Ce jour là, Aurélien et Elias étaient venus ensemble au lycée, main dans la main. Tout le monde les dévisageaient, mais ils s'en moquaient bien ; qu'ils pensent ce qu'ils veulent, se disaient-ils.
Ils croisèrent leur ami Juan qui leur fit un sourire et un signe de la main, puis reprenait sa conversation avec Jean, qui était assez impressionné mais fier.
Quand à Robin, il les avait regardés une fois, et ça lui avait suffit. Il ne voulait pas voir l'homme qu'il aimait avec celui qu'il détestait. C'était trop dur pour lui. Alors il partit, mais pas en direction des salles de classes, plutôt en direction de l'ascenseur de service, qui menait tout droit au toit de l'établissement scolaire.
Aurélien ne fit pas attention mais Elias avait remarqué que ça n'allait pas. Il voulait rejoindre son ancien ami mais il ne voulait pas que son tout nouveau petit copain et lui se disputent déjà.
Le couple se dirigea vers un banc afin de s'asseoir l'un sur l'autre lorsque la sonnerie retentit.
Un flot d'élèves se dirigeaient maintenant vers les bâtiments afin de monter en classe. Les deux jeunes hommes faisaient de même, avec le bras d'Elias sur les épaules d'Aurélien.Robin n'était pas en classe. Elias s'inquiétait pour lui, même si son copain s'en fichait. Il se demandait pourquoi il n'était pas en classe, où il était, et surtout ce qu'il faisait.
Durant le reste de la journée, Robin était simplement assis, sur le toit de son lycée. Personne ne savait y accéder - où du moins avait essayer d'y aller - mais cela arrangeait bien le garçon ; il avait cet endroit magnifique pour lui tout seul.
De là où il était, il pouvait apercevoir une grosse partie de la ville ; la mairie au loin, le Mc Do situé juste avant, la maison de ses camarades et même celle d'Amaury, qu'il fixait souvent tristement, en écoutant Michael Jackson - l'artiste préféré de son ami défunt - dans ses écouteurs.
Et si il se retournait, il pouvait voir la Tour Eiffel dans le brouillard, ainsi qu'une allée de bouchons de voitures.
Il adorait aller la afin de faire le point, de réfléchir ou même juste de décompresser.
Qu'est ce que je fais encore là ? Maintenant que je n'ai aucunes chances d'être heureux avec l'homme que j'aime, qu'est ce que je fais là ? se questionnait sérieusement le jeune homme.
Le crime que j'ai commis ne devrait pas rester impuni. Je me hais moi même d'avoir fais ça à l'amour de ma vie.
Il croyait qu'Amaury était l'amour de sa vie mais qu'Elias était sa seconde chance ; ils aimaient les mêmes choses, avaient de l'attirance l'un pour l'autre et beaucoup de complicité.
Qu'est ce qui n'allait pas chez lui ?
Pourquoi lui et pas moi ?
Parce que tu es un meurtrier.
lui rétorqua une voix dans sa tête.
Robin sentit ses yeux le piquer et se remplirent de larmes. Il se mit à pleurer, se maudissant lui même pour être un tel monstre.Après quelques instants, il se releva et s'en alla du toit, prit l'ascenseur afin de redescendre dans la cour, et sortit par la cantine - qui n'était pas surveillée à cette heure là - pour se diriger à une destination précise.
Il marcha jusqu'au Mc Do, continua et tourna sur sa droite. Il passa devant le G20, et s'arrêta la porte à côté.
Il envoya un message à son ancien ami.
Commissariat, était il indiqué.
Il poussa la porte d'entrée et alla trouver le premier policier qu'il voyait.
Il s'avança vers un jeune homme brun en uniforme.
- Que puis-je faire pour vous aidez, jeune homme ?
- Je m'appelle Robin Colette. J'ai tué mon ami.
- Je vous demande pardon.
- Je l'ai tué. Il s'appelait Amaury Roland. (Les yeux du policier s'écarquillèrent, et devinrent effrayés.) On s'est disputés violemment et j'ai prit son crâne que j'ai écrasé sur un poteau. Il est en mort juste après. (L'officier posa une main sur son arme et une autre sur ses menottes.) Je l'ai enterré dans les bois, près de la ferme des Halimi. Vous pouvez aller vérifier.
- Monsieur Colette, vous êtes en état d'arrestation pour meurtre au premier degré. déclara-t-il en prenant les mains du jeune homme dans son dos, lui passant les menottes au poignets.
Le garçon frémit sous la froideur du métal et se laissa enfermer dans une pièce sombre d'interrogatoire au bout du couloir.**
Pendant le déjeuner, le téléphone d'Elias bipa ; c'était un texto de Robin.
Surpris, il l'ouvrit rapidement : « Je m'étais trompé sur toi, je vais à ma place maintenant. -R »
Elias comprit tout de suite ; Robin voulait en finir, et pour se faire, il allait mettre fin à ses jours.
Voulant empêcher le garçon de commettre une énorme erreur, il réfléchis où son camarade spécial pouvait réaliser ce qu'il lui avait écrit ; il trouva trois endroits typiques de son « ami ».
Le premier était tout près, c'était le toit du lycée. Elias l'avait déjà vu monter dans l'ascenseur, et il fit de même en courant, abandonnant son groupe d'amis, sous leurs regards plus qu'intrigués.
Une fois dans l'ascenseur, il appuya sur le bouton pour monter une bonne dizaine de fois, espérant qu'il arriverait plus vite.
Une fois sur le toit, il trouva l'endroit vide. Pas une seule personne ; Robin n'était pas là.
A toute allure, il fila au deuxième ; Millepages - là où il achetait ses mangas avec Amaury.
Mais il n'était pas présent non plus.
Alors il alla au troisième et dernier endroit possible ; le conservatoire, là où il passait la plupart de son temps.
Mais avant de pouvoir rentrer dans le bâtiment, une main se posa sur son épaule.
- Arrête, il est pas là ! s'écria Aurélien.
- Il est chez les flics, déclara Juan, en parlant à toute allure.
- Il a dû se dénoncer, et peut être meme nous, pour complicité de meurtre ! continua Jean.
Elias sentit sa tête lui tourner. Comment pouvait-il leur faire ça ?
Il s'était trompé ; il n'allait pas se suicider, mais aller en prison.
Par pure réflexe, il se mit à courir en direction de le préfecture de police la plus proche, suivi de ses amis.**
Après un quart d'heure d'attente, la porte s'ouvrit enfin, laissant entrer une jeune policière assez sûre d'elle. Elle se dandina jusqu'à la chaise située en face de Robin, posa un dossier, un enregistrement et un verre d'eau.
Elle débutât l'enregistrement.
- Alors. commença t-elle. Veuillez décliner votre identité.
- Robin Francis Colette.**
Elias courra de toutes ses forces jusqu'à la station de police, et avant d'ouvrir la porte, Aurélien lui attrapa Le Bras, avec un air penaud. Elias, ne comprenant pas son geste, lui lança :
- Qu'est ce que tu branles fils de pute ?
- Imagine qu'il se suicide devant nous... ou qu'ils nous ai dénoncés, et qu'on aille en prison !
Elias semblait hésiter une demi-seconde, mais enfonça la porte la prochaine.Lorsqu'ils entrèrent tous dans le commissariat, ils dépassèrent un garde qui leur criait de ne pas aller dans le couloir, mais aucun d'eux ne l'écouta. Ils fonçaient directement dans le couloir, à la recherche de leur ami.
Lorsqu'ils atteignirent le couloir, ils virent Robin, sortir d'une salle, menottes dans le dos, tenu par une femme.
Robin avait un visage tellement neutre que Elias eut une expression d'incompréhension totale.
Le choc était tellement grand pour lui qu'il resta la bouche ouverte quelques secondes.
- Mais putain c'est quoi ce bordel ! Qu'est ce que tu fous la putain ?! Lâcha enfin l'adolescent.
Le garçon blond ne répondit rien, ne lui jetant même pas un regard.
- Robin, regarde nous ! Qu'est ce que tu leurs as dit ! s'exclama Juan en s'avançant vers lui.
- Mais répond Robi ! s'écria Elias, la voix se cassant sur la fin de sa phrase.
A l'appel de ce très vieux surnom, Robin leva la tête, surpris par la façon dont son ancien meilleur ami venait de l'appeler. Puis il se pencha vers la femme qui lui tenait et lui chuchota quelque chose que les autres n'ont pas parvenus à entendre.
Une fois qu'il eu terminer, la femme hocha la tête, fit un signe au garde, et le garde lui rendit son signe.
Puis, il marcha d'un pas autoritaire vers les garçons, et prit deux des garçons - Aurélien et Jean - et les traîna dehors de force.
Aurélien commençait à hurler de ne pas le toucher mais il était déjà sorti.
Juan se fit traîner dehors avec plus de difficultés mais Elias, lui ne se fit pas traîner dehors. Ils l'emmenaient dans une des salles d'interrogatoire, tous seul avec Robin, laissant Aurélien et les autres tous seuls.
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When love goes to far
Teen FictionAmaury, Robin, Elias, Aurélien, Jean et Juan formaient un groupe d'amis de 15 ans plus ou moins intriguant, renfermant des secrets plus sombres les uns que les autres. Ils étaient les garçons les plus populaires du collège jusqu'à l'incident du 13...