Précipitation

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Thomas était perplexe.

Depuis leur dernier combat, tout s'était passé bien trop vite.

Il s'était même demandé s'il n'avait pas été propulsé dans le futur grâce à une espèce de machine à voyager dans le temps.

Comme si tout lui revenait dans la figure, tel une énorme bourrasque bien désagréable et glaciale.

Il resta immobile, les bras ballants et son cœur battant à deux cent à l'heure, une nausée le prenant tout d'un coup.

Comment il pouvait avoir cette impression, depuis quelques jours... ?

Cette impression que Damien était de plus en plus en danger.

Et ce dernier qui ne voulait plus le voir... Qui ne répondait ni à ses messages, ni ses appels...

Tout ça l'inquiétait au point de le paralyser.

Et Mouki n'était plus là depuis quelques jours déjà, se disant sûrement que sa "formation" était terminée.

Une impression de solitude, bien brève au départ, prenait de plus en plus le dessus sur toutes ses autres émotions au fur et à mesure que les jours s'enchaînaient.

Il y avait également de moins en moins d'attaques, David et lui se retrouvant au chômage technique depuis deux jours.

Il se surprit à faire les cent pas dans son salon, se mordillant la lèvre inférieure - il le faisait tellement en ce moment qu'elle était de plus en plus gercée - pour tenter de calmer son stress.

Sa nature anxieuse le faisait souvent paniquer pour rien, mais cette fois-ci tout lui indiquait que son inquiétude n'était pas due à "rien".

Attrapant son téléphone, il composa aussitôt le numéro de Damien.

Aucune réponse.

Alors il lui envoya un message.

"Dis-moi que t'es encore en vie, au moins..."

A peine eut-il le temps de reposer son portable que ce dernier vibra brièvement, signe d'un nouveau message.

Le déverrouillant à la hâte, un sourcil haussé de déception s'accrocha sur son visage.

C'était David.

"On se rejoint au Sacré Cœur"

Ce n'était pas dans les habitudes de David d'écrire un simple ordre, et sans ponctuation en plus...
Le portable vibra une nouvelle fois dans ses mains.

"Et vite"

Sans plus réfléchir il enfila de bonnes vieilles baskets et un blouson, ne sachant pas s'il arriverait à supporter la lumière du jour étant donné qu'il ne sortait presque plus excepté pour les attaques.
Quand il sortit de l'immeuble il sentit à nouveau son téléphone lui indiquer sa présence dans la poche de son jean, plus longuement que d'habitude.

Il décrocha aussitôt.

"Ouais.
- Désolé de te brusquer comme ça."

David avait l'air étrangement peu souriant au bout du fil, sa voix tremblait presque, et Thomas pouvait le deviner malgré le brouhaha familier qu'il pouvait deviner être celui d'une rame de métro derrière lui.

"T'es déjà dedans ? J'ai à peine quitté mon appart...
- T'habites plus près du Sacré Cœur que moi..."

Ce n'était pas faux.

"Pourquoi t'as l'air aussi paniqué ?"

Et cette fois-ci, au temps de réponse de David, Thomas savait qu'à son tour sa supposition n'était pas fausse.

Magical... Boy ? - TerrainkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant