Sous le vieux saule

Automne.

Au bord d'un petit chemin de campagne se dresse fièrement un vieux saule, aux feuilles orangées et au tronc écorché.

Au bord d'un petit chemin de campagne, sous le vieux saule, on trouve des feuilles mortes et de l'herbe jaunie. Des branches arrachées par le vent et des petits cailloux blancs.

Au bord d'un petit chemin de campagne, sous le vieux saule, parmi la nature sauvage, on trouve un banc. Il est un peu vieux, sa peinture est partie, des mots y sont gravés et il est tagué.

Au bord d'un petit chemin de campagne, sous le vieux saule, parmi la nature sauvage, sur le banc, il y a quelqu'un assis. Peau comme l'ébène, cheveux rosies par les couleurs, paupières closes face au Soleil.

Le temps a l'air arrêté, le vent souffle doucement, elle semble profiter. Son visage, à l'expression paisible et aux doux traits, attirent les rayons dorés.

Elle écarte les bras et son gilet en laine glisse doucement le long de son épaule droite. Elle ne le remet pas en place et pose simplement ses coudes sur le dossier.

Elle hume l'air, la douce odeur un peu humide. Sa jolie jupe en jean remonte un peu quand elle croise ses longues et fines jambes.

Elle ouvre les yeux et papillonne des paupières, dévoilant ses beaux iris chocolatés. La douce brise caresse sa peau et la fait frissoner.

Elle adore l'automne, c'est sa saison préférée. Les feuilles qui virevoltent, les jolies couleurs et les tenues encore un peu légères des débuts d'octobre.

Ses deux indexs semblent imiter les baguettes d'opéra et elle chantonne, un fil d'écouteurs longeant son cou.

Seule, elle profite de ce petit moment à elle. Cet endroit, elle le connait, l'adore et le respecte. Elle a même écrit son nom sur le banc, elle-aussi, comme une tradition.

Tous ses automnes, elle les passe ici. Chaque moment de temps libre, elle accourt sous le vieux saule. Et à chaque fin de la belle saison, elle murmure doucement :

- Vivement l'automne prochain.