avec des chats. (Thriller Erotico-Comique)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant