XII : « Je suis désolé... »

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Alphonse Areola faisait rapidement son sac, n'y mettant que le stricte nécessaire. Nous sommes le 29 juillet.

Il avait passé le jour précédent à réfléchir sur ce qu'il allait faire, et il était arrivé à la conclusion qu'il fallait qu'il retrouve Morvan, et après il avisera. Un plan bien bancal en somme. Cependant, il n'avait pas parlé de cela à Marrion, et il angoissait un peu à ce sujet.

Malheureusement, la jeune femme rentra dans la chambre conjugale, et surprit ainsi son homme. Elle soupira, ne voulant pas se disputer une nouvelle fois avec lui. Lentement, elle s'assit sur le lit, où était posé le sac à dos, et, après quelques instants, dit d'une voix claire :

« Tu as oublié de mettre du dentifrice. »

Alphonse, surpris de ne pas la voir lui crier dessus, lui répondit d'une voix mesurée :

« Oh... Je vais le rajouter. »

La femme hocha de la tête, et un silence prit possession de la pièce. Areola se sentait mal alaise, observé ainsi par celle qui a partagé sa vie pendant presque quatre ans. Il rajouta un sweat à capuche et un caleçon, puis alla prendre le dentifrice.

Une fois son sac bouclé, il ne sut que faire. Embrasser sa femme ? Lui faire des excuses ? Des au revoir ? Il était perdu entre ce que lui disait son cœur et ce que lui disait sa raison.

Les deux jeunes gens restèrent ainsi longtemps, ne sachanent que faire ni que dire. Enfin, Alphonse prit la parole :

« Alors, hum... »sa voix flancha sur les premiers mots, mais il se reprit. « Je vais partir. »

Marrion hocha de la tête, et lui demanda où il partait et combien de temps il comptais partir.

« Bastia, mais je risque de bouger. Par contre, je ne sais pas pour combien de temps, une semaine ou plus. »

La jeune femme hocha de nouveau de la tête, et planta ses yeux larmoyant dans ceux de son mari. Le gardien y vit toute la douleur de sa compagne, et pendant un instant il voulut rester auprès d'elle, mais l'image de Morvan repoussa cette idée. Il se redressa, et déposa un baiser d'adieu sur le front de la franco-philippine. Il lui murmura « Je suis désolé... » et partit de la chambre. Areola passa dans les chambres de ses filles, et leur donna à elles aussi un baiser sur le front, puis sortit définitivement de la maison, laissant une Marrion en pleure et deux fillettes endormies.

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Lost Memories  ~  𝒶.  𝒶𝓇𝑒𝑜𝓁𝒶Où les histoires vivent. Découvrez maintenant