Ce soir marque le début d'une nouvelle existence. J'ai tout effacé toute trace de ton existence sur mon cellulaire, dégagé les captures d'écran sur une clé USB que je ne relierai sans doute jamais plus à un ordinateur. Ce soir, j'ai enfin coupé le dernier pont qui te reliait à mon existence. Ce soir, j'enferme ton souvenir dans le passé ; en tenant tes mots loin de mes yeux qui ne les cherchent plus, j'empêche ton fantôme de revenir me hanter et empiéter sur un temps qui ne t'appartient pas.
Ce soir m'a demandé des pleurs remplis de plus de sens que toutes les larmes inexpliquées qui venaient me noyer dans les soirs de détresse ces deux dernières années. Et alors que les larmes roulaient sur mes joues et qu'une douleur que je n'avais pas ressentie aussi intensément depuis des mois venait me tordre et les entrailles et le coeur, un sourire s'est dessiné sur mes lèvres et un rire silencieux s'en est échappé.
Je me suis sentie terriblement ridicule, à rire au milieu de mes pleurs dans ce lit qui a assisté à toutes mes crises nocturnes depuis le commencement de ton abandon progressif. J'avais mal au coeur, mon dieu, et cette impression insupportable d'être malade en mer au point d'en avoir envie de vomir était terrible, mais les larmes étaient si douces, si douces... Leur brûlure marquait mon visage de traits aussi meurtriers que ceux qui m'avaient perforé le coeur au moment de te dire adieu. Et alors que le progrès dans la suppression de toutes les captures d'écran se faisait, je sentais distinctement un poids dont je n'avais plus conscience à force d'habitude se détacher à l'intérieur de moi et venir se briser sur l'arête de ma détermination.
Les milles débris se mirent à virevolter en moi, déchiquetant au passage tout ce qu'ils pouvaient, puis firent réduits en poussière par le souffle de l'explosion du soulagement en moi. Et il se fit en moi une constatation dont j'avais eu la certitude depuis un certain moment : ce que disaient les gens était vrai. Toutes ces personnes avaient raison, au final ; guérir, seul le temps le permet. Mais un point essentiel restait à souligner : une blessure de cette envergure qui cicatrise, ça prend du temps et ça ne disparaît jamais tout à fait.
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HARD TO LOVE BUT LOVING SO HARD
RandomT'as apparu dans ma vie comme une étoile filante dans le ciel, et t'étais déjà parti que je réalisais enfin ce que toi comme l'étoile vous étiez : trop rapides, trop éclatants, trop beaux pour être approchés. Brûlants d'un feu qui me consume aujourd...