Chapitre 5

246 28 25
                                    

OPHELIE

Cette nuit, je n'ai pas bien dormi du tout, et c'est pour cette raison que la lumière qui filtre à travers le store de me donne des envies de meurtres. J'ai été incapable de trouver le sommeil, bien trop secouée par les souvenirs d'Hayden et moi qui se sont transformés en une puissante angoisse. C'est donc d'un pas las que je me tire de mon lit et descends ensuite jusqu'à la cuisine. Mon ventre crie famine. Il faut dire que je n'ai rien pu avaler hier.

Alors que je me frotte les yeux en luttant pour ne pas retourner dans mon lit, j'entends des éclats de rires provenant de la cuisine. J'ai la bonne surprise de découvrir Elara et Noam, tous les deux posés sur le comptoir avec une tasse de café fumante devant eux.

Hum, salut, dis-je en entrant dans la cuisine.

Elara m'adresse un grand sourire, se lève brusquement et vient embrasser mes deux joues en guise de bonjour. Je me glisse ensuite sur le tabouret à côté de Noam, et mon meilleur ami me plante un baiser sur la joue droite.

— Tu tombes à pic Ophélie, je viens juste de faire du café ! Tu en veux une tasse ? ajoute-t-elle.

— Oui, je veux bien. Merci Elara.

Elle me sourit de nouveau et part chercher une tasse dans l'un des placards. Elle la remplie et me la tend. Je la remercie et boit aussitôt une gorgée brulante de café. Je pense que je vais avoir besoin d'une bonne dose d'énergie aujourd'hui.

— Tu as bien dormi ? reprend la femme de mon frère.

Je décide de mentir :

Hum, oui, ça va, merci.

— Tant mieux alors ! J'imagine que tu as dû perdre tes marques dans cette maison, avec tous les travaux de rénovation qu'Hélias et moi avons faits, mais j'avais peur que tu ne te sentes pas à l'aise.

C'est vrai que la maison a beaucoup changé, depuis ces deux ans où ma mère et moi avions fuit cette maison comme la peste. Elle nous rappelait beaucoup trop de mauvais souvenirs, enfin plus à elle qu'à moi. On est allées habiter ailleurs, dans la même ville mais plus loin, pendant un an. Puis, quand elle a rencontré Trystan, nous avons tout quitté ici, jusqu'à ma propre vie, pour le suivre à l'autre bout du pays.

Je n'ai jamais vraiment su si Maman était amoureuse de ce type, même si elle le semblait de tout son cœur, il lui a fait tellement de mal en la quittant quelques mois seulement après notre emménagement chez lui. Et quand bien même je me doute bien que son amour pour Trystan n'est pas comparable à celui qu'elle a éprouvé pour mon père, je pense tout de même qu'elle l'aimait, mais je ne sais pas si l'on doit plutôt parler d'affection que d'amour. De toute façon, ce type n'a jamais été pour elle, et il l'a montré en la quittant parce qu'elle avait un cancer. Connard.

— Non, ne t'en fais pas.

Je n'ai pas envie de causer plus de soucis que ça à Elara. Après tout, elle n'avait pas prévu ce qu'il allait arriver, et puis elle m'a l'air d'être vraiment une superbe femme. Elle est d'une gentillesse remarquable, alors je dois avouer qu'Hélias a bien choisi. Et puis, elle aurait pu me mettre à la porte après tout, ou se montrer repoussante envers moi, mais elle n'a fait aucun des deux.

Je regarde alors autour de moi, puis je le remarque enfin. Ou plutôt, je ne le remarque pas, justement.

— Où est Hélias ? demandé-je.

— Oh, il est déjà au travail ! répond Elara. Il est déjà dix heures passées, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué. Ça fait un bout de temps qu'il est parti.

— Effectivement, je n'avais pas fait attention à l'heure. Et, hum, il fait quoi comme métier ?

— Professeur. Il est spécialisé dans l'histoire.

Le voile des tentations |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant