Lost Memories ~ 𝒶. 𝒶𝓇𝑒𝑜𝓁𝒶

X : La Lettre

Alphonse Areola fut réveillé par le Soleil chatouillant ses yeux. Nous sommes le 27 juillet, et cela fait deux jour qu'il dort sur le canapé.

Il grogna, mécontent d'être réveillé à six heures et demi du matin, pourtant il savait qu'il n'allait pas pouvoir se rendormir. Le gardien se leva, mais ne savait pas quoi faire. Il était trop tôt pour faire du bruit, les filles dormant toujours, donc prendre une douche était exclue, pareil pour la télévision et la préparation du petit-déjeuner. Il soupira, puis décida d'aller faire un peu de sport dans le jardin.

Les tours s'enchaînaient, et Areola ne pensait qu'à sa respiration, la puissance qu'il mettait dans chaqu'une de ses foulées. Après avoir estimé qu'il avait bien courut, Alphonse s'arrêta et alla manger quelque chose. Il était presque sept heures trente minutes, et ses enfants n'allaient se réveiller que dans plus de deux heures. Las, il s'accouda sur le bar américain et commença à penser aux souvenirs qu'il avait retrouvé. Une promesse, des rires, des instants complices, parfois des scènes érotiques, mais rien d'autres. Frustré, il se leva et repartit dans le jardin.

Seulement, des coups de klaxon attirèrent son attention vers la voiture jaune avec le logo de la Poste, garée près de la clôture. Une femme vers la cinquantaine et un peu rondouillette en sortit et interpella Alphonse :

« Monsieur Areola ? J'ai une lettre pour vous ! »

Le-dit Monsieur Areola sourit, reconnaissant la factrice du quartier.

« Merci Madame Chevalier, » dit-il en prenant la lettre que la femme lui tendait.

« Et au passage, merci pour la deuxième étoile ! » rajouta-t-elle en rentrant dans son véhicule.

Le footballeur sourit encore une fois. La factrice était d'une joie de vivre et gentillesse exceptionnelles, et tout le voisinage l'adorait. Puis, il porta son attention sur la fameuse lettre qu'il tenait dans sa main. En regardant l'expéditeur, il ressentit une impatiente et une appréhension hors-norme. Il l'ouvrit et tomba sur une autre lettre et un petit papier. Alphonse lut d'abord le petit papier, un mot de ses parents lui disant qu'ils lui avaient envoyé l'étrange lettre de 2014, et qu'ils espéraient qu'il allait trouver les réponses qu'il cherchait. Le joueur mit le mot de côté, pour se pencher sur « El Famoso » lettre. Elle était simple, sans décorations ni artifices, et seulement le prénom « Alphonse » tachait le blanc immaculé de l'enveloppe. Le cœur du gardien battait à la chamade. Il était impatient de découvrir ce que contenait cette lettre, mais il appréhendait aussi ce qu'il allait connaître. Au fond, n'était-il pas mieux dans l'ignorance ? D'un geste désabusé de la tête, Alphonse chassa cette idée de sa tête, et il l'ouvrit.

Areola parcourut des yeux les lignes de son écriture. Il buvait les paroles de son ancien lui, en apprenant toujours plus. À certains moments il sourit, à d'autre il eut la larme à l'œil, et quand il eut fini sa lecture, il en ressortit profondément changé.

Le gardien s'assit à même le sol, ayant l'impression que son crâne allait exploser, sa tête étant assailli de tous les souvenirs qui revenaient à la surface.

« Je...je... » il souffla, « je t'aime Morvan ! »

« Pourquoi tu ne veux pas ? »

« Parce que j'ai peur, Mor', j'ai peur de leurs réactions, de ce qu'ils vont penser. »

« J'en ai marre de me cacher Al' ! Je veux pouvoir te tenir la main, t'embrasser, te prendre le bras en publique ! »

« Je sais Mor', moi aussi, mais c'est pas possible ! Tu sais que le milieu est homophobe, et je ne peux me permettre de perdre ma place. »

« Mais l'équipe l'a bien pris !

« Je sais, mais j'y arrive pas... »

« Je pars Alphonse. Au revoir. »

« Non ! S'il-te-plait Morvan, reste ! Je vais m'améliorer, promis, je vais faire tout ce que tu veux ! »

« Tu sais très bien ce que je veux, assume ton homosexualité et ton couple. »

« Tout ce que tu veux sauf ça... »

« Alors c'est la fin Alphonse. »

« Non ! » les larmes menaçaient de coulées, « Je t'en supplie Morvan, reste ! »

« Au revoir Alphonse, j'espère que le prochain mec que tu vas te faire pourra réussir ce que je n'ai pas pu. » partir-il en claquant la porte, laissant le gardien en pleurs.

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