Je m'appelle Max et je vis avec ma maman depuis treize ans. Nous habitons dans un petit village perdu au milieu de la campagne, entouré d'une forêt massive.
Ma maman ne m'a jamais donné de papa, elle n'en avait pas envie lorsqu'elle m'a eu, elle me répète souvent que je suis la seule chose dont elle a besoin pour vivre, et que je lui suffit amplement. C'est pour ça que nous sommes aussi proche, tout les deux.
Je n'ai pas non plus de frère, ni de sœurs. Nous sommes deux, rien que tout les deux, et nous sommes heureux. Et rien au monde ne pourrait changer ça, ni l'arrivé d'un autre homme, ni l'arrivée de qui que ce soit.
Ce que je préfère, c'est aller dans le parc avec maman, pour qu'on joue ensemble. Je préfère être dehors et profiter du beau temps avec elle, plutôt que d'attendre qu'elle finisse de travailler dans son bureau qui sent le renfermé...
Maman travaille beaucoup, pour qu'elle puisse m'élever correctement. Elle me répète souvent qu'elle est désolée de ne pas être là plus souvent pour moi, mais qu'il le faut. Avant, elle me faisait garder par la voisine d'en face, que je connais depuis que je suis né, mais maintenant, je suis tout seul.
Je n'ai pas d'amis ici alors le temps est long.
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Aujourd'hui, maman m'avait promis de m'emmener dans le parc qui longeait la forêt en rentrant du travail. En l'attendant, j'avais dessiné et grignoté ce que je trouvais.
Quand elle était rentré, j'avais couru de partout, impatient de pouvoir enfin aller m'amuser dehors, et elle s'était mise à rire en me suppliant de me calmer.
Nous étions donc sortis dans le parc ce jour là, et je ne tenais pas en place. N'ayant rien fait de la journée, j'avais accumulé trop d'énergie que j'étais impatient de dépenser.
Maman m'avait intimé de rester dans les environs lorsqu'elle discutait avec une autre maman et me rappelait à l'ordre dès que je m'éloignais de trop, inquiète. C'était une maman...
J'aurais dû l'écouter, mais j'ai suivi mon instinct. Lorsque j'ai vu Mowgli, un copain que je retrouvais souvent au parc, j'avais couru vers lui, et nous avions décider de faire la course le plus loin possible.
J'avais entendu maman me crier dessus, me demandant de revenir... Mais je ne l'ai pas écouté et j'ai couru, tout droit, sans m'arrêter. En arrivant à la lisière de la forêt, Mowgli avait refusé de continuer, et était retourné voir sa mère qui l'appelait.
Mais moi, j'étais fier et je voulais prouver à maman que j'étais un grand garçon, alors j'ai continué, ignorant ses appels désespérés.
Et c'est là que je l'ai vu, droit, fier et grand, un homme avec un fusil à la main, qui me regardait en souriant d'un air mauvais. Maman m'a toujours répété de ne pas faire confiance aux inconnus, et cet homme me faisait peur.
Et c'est alors qu'il m'a visé de son arme et a tiré.
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Aujourd'hui, maman est encore enfermée chez elle, dans son lit, sous la couette, les yeux grands ouverts et en larmes. Elle a juré de ne plus jamais avoir de chiens.
Parce que oui, j'étais un chien. Mais j'étais avant tout le fils et le bonheur de quelqu'un.
Si j'avais été humain... M'auront-on tué aussi lâchement ?
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Nouvelles
Short StoryNouvelles percutantes, qui se veulent choquante. Marquerais-je les esprits ?