Chapitre 1

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« Alexis, nettoies la table quatre, il y a des gens qui attendent ! Crie mon patron avec mépris.


-Oui, je le fais tout de suite. »


Je vais chercher une lavette sur le comptoir, me dépêche de nettoyer la table et la dresse. Nous ne sommes que quatre serveurs dans ce restaurant. Au début, ça allait, le restaurant venait d'ouvrir, il n'y avait pas beaucoup de clients mais maintenant, c'est tous les jours la course contre la montre. Pour vous dire, les gens font la queue pour pouvoir déguster nos plats ! Nous les serveurs, ont ne s'en sort plus.On n'a pas une seule seconde pour faire une pause, c'est crevant.Cela fait des mois et des mois qu'on demande plus de personnel mais le patron ne veut rien entendre. Il vient juste le week-end pour nous surveiller ou plutôt, pour nous dire qu'on ne va pas assez vite.J'aimerai bien le voir en tant que serveur avec autant de monde tous les soirs. Il ne fait jamais rien si ce n'est qu'encaisser les clients. Je suis sûr qu'il ne tiendrait pas la soirée. Il doit sa richesse à l'héritage de sa grand-mère. Grâce à cela, tout ce qu'il veut, il l'a. Il n'a jamais eu de réelle expérience dans la restauration mais son plus grand rêve était d'avoir son propre restaurant. Dès que la mauvaise nouvelle fût annoncée, vous pensez bien qu'il a tout fait en sorte pour réaliser son rêves plutôt que de s'occuper des obsèques de sa grand-mère.


J'installe les clients à leur table, leur apporte la carte du restaurant et je continue mon marathon. J'entre dans la cuisine, prends les plats prêt, les amène aux clients. Je conseille, je prends les commandes,je vais et je viens, tout ça en faisant très attention à mes gestes. En effet, je dois faire attention à ne pas faire de mouvements qui pourraient être trop brusques. Ici, dans notre monde,nous devons veillez à ce que tout soit parfait. Le droit à l'erreur n'existe pas.


Pour vous dire, un soir, lors de mon premier boulot en tant que serveur, un de mes collègues à simplement poser une assiette un peu trop fort sur la table. Le client s'est directement plains au patron pour « agression aux petits pois » ». Dix secondes plus tard mon pauvre collègue était au chômage. Je n'en croyais pas mes yeux. Pourtant, j'avais déjà entendu des histoires comme ça mais je pensais que c'était pour nous faire peur.

Mon collègue a donc essayé de se défendre, il ne pouvait pas se retrouver au chômage. Comment allait-il nourrir sa petite famille ? Il avait déjà dû mal à s'en sortir avec sa paye tous les mois il était donc inconcevable qu'il la perde ! Il s'est excusé auprès du client qui ne voulait rien entendre, il a supplié le patron de revenir sur sa décision mais il lui a tourner le dos sans aucune culpabilité. Erreur fatale, le licencié lui a attraper le bras par désespoir pour l'obliger à le regarder et à l'écouter. Deux policiers passant par là -ils sont pratiquement partout, tout le temps- on suivit toute la scène et sont venus lui passer les menottes.

Tous les regards étaient fixés sur lui lorsque les policiers l'entraînèrent en dehors du restaurant. Je me souviendrai toute ma vie du regard de détresse qu'il m'a lancé. Il me demandait de l'aide mais je ne pouvais pas intervenir. Enfin...si. J'aurai pu mais les policiers m'auraient embarqué avec lui et je n'aurai rien pu faire pour nous sauver. Alors je suis resté figé sur place, en regardant mon collègue se faire emmener au poste la gorge serrée. Je ne l'ai plus jamais revu après ce jour là.


«Jeune homme ! Je me retourne. Est ce qu'on pourrait avoir de l'eau s'il vous plaît ?


-Oui, bien sûr. »


Je me dirige vers le comptoir, apporte la carafe d'eau aux clients et continue mon service.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 27, 2018 ⏰

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