XV : Perdue à Lens

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Alphonse Areola sortit de la gare de Lens en maugréant contre la SNCF. Nous sommes le 1er août, et :

« Le train numéro 3719 entre en gare de Lens avec une heure de retard, veuillez nous excuser pour cette gêne occasionnée. »

Le gardien se dépêcha de prendre un taxi vers son hôtel, où il espérait pouvoir se reposer. Heureusement pour lui, les lensois ne le dérangèrent pas, mais il avait quand même mis des boules Qiès, car comme le veut le dicton : « On ne sait jamais ! »

Dicton légèrement modifié par Paul Pogba lors de la Coupe du Monde 2018 en : « On sait jamais qui baisera dans la chambre voisine, donc oublie pas tes bouchons d'oreilles ! »

Mais revenons à notre histoire. Le numéro seize se réveilla donc en pleine forme après neuf heures et demie de sommeil bien méritées. Il mangea son petit-déjeuné au restaurant de l'hôtel, et se dirigea vers sont tout premier club professionnel : le Racing Club Lens. Il avait aimé cette équipe et ces supporters, et cette équipe et ces supporters l'avaient aimé; et revenir le rempli de nostalgie. Seulement, il ressentit aussi un petit pincement au cœur, car c'était aussi là où il avait rencontré Morvan Arzel.

Alphonse soupira, et se mit définitivement en route vers le siège administratif de son ancien club.

Quand il y entra, un flot de souvenirs le saisit et même si ce n'était pas dans ses habitudes de montrer ces émotions, l'ancien numéro seize lensois ne put s'empêcher d'avoir la larme à l'œil. Dans le hall étaient accrochées les photos des équipes au fur et à mesure des saisons, et le gardien se dirigea vers celle de 2013-2014. Areola sourit en voyant ses anciens coéquipiers, et des anecdotes amusantes lui vinrent en tête, comme quand il y avait eu l'expérience pour voir qui pouvait boire une bouteille d'eau cul sec, ou la fois quand Simon Banza, pour l'anniversaire de Pierre Ducasse, lui fit croire qu'il était en retard alors qu'il n'y avait même pas entraînement ce jour là...

« Bonjour, puis-je vous aider ? »

Le gardien fut sortis de sa contemplation par la secrétaire de l'accueil. Il se retourna, et reconnu la jeune femme assise là-bas.

« Julie ? Julie Riou ? »demanda Alphonse surprit.

« Elle-même ! » lui répondit-elle fièrement. « Et tu es bien Al' le parisien ? »

« En personne personne ! » dit le gardien en rigolant face au surnom qu'il avait reçu à cette époque.

« Quelle coincidence ! Et moi qui te croyais à Ibiza ou autre destination de rêve à profiter de tes vacances ! »

« Alors, c'est sûr que t'es bien la sœur de Rudy ! Toujours à poser des questions ! » le parisien changea habilement de sujet, ne voulant pas parler de sa femme.

« Et oui, on ne change pas les bonnes vieilles habitudes... » dit la jeune femme d'un air nostalgique. Si non, que fais-tu par ici ? »

« Je cherche Morvan Arzel, et apparemment il travail de nouveau ici. »

« Tu l'as perdu, n'est-ca pas ? » demanda Julie d'un air suspicieux.

« Oui Ju', mais je dois le retrouver ! S'il-te-plaît aide moi ! » le franco-philippin avait un éclat de tristesse dans la voix.

« Bon, alors je pense qu'il ne m'en voudra pas si je te dis où il est puisque de toute façon tu allais le savoir. Il est au PSG Alponse, il a signé un contrat et est partis de Lens il y a trois jours. »

Le gardien s'affala dans un siège, et ne put s'empêcher d'éclater d'un rire nerveux, avant de lâcher une larme.

La sœur de Rudy se leva, et lui donna une tasse de café, que le joueur accepta volontiers.

« Ça fait peut-être quatre ans que l'on ne sait pas vu, » commença Riou, « mais tu peux toujours me parler de ce que tu as sur le cœur, comme au bon vieux temps. »

Alphonse inspira profondément, se calmant, et commença à parler à l'ancienne confidente de l'équipe. Il dit tout, comment il avait littéralement oublié Morvan après leur rupture, comment il s'en était souvenu, que sa relation avec sa femme s'était dégradée, qu'il avait décidé de le retrouver et avait traversé toute la France pour son ancien amour, et au final il était jute sous son nez depuis le début.

La jeune femme sentit toute la détresse qui sortait du discourt de son ancien ami, et à la fin du long monologue elle ne put que le prendre dans ses bras. Ils restèrent ainsi quelques instant, avant que Julie ordonna fermement au gardien de rentrer fissa sur Paris, et de faire de Morvan l'homme le plus heureux de la Terre.

Le parisien partit donc apaisé de Lens, le cœur tourné vers l'homme à qui il appartenait : Morvan Arzel.

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Lost Memories  ~  𝒶.  𝒶𝓇𝑒𝑜𝓁𝒶Où les histoires vivent. Découvrez maintenant