5.L

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Mes pieds qui tapent contre le plancher font un vacarme incessant dans la salle d'attente.

La secrétaire me regarde de travers.

Je soupire et regarde ma montre.

15h34.

20 min de retard.

-Tu n'es pas folle !

-Ta gueule.

Cette voix continu de me harceler.

Depuis 2 jours.

-Mais tu n'es pas folle ! Ou alors je suis aussi folle que toi. Et je suis sûre à 100% de ma santé mentale ! C'est extraordinaire ce qu'il arrive !

-Ta gueule putain !

J'ouvre de grands yeux.

Je l'ai dis à voix haute.

La secrétaire me dévisage méchamment.

-Excusez moi...

Je baisse la tête.

-Mademoiselle Joly ?

Je relève la tête.

Un très bel homme, d'une quarantaine d'années, brun avec une légère barbe.

Il s'avance vers moi en tendant la main avec un sourire. Je la saisie.

-Docteur Goliakovski. Vous venez ?

Je me lève et le suis sans dire un mot.

Il a un beau cabinet.

Il m'invite à m'assoir sur un club en cuir alors que lui s'assois à peine à quelques centimètres de moi sur son bureau.

Je le dévisage autant que lui.

Il commence.

-Alors ! Pourquoi une aussi jeune et jolie fille vient voir un psychiatre ?

***

-Une voix tu dis ?

J'acquiesce en le regardant se rhabiller. De mon coté, je remets mon jean et mes cheveux en ordre.

-Tu bois ? Tu fumes ?

-Je bois, je fume, je baise, j'ai tous les vices.

Je ricane.

Il me regarde et se mord la lèvre avant de venir mordre les miennes en serrant une de mes fesses.

Il recule ensuite.

-Ah la jeunesse.

Il rit.

Son téléphone sonne.

Il décroche.

-Allo chérie ? Oui je suis encore au cabinet, j'arrive. Oui, je t'aime.

Et il dit tout ces mots en me caressant le visage.

L'Homme, cette pourriture.

Il range son portable, remet ses chaussures et sors un papier d'ordonnance ainsi qu'un stylo.

-Pour ce qui est des voix, je vais d'abord te prescrire des anti-dépresseurs. C'est peut-être le stress, la fatigue... Voir même une petite dépression d'hiver.

Il sourit en me caressant brièvement la joue.

Dépression.

Comme je ne m'y attendais pas dis donc.

-Par contre, évite la clope et l'alcool avec les anti-dépresseurs. Ok ?

Je ne réponds pas, il me tend le papier et une carte avec un numéro.

-Ça c'est mon numéro perso. Si jamais les voix ne passent pas... Reviens me voir. D'accord ?

Il me fait un clin d'œil.

Compte là dessus Lulu.

Je me lève. Prends les papiers.

-Merci Docteur.

Je sors. Ignore la secrétaire et jette la carte.

Ma foi en l'humanité est détruite et redétruite.

À mon étoileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant