William se réveilla encore de la même façon: il gesticulait dans tous les sens, se réveillait en sursaut et, par réflexe, donnait un grand coup dans le mur à côté de son lit ce qui le faisait tomber sur le parquet de sa chambre. Haletant, il resta face à terre durant une trentaine de secondes jusqu'à ce que sa mère ouvrit la porte, manqua de lui marcher dessus et dégagea les rideaux.
"-Bonjour chéri, bien dormi ? dit-elle machinalement.
-Comme d'habitude, répondit son fils."
Mais Diane, sa mère, était déjà sortie réaliser le même rituel chez Juliette, la sœur jumelle de William.
"-Bonjour ma puce, bien dormi ?, dit-elle sur le même ton.
-Oui, ma mamounette que j'aime de tout mon petit cœur de beurre, répondit Juliette déjà levée et en train d'enfiler les vêtements qu'elle avait préparés la veille au soir."
La salutation de sa fille fit sourire Diane qui marchait déjà vers sa propre chambre pour s'habiller. Elle se regarda dans le miroir placé sur son armoire: sa longue tresse rousse posée sur son épaule gauche, ses grands yeux verts dont avait hérités ses deux enfants et son pyjama rouge avec des étoiles bleues qu'elle a reçu de son mari, Aaron. "...parce que j'aime ton côté enfantin..." lui avait-il dit lorsqu'il lui avait offert. Lentement, elle se changea pour un tailleur pourpre qu'elle adorait. Lorsqu'elle descendit l'escalier menant au hall d'entrée, elle sentit déjà l'odeur de café chaud avec un soupçon de lait et deux sucres ainsi que celle de son œuf sur le plat un peu baveux comme elle les adore. À cet instant, elle remarqua qu'elle n'avait pas beaucoup souri aujourd'hui. Ni une ni deux, elle pensa à son mari qu'elle aime, ses deux beaux enfants et son métier qu'elle adore et le plus magnifique des sourire se dévoila sur son visage.
"-Tu sais que j'aime quand tu souris ?, s'exclama Aaron lorsque Diane fit son entrée.
-Oui je sais mais répète le encore une fois.
-Je t'aime, je t'adore et...ah oui! je t'aime.
-Hum hum.."
Sans faire de bruit, Juliette et William étaient entrés dans la salle à manger et s'étaient installés à leur place respective tout en observant leurs parents. Les jumeaux, qui étaient appelés les "Twincies" par tous lorsqu'ils étaient ensemble, se ressemblaient fort: comme dit précédemment, ils avaient les yeux verts de leur mère mais aussi ses belles dents blanches et ses petites oreilles. Du côté de leur père, les Twincies avaient des cheveux brun foncé et en bataille et le nez court. Toutefois, Juliette brossait quotidiennement ses cheveux leur donnant un air joliment ondulé.
"-C'est pas qu'on attend mais...
-...un peu quand même !"
Les Twincies, comme à leur habitude, commençaient les phrases de l'un et terminaient les phrases de l'autre au grand dam de leurs parents.
"-Ça va, ça va votre petit-déjeuner est en route, soupira Aaron avant de se remettre aux fourneaux. Pourquoi nos deux enfants, la chair de nos chairs, sont si désagréables, ricana-t-il à l'attention de sa femme ?
-Hé ! On est les meilleurs enfants du monde...
-...entier, de tout l'univers et au-delà et on ne fait que te citer Papa. Tu as la mémoire courte,...
-...il faudrait consulter un spécialiste !"
Un rire général s'ensuivit. William s'arrêta net de rigoler lorsque son bol de chocolat chaud et son verre de jus d'orange furent posés devant lui. S'ensuivit alors un rapide et sonore petit-déjeuner, ne cessant, pendant une fraction de seconde, que lorsque Juliette eut elle aussi ses boissons et que les assiettes aux œufs brouillés furent servies. Aaron était pâtissier dans une grande boulangerie-pâtisserie, la plus connue de la ville: "Miam et puis c'est tout !". Diane, quant à elle, a toujours voulu travailler dans la science mais n'a jamais aimé l'idée que le futur de notre planète soit, en partie, entre ses mains; la paléontologie s'est présentée comme une évidence ! William veut être historien et a donc continué ses études secondaires en latin-grec tout en gardant des notes moyennes mais bien suffisantes dans toutes les autres matières. Juliette veut devenir détective policière comme son héros de roman policier " Héraclès Karott" et avait continué ses études secondaires en sciences-pratique de laboratoire tout en ayant des notes excellentes offrant à Juliette une notoriété quasi-publique.
"-Allez les enfants, je fais vos tartines et pendant ce temps, montez vous brossez les dents, dit Aaron en voyant l'heure.
-Ok, répondirent en chœur les Twincies."
William monta deux marches à la fois et arriva dans la salle de bain. Il allait presque déjà passer au bain de bouche lorsque Juliette s'approcha le pas lourd.
"-Record battu !, se moqua le garçon entre deux coups d'eau sur le visage.
-J'ai l'impression d'être à Flemme-land, "Bienvenue à Flemme-land, on n'en fout pas une et cela ne nous dérange pas !", parodia Juliette.
-Le bus est là dans quatre minutes, on se grouille !, dit une voix venant de l'étage inférieur. "
Ni une, ni deux Juliette sortit de sa torpeur et se brossa les dents, fit son bain de bouche et se rinça la figure en une minute chrono. Les Twincies passèrent dans leur chambre respective prendre leur sac à dos et leur classeur et descendirent en trombe leur laissant juste le temps de prendre leur déjeuner, d'embrasser leur parents et de sortir attendre un tant soit peu le bus n°36 les emmenant à leur école: l'Athénée Philippe Moisson, 45 avenue Moisson, 5538 Silvert.
"-Moi non plus je ne vais pas tarder, dit Diane en regardant sa montre.
-Ça tombe bien je pars aussi, je te dépose ?, s'enquit Aaron."
Une dizaine de minutes après, le couple avait quitté sa maison.