12.

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Mélissa se tenait devant moi, l'ombre de la méfiance voilant son regard.

Dans un geste marqué de défiance, elle croisa les bras contre sa poitrine

L'air était soudainement chargé d'une tension embarrassante.

Quant à moi, je restai là, muette, les pensées engourdies par des émotions qui me traversaient.

Mon regard, hésitant, errait entre son visage et un point vague dans l'espace en cherchant désespérément un refuge, une échappatoire à ce duel muet.

Mais aucune issue ne se dessinait.

L'avertissement de Monsieur Rodrigue résonnait encore dans mon esprit. Ne rien dire. À personne.

Moi: Oh... Mélissa... que fais-tu ici ?

Murmurai-je enfin alors que ma voix trahissait une incertitude que je ne parvenais pas à masquer.

J'avançai vers elle, prudente avec mes pas, comme si le moindre mouvement trop brusque risquait d'aggraver un malentendu déjà bien ancré.

Elle arqua légèrement un sourcil puis un éclat fugace passait dans ses prunelles.

Melissa: C'est plutôt à moi de te poser cette question. Que fais-tu dehors à une heure pareille ? Ne devrais-tu pas être en train de dormir ?

Je pris une inspiration, cherchant à recomposer une contenance que je sentais vacillante.

Moi: Heu... non. Je... je devais apporter du café au Prince.

Les mots s'échappèrent de mes lèvres avec hésitation, et un sourire énigmatique s'étira sur celles de Mélissa.

Un sourire dont je ne parvenais à déchiffrer ni la signification, ni l'intention.

Était-ce de la moquerie ? Une ironie mordante ? Ou bien un simple constat qui m'échappait ?

Moi: Pouvons-nous parler, Mélissa ?

Repris-je, le ton légèrement plus assuré, tentant une dernière approche vers une réconciliation qui, je l'espérais, dissiperait ce qui semblait nous opposer depuis ce matin.

Son expression changea imperceptiblement, et un éclat de froideur traversa son regard.

Elle: En vérité, j'avais l'intention de te parler il y a quelques instants... mais à présent, je ne suis plus certaine que cela en vaille la peine.

Je clignai des yeux, surprise par la sécheresse soudaine de ses propos.

Moi: Q...Quoi ?

Elle: Cela n'a tout simplement plus d'importance.

Sa voix était tranchante, sans appel.

Elle décroisa lentement les bras, puis pivota sur ses talons et s'éloigna sans un mot de plus.

Une onde d'incompréhension m'assaillit, mais je refusai de la laisser partir ainsi.

Mes pas me conduisirent à sa suite jusque dans notre chambre.

Moi: Pourquoi réagis-tu de cette façon ?

LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant