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Quand on nous a toujours tous donné ou du moins l'essentiel. Quand on se bat pour quelque chose mais qu'on a tout le temps tout l'appui et tout l'amour présent de nos proches. Ceci est un lux que tous les jeunes de la classe moyenne ou pauvres doivent éviter. C'est une leçon de la vie que j'ai apprise très tard.
Dès lors, en plus de me débrouiller pour manger, l'eau à acheter, il faut chercher l'argent de la location et sans oublier ce qui m'a fait quitter ma famille et mon terroir, mes études.
Entre mes travaux de maçonnerie, mes cours et mes révisions je ne dormais que 4h de temps par jour car je me couche à 2h pour me lever à 6h afin d'avoir une place et suivre le cours sinon je le suivais debout. Il y avait beaucoup trop d'étudiants  pour les chaises et donc les premières arrivés avaient une place et les derniers restaient debout pendant des heures pour suivre le cours.
Je me suis vite adapté au rythme car ma conviction et ma volonté de réussir était devenu vitale.
J'arrivais désormais à payer ma location et à subvenir à mes besoins et aussi à être à jour pour mes cours et mes exercices de travaux dirigés.
À une semaine des examens du premier semestre ce que je redoutais arriva. J'avais des vertiges depuis un moment, mais je me disais que c'est juste parce que j'avais faim car il m'arrivait de rester des journées sans manger. Et puis de toute façon j'avais pas de quoi aller à l'hôpital à plus forte raison m'acheter des médicaments.
Je tombe gravement malade mais je continuais mon rythme, je n'avais que quelques jours à tenir.
Le programme de Dieu est autre, la veille des examens alors que j'allais voir ma salle Tout d'un coup, tout devenu flou je sentais Plus mes jambes et subitement, le vide total.
Quand je reviens à moi je vis un homme en blouse blanche, un médecin sûrement:

-Jeune homme, tu m'entends? Comment tu t'appelles? Me dit-il en me tapotant le bras.

-Bachir Bathily... Où suis je svp?

-Tu t'es évanoui et on t'a amené au service médical de l'Université. Comment tu te sens ?

-Fatigué.

-vous êtes très faible il faut qu'on vous fasse une perfusion. Vous avez de la famille? Il faut acheter l'ordonnance tout de suite.

-Non docteur, j'ai pas de famille ici. Quel ordonnance ? Je peux pas ...

-votre ami l'a prise depuis se matin.

Au même moment Aziz rentre dans la chambre.
-Tenez docteur et désolé du retard mais certains médicaments étaient difficiles à trouver.
Il me regarda avec un petit sourire.

-Comment t'as fait pour trouver l'argent ? Lui demandai je quand le médecin était sorti.

-Te tracasse pas pour ça boy. J'avais de l'argent de côté et les autres de la chambre se sont aussi cotisés.

-Merci à vous, je vous rembourserai In sha allah.

-Ferme là, arrête de raconter n'importe quoi et remet toi vite.
Tu as prévenu tes parents ?

-Non. Ils vont s'inquiéter surtout ma mère. Demande au médecin si je pourrai finir avant demain 8h, j'ai examen.

Je redoutais vraiment de ne pas pas pouvoir aller faire mon examen. C'est ce que me dit le médecin, je passerai 3 jours au service médical et il me conseil de me reposer après sinon la prochaine fois se sera pire.

Grâce à l'argent que j'avais mis de côté je me remis sur pied sans alerter mes parents. Et avec l'aide des papiers de l'hôpital je pu justifier mon absence des examens et l'administration organisa des examens de remplacement pour nous qui étions dans le même cas.

Le reste de l'année se passa normalement c'est à dire étudier le matin, travailler le soir et réviser mes cours la nuit sans oublier des journée sans repas ou des nuits sans dîné. Car je devais parfois faire un choix entre mon ventre et des livres.
 

Tome 1: Une Aventure ambiguëOù les histoires vivent. Découvrez maintenant