XVIII : Retrouvés sur le Pont des Amours

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Alphonse Areola se leva du canapé du salon d'Adrien avec la ferme intention de tout faire pour récupérer Morvan. Nous sommes le 3 août, et dans quatre jours le gardien devra rejoindre les rangs de son club.

Il n'étais que huit heures, mais la capitale était déjà bien réveillée. Le numéro seize prit un petit-déjeuné et alla directement au Parc-des-Princes. Bien entendu, il n'avait nullement envie de s'entraîner, le gardien voulait juste récupérer le numéro de portable de son breton favoris.

Le parisien entra donc dans le secrétariat et demanda de bout-en-blanc les informations personnelles d'Arzel. La secrétaire refusa poliment sa requête, lui disant qu'il lui était impossible de dévoiler de telles informations sans violer plusieurs lois. Alphonse se retint de faire quelque chose qu'il allait regretter plus tard, comme lui dire que le photographe était son petit-ami par exemple. Il lui demanda si elle ne pouvait juste pas lui donner le numéro de portable pour le contacter, mais la secrétaire lui dit que le mieux qu'elle puisse faire était de lui donner la carte professionnel du breton. Le gardien se rabattit donc sur cette option, mais entre temps était venu Tuchel, l'entraîneur d'Areola, et il avait entendu la fin de la conversation.

« Alors tu veux contacter le jeune photographe ? » demanda l'entraîneur au numéro seize.

« Oui, » répondit immédiatement Alphonse, « j'ai quelques choses à régler avec lui. »

« Tu sais pourtant que les relations entre joueur et membre du staff sont strictement professionnelles, n'est-ce pas ? »

« On se connaissait avant qu'il signe son contrat au PSG, mais on s'est perdu de vue. Maintenant j'ai la possibilité de renouer avec lui, mais il me faut son portable. »

Tuchel soupira, voyant que le gardien n'allait pas lâcher l'affaire. Alphonse pouvait être une vraie tête de mule quand il le voulait. L'allemand regarda une nouvelle fois le franco-philippin, puis ordonna à la secrétaire de faire ce qu'il demandait. La femme voulut protester, mais double T lui dit qu'elle aura enfin la prime qu'elle demandait depuis des mois. La dame esquissa un sourire, puis donna enfin le numéro personnel de Morvan à Al'. Le gardien les remercia, mais alors qu'il repartait, Thomas l'arrêta :

« Minute papillion ! Où est-ce que tu crois aller ?

« Je rentre, pourquoi ? » Areola fonça les sourcil, ne voyant pas ce que l'entraîneur voulait de lui.

« Je t'ai aidé, maintenant file dans les vestiaires et va t'entraîner avec les autres; Une faveur de Thomas Tuchel coûte cher. »

Le numéro seize soupira, et du aller s'entraîner.

L'entraînement passa, et Alphonse sortit des vestiaires en premier. Heureusement pour lui, il gardait toujours une tenue d'entraînement et une de rechange dans son casier.
Le gardien se dépêcha de rentrer chez Adrien, pour prendre ses affaires, et mettre en place son plan, ou plutôt créer un plan.

En effet, il avait bien commencé de dessiner une esquisse de la suite de ses actions, mais l'entraînement d'avant l'avait empêché de continuer.
Quand il arriva chez son ami Rabiot, le franco-philippin s'assit sur le canapé où il avait dormi, et se mit à réfléchir. Son Esprit tourbillonnait entre ce que son Imagination lui fournissait et ce que sa Logique approuvait ou non. Bien sûr, les Sentiments et Émotions vinrent y mettre leur grains de sel, et les Souvenirs ne purent s'empêcher de mettre la pagaille. L'Esprit, passablement énervé, commença à crier sur ce beau monde, mais personne ne l'écoutait. Puis, après de longues minutes de galère, Il utilisa son pouvoir suprême : celui de prendre le contrôle de tout le monde. Il s'assura qu'ils ne pouvait plus vérifier, parler, ou tout simplement se manifester pour tout remettre à plat, et faire « Ze Plan ».
L'imagination se mit à travailler avec la Logique, les Sentiments et Émotions partirent regarder une vieille « Telenovelas » espagnole dans leur coin, et les Souvenirs allairent embêter la Mémoire.
Enfin, leur longs efforts payèrent, et ils purent proposer un plan digne de ce nom à Alphonse :

Étape n°1 : Envoyez un message à Morvan lui donnant rendez-vous sur le pont aux Cadenas à 19:00.

Étape n°2 : S'habiller d'une manière qui ferait tomber le Breton fou amoureux du parisien.

Étape n°3 : Acheter des lys, fleurs préférées d'Arzel.

Étape n°4 : Allez sur le pont, et attendre.

Étape n°5 : Quand Morvan se montrera, l'embrasser somme si seulement lui avait existé.

Étape n°6 : Improviser la suite.

Areola, étant satisfait de ce plan décida de le mettre en action. Il envoya le message au breton, signé d'un « Ton Soleil », et partit vers « chez lui ».

Sur le chemin, il pensait à son éventuel accueil. Il était, bien évidement, content de retrouver ses filles, mais il ne voulait pas croiser sa-sa quoi maintenant ? Femme ? Ex-femme ?
Le footballeur soupira, et, alors qu'il passait la porte automatisée de sa propriété, il fut soulagé de ne voir aucune voiture, signe que Marion et les filles n'étaient pas là.

Alphonse entra grâce à ses clefs, et fut content que son ex-femme n'ai pas changé les serrures. Il se déchaussa à l'entrée, et, par automatisme, alla directement dans la cuisine. Lentement, il redécouvrait sa demeure. Le salon, là où il jouait avec ses enfants, la cuisine où il cuisinait de bons petites plats philippins. Il monta, et reçut une énorme baffe imaginaire dans la chambre qu'il partageait avec Marion. Ses affaires étaient sorties de la penderie, et plus rien qui lui appartenait ne restait dans et sur les meubles. Le footballeur alla dans la salle de bain pour y voir la même chose.

Il retourna dans le salon, et s'enfonça dans le canapé.

Depuis quand sa femme avait décidé de le virer de la maison ?

Il l'ignorait.

Quand allait-elle lui en parler ?

Sûrement le plus tard possible.

Et comment les filles l'avaient-elles pris ?

Il n'y avait aucun doute qu'elles ne pouvaient être joyeuses.

Alphonse soupira, et l'image de Morvan lui apparu en tête, ce qui lui donna immédiatement la force de continuer. Il prit toutes ses affaires, les mis dans l'une de ses voitures, et laissa les clefs sur le comptoir avec un petit mot :

« Je suis passé, mais j'ai compris que tu ne voulais plus de moi.
Je serai à mon appart' près du club, si tu me cherches.
- Alphonse »

C'était lâche, et il le savait, mais il avait quelque chose d'autre à faire ce soir là.

Le gardien alla donc à son « appartement près du club ». Il voulait le louer, mais le projet ne sait jamais réalisé, et l'habitation était resté vide de toute présence humaine jusqu'à maintenant. Le numéro seize dut faire plusieurs aller-retour pour monter toutes ses affaires, et quand il fut enfin dans son nouveau « chez lui », il était déjà 18:00.

Areola commença à stresser comme si c'était son premier rencard, et alla directement se changer. Bien que la capitale soit aux prises d'une chaleur de fin d'été plutôt étonnante, il mit un de ces costumes bleu nuit qui le mettaient en valeur, faisant ressortir sa peau café et ses yeux noirs. Il ouvrit les premiers boutons de sa chemises, et retroussa un peu ses manches, mais ne mit aucun bijoux.

Le numéro 16 sortit donc de son nouveau domicile à 18:20, en gérant son stresse comme en début de match. Il mit de la musique dans ses écouteurs, et partis en direction de son rendez-vous.

Sur le chemin, il se demandait s'il avait le temps d'acheter des lys au breton, mais vu l'heure, 18:30, il ne pouvait se permettre d'être en retard. Il arriva sur le pont à 18:45, s'assit sur un banc, et commença à attendre.

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Lost Memories  ~  𝒶.  𝒶𝓇𝑒𝑜𝓁𝒶Où les histoires vivent. Découvrez maintenant