Jonathan Byler était jaloux de Kalie Cole, sa voisine d'en face. Il la détestait. Pendant presque deux ans, il l'énervait, se moquait d'elle, lui faisait des coups bas. Un vrai gamin en son genre. Mais Kalie ripostait, elle ne se laissait pas faire...
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Où est-ce je suis encore ? Et pourquoi il fait super sombre ici ?
Oh non, et si c'était encore une de mes visions ? Non. On ne dirait pas pourtant. J'essayais de bouger un bras, mais une certaine lourdeur se faisait ressentir, comme si je pesais trente kilos en plus. Me concentrer était dur mais j'y parvenais petit à petit. La pièce dans laquelle j'étais s'illumina un petit peu quand je remarquai que des bougies étaient placées un peu partout dans la pièce.
Des bougies ?
Apparemment, j'étais dans un loft, en face de moi se tenait une télé écran plat et je me trouvais assis sur le canapé. Une table basse blanche nous séparait. Quant au reste, il me parût assez flou, alors je décidai de ne pas y prêter attention. Mon regard se concentrait sur moi. Et je n'en revenais pas.
J'avais retrouvé mon corps.
Du moins, c'était ce que je pensais pendant un quart de seconde jusqu'à ce qu'elle arrive. Kalie se tenait debout devant moi. Quelle fut ma surprise quand je vis qu'elle n'était vêtue que d'une chemise blanche un peu trop ample et d'un boxer noir.
OK, là, c'était vraiment bizarre.
Et pourquoi je rêvais de Kalie ?
Peut-être parce que j'en avais envie.
Elle s'approcha de moi et s'assied sur le canapé en me collant d'un peu trop près et pourtant cette proximité ne me dérangeait absolument pas. Mon malaise était inexistant et je m'étonnais moi-même de mon envie d'elle. Kalie ne parlait pas, elle ne faisait que de me fixer et malgré moi, j'arrivais à voir chaque trait de son visage qui me paraissait plus beau, plus réel que la réalité elle-même.
Est-ce que c'était possible qu'un rêve soit si semblable à la vraie vie ? Mon regard s'attardait sur son décolleté qui laissait transparaître le début de sa poitrine. Le message était clair. Plus je la dévorais, plus mon envie grandissait. Mais quelque chose m'en empêchait. Même dans un rêve... Peut-être que j'avais trop de respect envers elle.
Jonathan, faut vraiment te décoincer.
Elle ne faisait rien de particulier, elle ne se mordait pas la lèvre, elle ne torsadait pas sa mèche autour de ses doigts. Kalie ne faisait rien pour m'attirer ou provoquer le garçon en manque qui sommeillait en moi, elle restait juste... Kalie. Fidèle à elle-même. Mais malgré cela, son regard me déstabilisait.
Mais ce n'était qu'un rêve.
Dans la réalité, est-ce qu'elle ferait pareil ?
La réponse m'était inconnue, mais mes sentiments à moi, je les connaissais que trop bien. La culpabilité qui m'avait rongé à cause de Sydney... Je ne voulais plus la ressentir. Ce serait comme trahir Victoria une seconde fois.
Kalie ne fut pas de cet avis alors elle s'approcha encore plus de moi et me caressa les cheveux délicatement. Son contact était comme une résurrection, je ne me souvenais plus à quel point ça faisait du bien de retrouver son corps, de ressentir les choses dix fois plus que dans l'enveloppe charnelle d'une autre personne. Un simple touché et je tressaillis à ça. Si elle continuait, je n'allais pas me contenir. Alors j'espérais qu'elle s'arrêterait ici, mais au fond, j'en voulais plus.
Comme si elle lisait dans mes pensées sa main glissa sur ma peau et la réalité me fit trembler. Jamais je n'avais ressenti quelque chose d'aussi fort et d'aussi vrai. C'était tellement contradictoire puisque je n'étais même pas conscient.
Raison de plus pour en profiter.
Je me tournai légèrement vers elle et c'était à ce moment-là que nos regards ne voulaient plus se quitter. Un léger sourire s'était formé sur ses lèvres que je voulais terriblement embrasser.
Alors que je sentais la chaleur de son corps me submerger, elle s'approcha encore plus et chuchota à l'oreille :
— J'attends.
Rien ne m'aurait arrêté de faire ce que je voulais faire. Pas même ce foutu sentiment de culpabilité. J'obéis à ma conscience, qui ne rêvait que de ça depuis le début, et posai mes lèvres sur les siennes. Je me sentis comme électriser à leur contact, un sentiment inconnu naissait en moi, mais j'en voulais encore plus.
Je la pressai encore plus fort contre moi et ne m'arrêtai plus. Ce qui commençait comme un baiser innocent s'est fini en baiser fougueux. Elle entrouvrit sa bouche et j'y passais ma langue, je ne voulais pas perdre une miette de cet instant. Nos langues se cherchèrent, se rejoignirent, se chatouillèrent. Je ne savais plus qui j'étais.
Elle émit un léger gémissement qui me rendait encore plus friand de ce baiser. Je la poussai sur le canapé et repris là où on s'était arrêté. Elle entoura mon cou de ses bras et m'attira un peu plus contre elle. Nos corps ne faisaient plus qu'un quand je l'attirai contre moi ce qui la forçait à se courber un peu plus.
Je pris ses poignets et les plaquèrent sur le canapé. Ma bouche parcouru son cou, sa mâchoire, ses joues. Mes baisers sur sa peau étaient mon empreinte et pour rien au monde j'allais m'arrêter.
C'était comme si la flamme ne voulait plus s'éteindre, peu importe combien on le souhaitait. Ce désir qui était en moi avait été éveillé par Kalie de la manière la plus étrange qu'il soit... Un échange de corps.
Kalie passa une main dans mes cheveux et s'y agrippa puis m'embrassa plus férocement, plus ardemment qu'avant. Quand elle interrompit notre baiser, je pouvais constater que nos respirations étaient irrégulières et que ses yeux n'avaient jamais été aussi beaux. Elle passa une main sur ma bouche et dit des mots que je n'aurais jamais préféré entendre.
— J'ai mal au ventre...
Ma seule réponse fut :
— Pardon ?
— Réveille-toi... ça coule.
Pourquoi a-t-il fallu que je me réveille à cet instant ? Comme n'importe quel être humain, j'ouvrais lentement les yeux et revenais petit à petit à la réalité. La foutue réalité. D'un autre côté, j'étais content de m'être réveillé sinon tout ça aurait vraiment été gênant. Et dire que j'allais coucher avec Kalie... Dans un putain de rêve.
On va dire que je n'ai pas perdu ma masculinité à force d'être dans le corps d'une fille. Mais quelque chose attira mon attention, les paroles de Kalie dans mon rêve était étonnamment véridique.
J'avais très mal au bas-ventre et mon dos également et je ne savais pas pourquoi je me sentais tout mouillé... Puisque je me sentis très inconfortable je me levai et allumai la lampe de chevet sur la petite table disposée près du lit. Prêt à aller aux toilettes, une tache rouge énorme sur mon drap me fit m'arrêter. Ne me dite pas que Kalie a vraiment perdu sa virginité dans mon rêve ?
Wow, t'es de plus en plus débile Jo...
Après quelques secondes de réflexion, j'écarquillai les yeux et ouvris grand la bouche. Je venais enfin de comprendre ce qu'il se passait. Mon cerveau long à la détente ne savait plus quoi faire. Qu'est-ce que faisait Kalie dans ces moments-là ? Ah, si je me souviens, les filles mettent des sortes de couches pour pas que ça fuit. En gros je dois aller m'acheter des couches au rayon bébé ? Mais non ! C'est autre chose, mais quoi bon sang ? On ne va pas dire que je m'intéresse souvent aux marques de couches pour filles adolescentes. Je m'assis sur le lit, la sensation désagréable toujours présente, et soupirai d'exaspération.
— Pourquoi maintenant ? soufflai-je, à voix basse.
Pour la première fois dans l'histoire du monde, un homme qui se trouvait dans le corps d'une femme allait subir ses premières menstruations.
