" Platon avait une théorie selon laquelle il existait autrefois des êtres dotés de quatre jambes, quatre bras et deux têtes. Ils étaient parfaitement indépendants, heureux et puissant. Trop puissants au goût de Zeus qui les a coupé en deux et éparpi...
J'étais assise sur le bord de la piste, fixant ma flûte de champagne vide. Il mettait un temps fou à revenir de sa "pause pipi". Tous les autres étaient sur la piste, dansant joyeusement sur Despacito. Une main se présenta devant moi.
"Puis-je vous inviter à danser mademoiselle ?"
Je relevais la tête pour apercevoir la tête de Kylian, illuminée par de petites lumières vertes, rouges et bleus au dessus de son crâne. Elles formaient une auréole clignotante. Je lui souris.
"Avec plaisir."
À l'instant même où je me levai, la musique se stoppa net sous les huées des danseurs d'un soir, juste avant que ne retentisse I Will Always Love You. So romantic. Kylian m'attira contre lui et posa ses mains dans le bas de mon dos alors que j'enroulai les mienne sur sa nuque. Tous les couples firent de même, plus ou moins.
"T'as payé combien ?"
"Une certaine somme. Ce crétin de DJ a compris que je seraicapable de payer des millions pour danser avec toi sur cette putain de chanson." Il répondit, ses yeux dans les miens.
"T'es un pigeon Kylian. Il l'aurai mise de toute façon"
"Je ne pouvais pas attendre plus pour t'avoir si près, juste pour moi."
Le sourire qu'il m'avait décroché s'agrandit, tout comme le sien.
"Quel dragueur. Tu touches le fond. Un peu plus niais et on t'embauche pour écrire le scénario des Winx."
"Quelle chieuse"
Personne ne pouvait me rendre plus heureuse que lui. Rien ne pouvait me rendre plus heureuse que les attentions qu'il me portait chaque jour. Et encore plus à cet instant.
"Platon avait une théorie selon laquelle il existait autrefois des êtres dotés de quatre jambes, quatre bras et deux têtes. Ils étaient parfaitement indépendants, heureux et puissant. Trop puissants au goût de Zeus qui les a coupé en deux et éparpillés au quatre coins du monde, si bien que les humains sont maintenant condamnés à rechercher éternellement leur moitié. Celle qui partageait jadis leur âme. Seuls les être humains les plus chanceux retrouvent leur moitié, tu sais."
Il leva les yeux au ciel.
"Et vas-y qu'elle ramène sa science"
"Trois ans de Latin mon pote."
Il glissa sa main au milieu mon dos, et du plat de celle-ci m'attirait vers lui. Mes bras glissèrent le long de son cou pour que nos visages ne se retrouvent plus qu'a cinq centimètre l'un de l'autre. Il les brisa en déposant un baisé sur mon front. Le contact de ma peau avec ses lèvres me fit frissonner.
"Et je suis l'être le plus chanceux de la terre de t'avoir pour moitié. " Avait-il chuchoté.
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