5 - La mission

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" Et les Ténèbres,et la Ruine, et la Mort établirent sur toutes choses leur Empire illimité."

***

Alésia tournait en rond, les mains dans le dos, et la tête baissée. Elle était anxieuse. Gellert l' avait demandée dans ses appartements. Il ne le faisait seulement lorsqu' un cas était désespéré. Quand elle avait demandé à un partisan la raison de cette agitation, il n' avait pas répondu. Le fidèle dénommé Perséas s' était contenté de baisser les yeux, ne voulant croiser le regard de la protégée de Grindelwald. Et ça n' augurait rien de bon. Elle soupira, et reprit ses tours, ses talons claquant de façon régulière contre le carrelage taché de sang.

Elle regarda la porte menant au bureau de Grindelwald, qui restait fermée. Soupirant de frustration, elle continuait de tourner, ses doigts pianotant contre sa cuisse. Tout à coup, la porte s' ouvrit et une voix en sortit :
- Entre, Alésia. J' en ai assez d' entendre ce bruit incessant que sont tes tournicotis devant ma porte.
Alésia obéit, baissant la tête.
- Maître Gellert, dit-elle en s'inclinant.
Il ne répondit pas, toujours derrière cet énorme bureau remplit de livres plus étranges les uns que les autres. La moitié concernait les Reliques de la Mort.
" Il possède déjà la Baguette de Sureau, il veut la Cape d' Invisibilité et la Pierre de Résurrection. Il souhaite devenir Maître de la Mort," réalisa-t-elle.
Comme si il avait lu dans ses pensées, Grindelwald dit :
- Je veux devenir Maître de la Mort. Mais tu le sais sûrement depuis longtemps, dit-il en désignant le tatouage que portait ses fidèles sur la cheville, le symbole des Reliques. Un triangle, un cercle et un trait.
"Comment ai-je fait pour ne pas m' en rendre compte plus tôt", se dit-elle tout en caressant la Marque de la Mort, comme Grindelwald aimait la faire appeler.
- Que me voulez-vous, Maître Gellert ?
- Ah. Oui.
Il se pencha en avant et joua des pouces.
- Eh, bien, Alésia, reprit-il, tu sais que j' ai confiance en toi et ta fidélité, et foi en ta réussite. Tu es ma meilleure partisane, et aussi la plus expérimentée...
- Maître, je ne suis pas la plus expérimentée, Calypso et Yvan sont bien meilleurs et ...
Il la fit taire d' un regard noir.
- Donc, dit-il, tu es l' adolescente ayant l' âge d' aller à Poudlard la plus expérimentée. Et tu es la seule à pouvoir remplir cette mission.
- Pourquoi donc ?, demanda-t-elle, intriguée.
- Tu es fourchelang.
Elle ne répondit pas, et leva les yeux vers lui. Grindelwald semblait pensif, et il lissait son bouc blond crépu tout en triturant la Baguette de Sureau. Il baissa finalement les yeux vers elle, et, voyant qu' elle était toujours inclinée, il s' empressa de lui dire de s' asseoir, en lui désignant un fauteuil en cuir. Elle s' éclaircit la gorge de façon peu discrète, et finit par lui demander :
- Et... En quoi consiste ma mission ?
- Et bien...Disons que j' ai quelques espions à Poudlard, et ils pensent que les autres Reliques se trouvent là-bas.
- Et en quoi cela me concerne ? Ce n' est pas tant de mon ressort. Et puis, que viens faire le fourchelang là-dedans ?
- En fait, trouver les Reliques est en quelques sorte ta mission... secondaire. Tu sais, j' ai plusieurs objectifs. Tout d' abord le pouvoir, puis l' extermination de la souillure. Les Sangs-de-Bourbes. Et il se trouve que j' ai trouvé un moyen de les exterminer. Dans Poudlard, du moins.
- Quel est-il ?, demanda Alésia en haussant les sourcils.
- La Chambre des Secrets.

***

- Ah.
- Tu ne sais pas de quoi il s' agit, je me trompe, dit-il avec un rictus amusé.
- Non, répondit-elle, penaude.
- Il existe une Chambre, à Poudlard, qui ne pourrait être ouverte seulement par "Les descendants de Salazar Serpentard." Autrement dit, les fourchelangs. La Chambre contiendrait un monstre. Un Basilic, pour être exact. Il aurait pour mission de tuer les Sang-de-Bourbes de Poudlard, en les pétrifiant.
- Vous voulez que je le libère, murmura-t-elle.
- Exact. Le problème est que je ne sais pas où se trouve l' entrée. Je suppose qu' il faut parler en fourchelang pour l' ouvrir.
- Je vais aller à Poudlard ?
- Évidemment. En cinquième année. Tu as quinze ans, je me trompe ?
- Non. Donc, je vais là-bas, me fait discrète, libère le monstre, et accessoirement, trouve les dernières Reliques de la Mort. Facile, ajouta-t-elle avec sarcasme.
Grindelwald ignora sa dernière remarque et reprit :
- Tu ordonnera au Monstre de n' en tuer qu' un à la fois, et par des intermédiaires espacés.
- Et quelle sera mon identité ?
- Tu verras les détails avec Stalès. Il t' attend demain dans la Salle Silencieuse. Allez, va.
Elle s' inclina et sortit du bureau.

LA NUIT JE MENS - Sans IdylleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant