V : Le Soleil et la Lettre

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Alphonse Areola se réveilla tôt, trop tôt. Nous sommes le 20 juillet, il est cinq heure trente du matin.

Voyant que le soleil ne tarderait pas à se lever, il décida de se faire un café et de le regarder se lever. Le gardien descendit les escaliers grinçants de la vielle maison sur la pointe des pieds, pour ne réveiller personne, et rejoignit la cuisine. En priant que le bruit ne réveille personne, il se fit un café long et bien brûlant, puis remonta les escaliers, toujours avec la même précaution, et alla sur le large balcon du côté Est de la maison.

Le franco-philippin s'accouda à la rambarde, et observa le soleil sortir doucement de sa torpeur. Tout en sirotant son café, il vit un rayon pointer le bout de son nez, avant de complètement se dévoiler. Puis, suivant leur frère, d'autres rayons apparurent, et de plus en plus suivirent le mouvement. Après ce spectacle, le Soleil décida qu'il était temps d'entrer en scène. L'astre s'habilla de sa plus belle tenue d'or orangé, et se montra lui aussi, tout doucement, voulant faire profiter Alphonse du spectacle. Le joueur de foot était bien entendu sous le charme, se disant que cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas profité d'une merveille aussi simple et naturelle.

Quand le Soleil eut finit, il tira sa révérence à son unique spectateur, qui partit dans la cuisine. Il regarda l'horloge murale, six heure trente. Le gardien se resservit une tasse de café, et en profita pour faire une autre tournée. Il chercha parmi les placards, jusqu'à tomber sur des biscuits. Se disant que cela suffirait comme petit-déjeuné, il s'assit à la vieille table en bois qui avait fait sûrement les deux guerres, et mangea.

Vers sept heure, ses parents entrèrent dans la cuisine, surpris de le voir debout si tôt. Les philippins en profitèrent pour rattraper le temps perdu, bien conscients qu'ils ne pourraient jamais vraiment le rattraper entièrement.

Ils parlaient tranquillement, quand Alphonse demanda innocentemant si quelque chose c'était passé au milieu de 2014. La mère et le père se regardèrent, un regard affolé sur le visage. Ils semblèrent se parler sans paroles pendant quelques instants avant que le père se racle la gorge et commence à parler, d'un voix légèrement chevrotante :

« Justement, il s'est passé quelque chose à la mi 2014. Tu étais venu chez nous, en pleurant. Nous t'avons reçus, et tu es resté muet pendant deux jours, ne bougeant que pour manger ou aller aux toilettes. Enfin, le troisième jour, tu nous tendis une lettre, en nous disant de te la donner seulement quand tu mentionneras l'année 2014. »

Alphonse voulu dire quelque chose, mais sa mère le coupa dans son élan :

« Écoute chéri, je ne sais pas ce qui s'est passé, tu ne nous as jamais rien dit, mais sache que nous serons toujours là pour toi. D'accord ? »

Le joueur hocha de la tête, puis se leva pour faire un gros câlin à ses parents.

« Et la lettre ? Vous l'avez ? » finit-il par demander après le câlin.

« Je suis désolé fiston, mais nous l'avons laissé chez nous, » dit le père d'une voix grave, en posant ses mains sur les épaule de son fils.

« Nous te la rapporterons quand nous arriverons, » continua sa mère.

« Merci... » souffla alors Alphonse, sentant venir les larmes et en reprenant ses parents dans ses bras.

Décidément, se dit Areola-mère, je ne sais pas ce qu'il y a dans cette lettre, mais j'espère qu'Al' trouvera les réponses qu'il cherche.

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Lost Memories  ~  𝒶.  𝒶𝓇𝑒𝑜𝓁𝒶Où les histoires vivent. Découvrez maintenant