XI : « Alors c'est vrai ? »

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Alphonse fut réveillé par sa femme, ne s'étant même pas rendu compte qu'il s'était endormi. Nous sommes le soir du 27 juillet.

Marrion tenait dans sa main la lettre, et le sang du gardien se glaça. Il croisa son regard, et il n'y put voir que de l'incompréhension. Il se leva, et s'approcha d'elle, mais elle s'écarta, et dit, d'une voix où se mêlaient toutes sortes d'émotions qu'Areola n'arrivait pas à déchiffrer :

« C'est pour cela que tu ne m'a plus touchée ? »

Alphonse voulut dire quelque chose, mais elle le coupa :

« Enfaite non, je ne veux pas le savoir. Juste dis moi si tu m'as épousée parce que j'étais enceinte ou parce que tu m'aimais vraiment ? »

« Non ! Bien sûr que non ! Je t'ai épousée parce que je t'aimais, et non parce que tu étais déjà enceinte. Je ne suis pas un de ces types qui se marient par obligation. »

La voix du gardien était douce, mais Marrion ne se laissa pas avoir, et continua de le questionner :

« Et tu comptais me le dire quand ? »

« Mar'... »

« C'est Marrion pour toi, » le rappela-t-elle vivement à l'ordre.

Alphonse souffla, puis reprit :

« Je viens juste de le découvrir... »

Et là, c'est le drame.

« Comment ça tu viens juste de le découvrir ? »

« Écoute Marrion... »

« Non, je veux savoir comment mon mari a découvert qu'il est gay alors qu'il s'est marié à une meuf ! »

Le gardien soupira une nouvelle de frustration et de colère devant sa femme, qui s'impatientait. Il avait écrit dans cette lettre des choses qui lui étaient inconnues, mais étrangement familières, dont la certitude d'être homosexuel qu'il eut à cette époque. Le joueur de football ne savait comme sortir de cette impasse, et le seul moyen qu'il trouva fut de lui raconter l'histoire comme il le voyait.

Ainsi, Alphonse parla de Morvan, de comment il l'aimait, de leur rupture, de comment son cerveau « effaça » tous souvenir du breton, car il était breton, pour lui permettre une récupération plus rapide et de comment, petit à petit, il avait retrouvé certains souvenirs et enfin la lettre. Seulement, il ne mentionna ni le vide ni le rêve qu'il avait fait lors du pique-nique dans la forêt, les jugeant bien trop personnels pour les dévoiler.

Marrion écouta attentivement tout le récit de son mari, et sa colère descendait tout doucement, remplacée par de la compassion. À la fin du monologue, elle prit le goalkeeper dans ses bras, et lui murmura :

« Alors c'est vrai... »

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Lost Memories  ~  𝒶.  𝒶𝓇𝑒𝑜𝓁𝒶Où les histoires vivent. Découvrez maintenant