Chapitre 1 :

8 1 0
                                    


Il y a quelque chose dans ce monde dont je ne pourrais jamais me passer, ces petites merde là, c'est si bon. Je me demande encore qui est l'inventeur de ces sucreries à base de chocolat enrobé de sucre, de toutes les couleurs, rangées dans des petites boîtes ou des petits mots sont écrits en 4 langues et où les dessins sont hideux.

Bon, sachez que si je juge comme ça leur dessins, c'est parce que je dessine et que pour faire les dessins de cette boite je pourrais demander à mon petit frère de 6ans, quoi que, il serait plus doué. Je suis en première année de formation d'illustratrice. C'est mon rêve depuis mes 4 ans de pouvoir dessiner toute ma vie, mais malheureusement mon père et ma mère veulent à tout prix que je réussisse dans cette voie et me paye des études beaucoup trop chères pour eux. Je les aime beaucoup mais ils n'ont pas besoin de tant de sacrifices. 8000 € l'année alors que ma mère est serveuse, dans un très bon restaurant, qui la paye très bien mais assez pour qu'on vive surtout que mon père est au chômage.

Enfin bref, tout ça pour dire que j'aime ces petites sucreries malgré une mauvaise communication du produit.

Max, mon petit prince, saute sur mon lit et me fait des yeux d'ange pour que je lui en passe :

"- Mon chéri, demain on a école, tu devrais être couché ! dis-je sur un ton peu autoritaire.

- Mais Lou, moi je veux aller dans la même école que toi, j'en ai marre du CP, on a pas besoin des additions pour dessiner, emmène moi avec toi."

Mon frère a hérité de la même passion que moi, le dessin. Je ne sais pas d'où elle peut venir, mes parents ne sont pas artistes.

"- Bien sur que si on a besoin des maths pour dessiner ! Plus tu avanceras plus tu découvriras que c'est important d'étudier avant de te spécialiser ! Et puis, mon petit, tu peux dessiner sur les marges de ton cahier si tu t'ennuie en cours. Finis-je avec un clin d'oeil.

- Lou, enfin, soupire ma mère, combien de fois je t'ai dis de ne pas dire à ton petit frère de dessiner sur ses cahiers de cours. Il a le droit de dessiner sur des feuilles à part, et en dehors des heures de cours. N'est -ce pas Max ? l'interroge-t-elle avec un regard menaçant.

-Oui, maman.

- Fais un bisous à ta sœur et on va se coucher.

-Bisous sœurette, je t'aime.

-Moi aussi Maxou, fais de beaux rêves, dessiné par toi."

Après un dernier bisous, il s'en va dans les bras de maman, qui me dit bonne nuit également. Je finis un dernier devoir avant de me coucher.

Je n'ai toujours pas entendu papa rentrer. Maman m'a dit qu'il cherche du travail, et qu'il fait des petits boulots chez un de ces amis qui est chef de chantier. Je m'en veux de lui faire faire ça, mais je sais que si j'arrête, il me tue.

C'est pour ça que je travaille énormément à l'école et à la maison pour ne pas les décevoir, et qu'ils ne pensent pas qu'ils ont investi dans rien.

***

En sortant de la maison, le vent froid me claque la figure. J'enfonce un peu plus mon menton dans mon écharpe, descends un peu plus mon bonnet sur mon front, et remet la bretelle de mon sac contenant ma pochette à dessin sur l'épaule.

Je m'apprête à rentrer dans ma voiture, quand j'entends un bruit de poubelle qui tombe. Vous savez, le style de poubelle en fer ronde, que les éboueurs vident dans leur gros camions. La ville nous en a donné une par maison, pour éviter que les poubelles s'éclatent sur les trottoirs.

Mon père se tient debout, enfin, il essaie. Comme il est sur le point de s'écrouler, j'accours vers lui. Il s'appuie sur moi. Je ne regarde pas trop son état, j'essaie juste de l'emmener dans la maison. Heureusement, ma mère ne travaille que ce soir. Avec son aide, on l'installe sur le canapé. Un cri s'échappe de nos bouches quand on prend enfin le temps de détailler l'ampleur des dégâts. Ses habits sont déchirés, plein de terre, de sang et brûlés à quelques endroits. Les parties visibles de son corps sont colorées de liquide rouge sortant de ses nombreuses plaies. Son visage est défiguré, il est peu reconnaissable. Un de ses yeux est injecté de sang.

Draw Your DeathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant