Roméo et Juliette

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2 semaines. 2 putains de semaine que j'attends de la voir se réveiller. Allongée, devant moi, le teint plus pâle que les draps de son lit d'hôpital, connectée à des sinstres machines émettant des faibles "bip". 2 semaines à attendre qu'elle se réveille. 2 semaines que je suis là, à tourner en rond, à me demander pourquoi elle a choisie de faire ce qu'elle a fait. Je veux dire, je sais bien que ses parents désapprouvent notre relation mais ils l'aiment. JE l'aime. Et elle a quand même décidé d'avaler ces maudits cachets, avant que sa mère ne la trouve allongée, raide comme un balai allongée sur le sol de sa chambre. Et maintenant, elle est ici. Sans réaction. Presque sans vie.

C'est insupportable, je dois sortir de cette chambre. J'ai besoin de partir loin d'ici, je m'en fous de l'endroit mais n'importe où sauf cet hôpital. 

Arrivé en bas du bâtiment, j'ouvris ma voiture et montai dedans furieusement. Je démarrai plutôt rapidement, trop rapidement pour que cela soit sécurisé. Mais à cet instant précis, je m'en foutais. Je repensai à tous les moments que nous avions passé tous les deux. Notre première sortie. Notre premier baiser. Notre première fois. C'est en m'engageant sur l'avenue que je me mis à pleurer. D'abord tout doucement, puis de plus en plus violemment. C'est donc aveuglé par les larmes que je me rendis compte de la voiture qui se trouvait juste derrière moi. Je me rendis également compte que je n'avais absolument pas mis ma ceinture de sécurité.  Et ce à l'instant ou je sentis qu'elle me rentrait dedans. Le choc fut si violent que je m'envolai et que ma tête percuta le pare-brises.

Puis le noir. Complet.

Non, pas tout à fait noir. Il y avait une lumière, au bout. Une silhouette se découpait distinctement. Juliette ! Que faisait elle là ?

-Tu n'as pas encore compris ?

Il semblait qu'elle avait lu dans mes pensées. Elle enchaîna :

-On n'est pas totalement morts, Roméo. On n'est pas non plus totalement vivants.

Elle commença à s'éloigner. Doucement. Vers la lumière. J'avais pour ma part l'impression étrange de m'enfoncer encore plus dans les ténèbres.

-Mais je dois y aller. Je suis en train de me réveiller.

-Quoi ? Mais....

-Adieu, Roméo. N'oublie pas que je t'aime. Tu vas me manquer.

Je tentais de crier son nom mais elle avait déjà disparu. C'était trop tard. J'étais en train de mourir. Je laissai le noir m'envahir une larme unique couler de ma joue. Puis le noir.

Au même moment, dans un grand hôpital, une jeune fille se réveillait du coma dans lequel elle se trouvait maintenant depuis 2 semaines. Une larme, sortit de son oeil bleu pour dévaler la pente douce de son visage. Une larme de sang.

Roméo et JulietteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant