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Le lendemain, je m'étais réveillé en sursaut, paniqué et en sueur, à la suite d'un énième cauchemar. Mon sommeil se troublait régulièrement, surtout quand je ne prenais pas de calmant. Cette nuit avait été éprouvante. Mes mains passèrent sur mon visage pendant que j'essayais de calmer les battements vifs de mon cœur.

Le vent faisait grincer le sol et les murs à cause des courants d'air - par moment, j'avais l'impression que tout allait s'écrouler !

Un peu perdu dans ce nouvel espace, j'avais enfilé un vieux t-shirt avec la photographie d'un groupe des années quatre-vingt-dix, ainsi que mon sweat le plus épais. Les courants d'air froids parcouraient la vieille maison, ce qui ne cessait de me faire frissonner.

Il me semblait que nous étions dimanche aujourd'hui. Du moins, c'était ce que je m'étais dit en retrouvant Maximilian dans la vaste pièce qui servait de salon-salle à manger, lisant un journal avec de petites lunettes de lecture que je trouvais ridicules. L'odeur de son café noir emplit mes narines, j'inspirais de plaisir et de soulagement ; au moins, il y avait du café, sur cette île.

- Ah, tu es réveillé, m'accueillit Maximilian, abandonnant son article sur l'économie.

J'avais pris place à table sans réellement savoir si je devais le faire ou non. Même s'il n'était pas menaçant, mon hôte m'intimidait encore beaucoup. C'était un Mâle Alpha adulte impressionnant par sa carrure et son charisme. Puis je n'étais pas très doué pour être de bonne compagnie, faire la conversation, être sympa... Encore moins avec quelqu'un que je connaissais à peine.

Autant dire que je me sentais particulièrement à l'aise ce matin.

- Q-Quelle heure il est ? marmonnais-je alors, relançant la conversation.

- Quatorze heures.

J'avais papillonné des yeux, surpris, pensant qu'il se moquait de moi. Ce qui n'était pas du tout le cas.

- Après un tel voyage, tu as bien le droit de te reposer un peu. Eddy m'a demandé de te laisser dormir.

Je l'avais oublié, tiens. Il semblait qu'il soit déjà parti depuis longtemps - peut-être était-il déjà arrivé chez nous. Enfin, « chez lui », puisque ce n'était plus vraiment chez moi...

Mon regard fixait sa tasse à café - une vieille tasse qui devait avoir plusieurs générations, bien qu'elle paraisse presque neuve - sans que j'y fasse vraiment attention, perdu dans mes pensées. Avec politesse, il m'en proposa une tasse, ce qui me ramena sur terre.

- Je crois qu'un grand bol devrait faire l'affaire, se moqua-t-il gentiment. Tu veux manger quelque chose ?

Je fis un « non » de la tête. Je n'avais pas faim.

Je trahissais beaucoup trop ma nervosité à mon goût. Maximilian mit un temps considérable à revenir, aussi avais-je attrapé son journal pour passer le temps. Je ne compris strictement rien à ce qu'il lisait, cependant cela ne m'étonnait pas vraiment... Oh, pas parce qu'il lisait un texte très compliqué, mais parce que je n'étais pas très intelligent pour comprendre. Ce n'était pas un jugement, simplement un constat.

- Il n'y a pas grand-chose à faire ici aujourd'hui, souffla Maximilian en me présentant un grand bol de café. Le vent agite la mer, ce serait dangereux de prendre le bateau.

The Wicked Wolf - Kaeden (T1) [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant