Odeurs

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Pdv Clarke

J'étais plantée là, au milieu de ces regards oppressants, je n'osai pas bouger et peut-être qu'inconsciemment j'espérais que si je restais immobile assez longtemps, ils finiraient par m'oublier.
Mais à l'intérieur, c'était la tempête. Lexa venait de me dire ce que j'attendais depuis que je l'avais retrouvée, elle m'avait avoué que mes sentiments étaient toujours réciproques. Mais elle me l'avait dit avec une telle violence, toute cette haine que je savais véritablement tournée contre elle-même, cela m'avait brisé le coeur. Les larmes qu'elle avait versées avaient noyer mon âme et sa douleur s'était déversée dans mon coeur. J'avais eu envie de la serrer dans mes bras, de lui susurrer à l'oreille tout l'amour que j'éprouvais pour elle, mais elle s'était enfuie, à nouveau. Et je n'avais pas eu la force de la rattraper, à nouveau...
Prenant mon courage à deux mains, je fis un pas, puis deux, toujours sonnée. Je rejoignit mes amies sur le canapé et m'affalai à leur côtés en tentant d'ignorer leur yeux pleins de questions.
-Clarke?
Je fis comme si je n'avais rien entendu, ne sachant que trop bien le sujet qui allait être abordé. Je m'enfonçais encore plus dans le cuir du canapé et tentai à nouveau de disparaître.
-Clarke!
Je tournai la tête et plongeai mon regard vague dans celui de Luna.
-Qu'est-ce qu'il vient de ce passé?
Je baissai les yeux honteuse et cherchai une réponse qui maintiendrait la réputation de Lexa.
-Je me suis engueulée avec la commandante.
-Ça avait l'air d'être plus qu'une simple engueulade, vous avez l'air de bien vous connaître...
-C'est compliqué... Et ça ne vous regarde pas!
Echo intervint rapidement me rappelant ce que j'essayais d'oublier.
-Dans ce cas faites ça autre part, tout le monde est témoin! Elle t'a hurler dessus des paroles sans aucun sens et tu t'es laissée faire, ce qui n'est pas dans tes habitudes...
« Des paroles sans aucuns sens », elle ne voyait pas, et c'est compréhensible, à quel point ses paroles étaient sensées. Aucunes des filles d'ailleurs n'avait l'air de comprendre.
-Je sais, je n'aurais pas dû... Mais j'ai posé LA question et elle avait un peu trop bu.
Je me levai et rejoignit le dortoir en silence.
Je m'allongeai dans mon lit et pleurai. Je pleurai de soulagement d'avoir enfin entendu ces paroles, de tristesse de la voir souffrir autant, de culpabilité de la faire pleurer et de honte de n'avoir pas su la réconforter.

Pdv Lexa
Un peu plus tôt

Je quittai la salle en hâte, tentant d'échapper à ces regards scrutateurs.
Je m'éloignai du bâtiment en suivant un sentier, les larmes dévalant toujours mes joues.
Je courais désormais, fuyant une nouvelle fois Clarke et mes sentiments. Cet accès d'émotions contradictoires avait suffit à me dessoûler, déverser ma haine et mon amour en même temps avait été déstabilisant.
Je me haïssais, j'avais cédé, j'avais étalé mes sentiments devant une vingtaine de personne et surtout devant Clarke. Je lui avais cracher toute la haine que je ressentais contre moi même au visage, mais je lui avais surtout hurlé mon amour.
Un soupir m'échappa, je retrouvai les sensations apaisantes de la course. Le vent qui râpait mon visage, la douleur qui irradiait mes muscles et le confort de l'habitude finirent par chasser mes pensées et vider ma tête.
Lorsque je m'arrêtai, je me retrouvai devant le bâtiment que j'avais quitté et je rejoignis mon appartement en me faisant la plus discrète possible.
À l'intérieur, je trouvai une feuille de papier glissée sous la porte, elle portait comme simple inscription, une phrase, d'une écriture bien trop connue.

« Je crois qu'il faut qu'on parle... »

Je décidai de l'ignorer et me précipitai sous la douche. L'eau brûlante qui dévalait mon corps termina de libérer mon esprit et de délier mes muscles. Je sortit de la douche et me couchai sans attendre.

Je me réveillai avec un mal de crâne terrible et la soirée de la veille me revînt en tête rapidement. Je soupirai face à ma faiblesse mais décidai de ranger toute cette histoire dans un coin de ma tête pour atteindre la fin de la journée.
Mon téléphone se mit à sonner, je le cherchai intriguée car je n'attendais pas de coup de fil, et comme par hasard, au moment où j'ai besoin de lui, je ne le trouve pas. Je finis par le dénicher sous un coussin du canapé et m'empressai de répondre.
-Allô? Commandant Woods à l'appareil.
-Salut ma Lexa!
-Lincoln!
-Tu vas bien?
-Oui! Et toi?
-Ça roule ma poule! J'ai un service à te demander sœurette!
-Dis toujours...
-Un ministre important a reçu beaucoup de menaces de mort assez sérieuses après avoir tenu un discours hyper intéressant par rapport à l'homophobie, la xénophobie, etc. Mais là n'est pas le sujet...
-Accouche Linc'!
-Bref, il doit se rendre à un congrès et les risques d'attentats sont très élevés, je voulais savoir si tu pouvais m'aider. En me dénichant des hommes de confiance ou bien en venant toi même! Ça fais un bout de temps qu'on ne s'est pas fait une mission tout les deux, non?
Je réfléchis un instant puis me décidai, de toute manière il fallait que je me change les idées et que je quitte cet endroit un moment.
-Bien sûr, je viendrais! C'est pour quand?
-Ce soir...
-Je serai sur la route d'ici une heure, le temps que j'organise mon absence.
-Super! Merci Lexouille! Je t'envoie toute les infos!

From the ashes we will riseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant