Tandis que son regard caressait mon visage, j'imaginais ses mains découvrir mon corps. Je voyais déjà mes vêtements brûler sous son souffle passionné. Je croyais déjà voir le ciel se déchirer sous mes cris d'extase. Je sentais surtout les flammes infernales de mon désir fougueux, courir le long de ma colonne et festoyer dans mon bas ventre. Je sentais sa langue laper lentement ma fontaine de jouissance et ses lèvres emprisonner mon plaisir.
Il se mit à appuyaner sur le bouton du commencement, et alluma de ce fait, un monde caché aux yeux des hommes. Mon temple tremblait silencieusement et je n'étais pas loin de tremper mon voile de pudeur. Je me suis surprise à implorer du regard, qu'il me prenne sans attendre. J'imaginais qu'une fois prise, je ne saurai rien dire d'autre, si ce n'ai « Là, ici, oui, encore, et plus fort ». Quelle folie !
Hélas, Nous en sommes bien loin, pour le moment. Assise sur la terrasse d'un petit restaurant bar, je le dévore des yeux, pendant qu'il tente avec une touchante maladresse de me parler de ça journée. Il transpire la timidité, et la panique. Mais c'est ce que j'aime chez lui. La façon qu'il a de fuir mon regard, dès que je le cherche du mien. Ça manière de se frotter les mains. Ses longues inspirations suivies de fortes expirations saccadées. Il n'est clairement pas à l'aise, c'est manifeste. Je l'ai senti à mon arrivée, mais je pensais que le malaise s'estomperait seul, au fur et à mesure de la conversation. Il semblait désemparé, carrément hébété. Je fus surprise.
De nature à calculer le moindre petit aspect de sa vie, il était totalement démuni face à moi. J'avais complétement bouleversé son petit train-train et je n'en étais pas peu fière. « Il est difficile de me surprendre ! » m'avait-il dit. Et le voilà, « tout chose » bégayant devant moi. Réduit à l'état d'enfant. Je n'imaginais pas frapper aussi efficacement. J'avais coulé sa flotte en une seule et unique frappe chirurgicale. Un coup de maitre ! C'est à ce moment précis qu'il sut qu'il ne maitriserait plus rien. A partir de cette instant, tout allait déraper et lui échapper.
Il était assis, sur la terrasse, les yeux partagés entre sa montre, son portable et le ciel. Il cherchait à s'évader de son propre stresse, se demandant, ce que nous allions bien pouvoir nous raconter aujourd'hui. En effet, je lui avais dit quelques jours auparavant de se tenir prêt, que nous devions discuter tous les deux, d'une chose importante. Mille questions fusaient et s'enfuyaient de ses poumons rudement sollicités. Il ignorait en fait que je souhaitais lui faire la surprise de le rencontrer. Nous ne nous étions jamais vues en vrai. Je lui avais demandé quelque heure avant où il se trouverait à cette heure. Il m'avait répondu gentiment sans poser plus de questions. C'était presque trop facile.
Une fois sur les lieux. Je me suis arrêtée un moment pour bien l'observer. Il était tel que sur sa photo de profil. Un charme subtil, bien de sa personne. Plutôt bel homme, je l'avoue. Je n'ai pas résisté à l'envie de commencer la torture un peu en avance. Je lui ai envoyé un message, disant que je pouvais le voir, d'où je me trouvais, et que j'étais tout près de lui en ce moment. Plus prêt qu'il ne l'imaginait. A la lecture de ce message, il se mit à sourire et ne me crut pas. Ensuite, après l'avoir convaincu de la réalité de la chose. Son visage s'illumina un instant avant de laisser place à une douce panique.
Un sourire sournois fit son apparition sur mon visage. Il me plaisait de le troubler. Les choses commençaient bien. Quand ses yeux réussirent à me trouver, au milieu de la foule, il se leva nerveusement et referma sa veste. Une veste sous cette température ? C'était inattendu, mais pourquoi pas. Il ne sut pas tout de suite comment m'accueillir. Alors je pris les devants et le pris dans mes bras. Il était planté là, debout, sans réaction, raide comme un piquet. Il n'en croyait pas ses yeux. Nous étions là, au milieu de cette terrasse, immobiles.
Je croyais rêver ! Elle était belle et bien là. Je pouvais enfin sentir son parfum, sa peau et la chaleur de son corps contre le mien. Je m'étais imaginée la scène des milliers de fois. Mais aucun de mes fantasmes n'arrivaient à la cheville de ce moment de pure bonheur. Je tombais dénue. Le monde s'était arrêté de tourner. Les yeux grands ouverts, je tentais d'émerger de mon rêve conscient. La joie m'avait paralysé. J'avais prié sans grande conviction, et le destin, ou Dieu, ou je ne sais qui ou quoi, (surement l'univers), m'avait exaucé.
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La rencontre
Romance"Il suffit d'un instant. Un regard. Une rencontre. Pour bouleverser une existence. La bonne personne, le bon moment. Le caprice complice du hasard." - Guillaume Musso. - Nous nous sentions irrémédiablement attiré l'un par l'autre, en dépit de toute...