Nous sommes sortis. Mais aucun de nous deux ne parle. Alors soudainement je me mets à penser, à cette même journée. Un jour d'automne, le vent faisant tomber les feuilles des arbres. Ces feuilles qui ont une belle couleur rouge orangé. Ce vent que je sens doucement caresser mes cheveux. Ce vent qui fait gaiment flotter ces belles feuilles.
- À quoi pensez-vous ? Me dit-il.
Il me sort de ma rêverie. J'aurai tant apprécié la compagnie de ces feuilles virevoltant autour de moi... Je me souviens qu'il m'a parlé, alors je me décide à lui répondre.
- Qu'avez-vous dit ?
- À quoi pensez-vous ?
- Voulez-vous savoir...? Demandais-Je.
- Bien sûr. J'aimerai savoir ce qu'il se passe dans votre tête.Je lui explique mes pensées. Il m'écoute attentivement et me sourit gentiment. Il me répond alors d'une voix douce :
- Que j'aimerai avoir votre innocence...
- Pardon ? Qu'avez-vous Monsieur ?
- Ce n'est rien, oubliez mon moment d'égarement.
- Comme vous voulez.J'apprécie la compagnie de cet homme. Les hommes qui ont une fois tenté de me courtiser n'ont jamais été à la hauteur. Même s'ils ont passé plusieurs heures en ma compagnie, ils ne m'ont jamais plût. Cet homme n'est pas comme les autres, et j'aime cela.
- Aaaah... Vous n'aimez pas cette sensation Monsieur ?
- Quelle sensation ?
- Celle de la fraîcheur du vent sur votre visage. Cela semble si agréable... Faites comme moi. Mettez votre visage en l'air et fermez vos yeux.Ce que je dis est accompagné par mon geste. Je regarde le Sergent qui se trouve à côté de moi. Il fait de même.
*rire*
Il rit, le même rire doux que j'ai entendu la première fois. Ce rire n'est pas strident, il est à la fois doux et amusant. Je ne sais pas comment l'expliquer. Mais c'est beau. Le paysage que je vois est très beau. Cela ressemble à un tableau.
Un homme au milieu, riant de tout cœur. Un paysage de couleur blanc magnifique, des arbres enneigés, un lac gelé.*atchoum*
- À vos souhaits Mademoiselle Cordelia.
- Merci dis-je d'une voix tremblante.A cause du froid j'ai complètement perdu ce à quoi je pensais.
- Monsieur, qu'elle heure indique cette horloge tout la haut. Je n'arrive pas bien à voir.
- Elle indique...Point de vue du Sergent Mickaël :
- Elle indique 10 heures 37.
Je n'entends plus rien. Je me retourne subitement et je ne l'aperçois plus. Mon premier réflexe est de regarder par terre et c'est ce que je fais. Elle est allongée par terre. J'essaie de la réveiller mais rien y fait.
- Rooooh ! Pourquoi maintenant ?!
Il faut que je la ramène à la maison. Elle va geler sur place. Je la prends donc dans mes bras et la ramène dans son lit. À notre arrivé je la pose finalement dans le salon, elle est près de la cheminée, que j'allume sans attendre. Je m'installe face à elle, en attendant qu'elle se lève. J'attends 1 heure, 2 heures, 3 heures. Je fini par m'endormir. Quelque chose me réveille, ce n'est pas Cordelia, puisqu'elle n'est pas debout devant moi. Je scrute tout autour de moi, quand j'entrevois un chien. Il n'a pas l'air si 'sauvage'.
- Coucou toi. Comment ça va petit chien ? Tu t'es perdu ? À qui tu appartiens... Spike ?
J'ai regardé son collier, il s'appelle Spike. Mais ça ne m'avance pas plus.
- Ouaf ouaf !
- Aaah chuuut...! Elle dort ! Il ne faut pas la réveiller.
- Ouaf !*soupire*
- Et dire que je parle à un chien. J'ai perdu la tête...
- Ouaf !Il sort de la maison en courant, je m'empresse de le suivre.
- Mais où tu vas ?! Spike ?
Un homme au loins s'approche de Spike en criant et le prend dans ses bras. J'arrive en courant derrière lui et demande :
- Ce chien est à vous ?
- Pas exactement, il est à mon grand frère. Il est parti parce qu'il voulait le suivre. * Atchoum*.
- Où habitez-vous ?
- À trois pâtés de maison.
- C'est loin d'ici ?
- Un peu. Me dit-il.
- Venez vous réchauffer un peu avant.
- Non c'est gentil de votre part mais il faut que je rentre.
- J'insiste, il fait bon et vous crèverez de froid dehors.
- Merci beaucoup Monsieur ! Dit-il avec un grand sourire.Nous deux rentrons, le chien en premier. Il faut que je l'informe pour Cordelia.
- C'est la maison des Lisle ?
- Oui.
- Je ne peux pas rentrer explique l'homme.
- Bien sûr que si, allez-vous rentrer ?
- Y a-t-il quelqu'un à l'intérieur ?
- Oui, Cordelia dort dans le salon.
- *soupire* Si ce n'est qu'elle très bien alors...Je ne dis plus rien. Nous rentrons en silence. Je l'installe dans un fauteuil, et me préoccupe du feu, puis de Cordelia. « Pourquoi ne se réveille-y-elle pas ? » pensais-Je.
- Elle a peut-être de la fièvre. Vous ne pensez pas ?
- Pardon ?
- Vous avez pensé à haute voix.« Oups... ». Je mets ma main droite sur son front, et la gauche sur le mien pour comparer.
- C'est vrai qu'elle est beaucoup plus chaude que moi... Elle est malade.
L'homme derrière ne répond pas. Je ne lui ai même pas demandé son prénom. « Aaah quel idiot ! ».
- Comment vous appelez-vous ??
- Mon nom est Jack, Jack Nils. Et vous ? C'est comment ?
- Mickaël Black.
- Oh mais vous n'êtes pas LE Sergent ?
- Oui, c'est moi. Pourquoi ne pas avoir voulu rentrer tout à l'heure ?
- Eh bien, c'est que je connais cette famille toute entière, et que j'ai moi-même eu quelques problèmes avec le père, et depuis je n'ai plus le droit de venir ici.
- Je vois. Vous l'avez connu quand Cordelia ?
- Nous étions amis, étant enfant. Mais nous avons quelques années d'écarts et nous nous sommes éloignés. Je la connais depuis toute petite. Elle n'a pas changé.
- Vous pouvez m'en dire plus ?Plus tard quand Jack est parti, j'ai entendu du bruit au salon. Je me précipite pour aller voir. Au pas de la porte du salon, je me stoppe et regarde le « spectacle » en face de moi. Je vois, une jeune femme, accroupie devant la cheminée en train de rallumer le feu.
- Mais, que faites-vous ? Finissais-Je par dire.
- Moi ?
- Oui vous.
- Je rallume le feu. Ça ne se voit pas ?Elle devrait dormir ce n'est pas bon pour elle de rallumer le feu alors qu'elle est malade.
Point de vue de Cordelia :
- Je rallume le feu. Ça ne se voit pas ?
Que peut-il bien avoir en tête en ce moment ? Qu'est-ce qu'il y a de si bouleversant qu'une femme en train de rallumer le feu ? Soudain je me rends compte que nous devions nous promener, mais nous n'étions pas dehors puisque je rallumais le feu. « Sommes-nous à la maison ? ».
- Cordelia ?
- Oh pardonnez mon manque de réaction. Je viens de me rendre compte de quelque chose. Nous...
- Nous étions dehors, vous avez fait un malaise. Et je vous ai rentré. Vous avez un peu de fièvre. Vous ne devriez pas quitter le canapé.
- Je me sens pourtant mieux.
- Avouez ne pas être rester qu'une demie heure dehors ce matin. Avouez que j'ai eu raison lorsque je vous ai regardé. Avouez que vous êtes sortie très tôt ce matin et que vous vous êtes endormie à cause du froid. Avouez tout ça !Mais que lui arrive-t-il ? Je ne l'ai jamais vu comme ça. Je ne comprends pas vraiment son comportement. Je dois répondre à ses questions.
- Eh bien, en toute honnêteté, *soupire* vous avez raison. Dis-je tout simplement.
- Ahah ! J'avais raison ! Mais pourquoi avoir avoué aussitôt ? Je pensais que vous alliez encore nier.
- Non, ça n'aurai servi à rien. A présent, sans vous demander votre avis, je vais me réinstaller dans ce canapé. Que je montre de mon doigt.
- Très bien, comme vous voulez.Je prends place sur le canapé. Mais il faut que je me relève une fois de plus car il faut que je regarde l'heure. La nuit commence à tomber, je dirai qu'il est au moins 17 heures 30.