Quinlekin Et La 666ème Quête

Doutes

Je suis en plein repas de famille. Cela fait une véritable heure que je contemple la veille poupée que ma grand-mère vient de retrouver et de rapporter du grenier.
Elle est en bois, du moins la tête, les mains et les pieds. Le reste n'est qu'un corps de tissus sûrement rempli d'un genre de laine. D'après son visage, cela représente un homme. Son visage à l'air peint, sauf le nez très réaliste quand bien même pointu. Ses yeux ne sont pas peints ou taillés en bois. Ils sont en verres et ont l'air d'être apeurés par quelque chose qui leurs fait face. Il possède des cheveux longs, bouclés (ou plutôt effilochés) et qui sont devenus gris par le temps.
Mais le plus troublant, c'est que le haut de sa tête, comme ses cheveux, est rougeâtre, où du moins taché de rouge. De plus, à cet endroit, les cheveux semblent brûlés.
Et bizarrement, j'ai l'impression de me souvenir de ce jouet. Oui, et même de savoir plus de choses sur lui que n'importe qui. Je ferme alors les yeux et essaie d'avoir l'image du jouet dans ma tête. J'arrive à lui attribuer d'autres lieux, d'autres personnes autours, d'autres époques...Mais...c'est pourtant impossible...ce jouet, d'après l'étiquette avec le nom de mon arrière arrière grand-mère, date du 18ème siècle et n'est pas sorti de sa place depuis environ 238 ans...
Ce jouet me semble... merde ! Non ! Il ne me semble pas familier bordel c'est le fruit de mon imagination. N'importe quoi ! De plus, d'après ce que nous raconte ma grand-mère, elle était cachée dans une petite caisse de métal plombé et était cadenassée. Cette même boîte se cachait dans une monte-charge étant, auparavant condamné par plusieurs planches en bois, et c'est ainsi qu'elle avait découvert la suite du monte-charge à la cuisine derrière la vieille armoire de son arrière grand-mère.
C'est donc impossible !
Cependant, je crois me souvenir du nom de ce jouet.
-Quinlekin ! Ai-je hurlé tandis que tout le monde discutait du prix du jouet avec l'antiquaire.
-Oui, Valencia ? Dit ma mère d'un ton frustrée d'avoir été coupé.
-Quinlekin ! Oui ! Maintenant je me souviens de son nom ! Dit ma grand-mère. Mais comment le sais-tu ?
-Je...je sais pas...Ça m'est venu comme ça...
D'un coup, l'antiquaire se leva :
-Bon, eh bien... c'est qu'il se fait tard ! Quinze heure, déjà !
-Vous devez partir ? Et pourquoi ? Dit ma mère.
-Je ne peux pas vous expliquer...
-Non vous allez le faire. Il y a cinq minutes à peine, vous nous disiez qu'une poupée de cette époque et dans ce superbe état allais se vendre une fortune !
-Tout ce que je peux vous dire c'est que vous devez absolument le rendre à son héritier masculin.
-Mais enfin...
-Au revoir ! Dit l'antiquaire avant de déguerpir de la maison en voiture.
Ma mère me fit alors un regard incompréhensif avant de dire : On a de la chance qu'il existe plusieurs antiquaires...