I.

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Il ne comptait plus les années.
Il aimait se dire qu'il allait changer.
Il appréciait se bercer d'illusion, se nourrir des restes de sa passion.

Mais comme un disque rayé, en cette bonne matinée, il constata que bon nombre d'actions restèrent inchangées.

Après tout, de beaux mensonges n'effaceront jamais la triste réalité.





Cigarette à la main, il replongeait dans son monde, étouffant les bruits extérieurs ainsi que les appels incessants de son amant.






Non, il ne comptait plus les années. Peut-être était-ce deux ans, quatre ans, six ans ? Qui sait ?
Il faut dire que sa mémoire lui jouait des tours depuis que son esprit se détériorait.

Chaque minute, chaque heure, chaque jour à passer sur cette terre, ficelaient sa naïveté, craquelait ses rêves ingénus.

Pour ne pas perdre pieds, il se raccrocha à trois petits mots sans importance.
Trois petits mots que son interlocuteur lui répétait comme des salutations.
Trois petits mots qui, le faisaient sourire bêtement après leur moment intime.
Trois petits mots qui fondaient son monde.

Mais qu'en était-il de leurs promesses ? De leurs projets ? De leurs avenirs ?

Comme nous l'avions stipulé précédemment, il adorait se bercer d'illusions.

Après tout, un agneau restera un agneau, un pêcheur restera pêcheur, un adultère restera un adultère.

Lorsque ses erreurs devenaient votre quotidien, que pouviez-vous faire ? Renoncer ? La belle affaire !
Et si vos sentiments ne vous le permettaient pas, auriez-vous songé à démissionner ?
Auriez-vous le courage de vous défaire de l'être que vous chérissiez ?

Tel était la situation de ce jeune homme de vingt-six ans.

Pourtant, il était agréable à contempler et pouvait facilement se lier à un autre.
Certes il avait de l'amour à revendre, de l'amour pouvant éblouir plus d'un.
Mais ce dernier n'avait qu'un et unique destinataire.
Alors pourquoi recevait-il que des miettes de sa part ? Que le quart de celui-ci ?







Il inspira ce poison brûlant ses poumons, égale à la souffrance dans sa poitrine.
Puis souffla sa fumée, espérant que ce sentiment inconfortable, s'envole également, afin de laisser qu'une autre cicatrice.








Cet homme qui lui avait promis fidélité des années auparavant, ne lui avait jamais appartenu.

Après tout que valait des mots doux comparés à vos choix ?
Que valait une étreinte comparée à vos mensonges ?

Yoongi l'avait compris bien assez tard.

On ne pouvait changer une personne.

De toute façon, qui était-il pour cela ?

Comme, chacun possédait ses principes, comme chacun avait un oeil critique, son amant, lui, était destiné à posséder plusieurs coeur.

Ce n'était pas si grave, n'est-ce pas ?
Il s'était déjà résilié, ou plutôt accommodé, aux actes de son conjoint.

Depuis ces années qui les reliaient, Yoongi avait mûri.
Il avait montré à l'humanité que les faiblesses ne définissaient en aucun cas une personne.
Sa carrure, son charisme et sa vie professionnelle pouvaient envier plus d'un mais...

-Tout cela rimait à quoi si ma vie sentimentale ne suivait pas ? Dit-il en écrasant sa cigarette.












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