Dans la tête de Mary, les hostilités avaient bel et bien débuté. Il fallait qu'elle tue son mari, l'homme avec qui elle avait décidé de passer sa vie, pour espérer sauver sa fille. Cet homme qu'elle aimait par-dessus tout, celui qui la rendait heureuse et qui lui avait offert un enfant. Quelle horreur.
Effectivement, dans le canapé se trouvait une arme. Mary eut à faire un choix crucial: sauver sa fille ou son mari. Il restait un peu moins d'une heure avant que Peter ne rentre dans la maison. Elle avait donc une heure pour choisir entre le suicide, sa fille ou son mari. Quel dilemme.
La maison si chaleureuse devenait de plus en plus sombre à chaque pas de Mary; laquelle effectuait des vas-et-vient dans l'immense couloir sombre. Le lustre balançait tout seul, sinistre spectacle. Les sourires des personnes représentées sur les tableaux du salon se transformaient bientôt en grimaces de douleur.
Mary, si belle lorsqu'elle était énervée, l'était tout aussi apeurée. Sa lèvre tremblante avait tendance à entraîner ses dents blanches dans un claquement digne d'une véritable symphonie. Son sourcil droit répondait avec grâce aux légères ondulations de son sourcil gauche. Sa peau si blanche était mise en évidence par le mouvement soyeux de sa main sur son bras, comme une habitude, qui devait avoir pour signification une montée de stress.
Une demi-heure était passée et Mary avait fait son choix. Elle était dépitée mais au fond, avait elle réellement le choix? Elle se décida enfin à sécher ses larmes et son regard devint alors noir. Son maquillage léger était accentué par la couleur changeante de ses yeux. Mary faisait désormais peur.
Elle entendit la voiture de Peter se garer. L'heure en question était déjà passée. Sa réaction fut un long balbutiement. Peter entra dans la maison et vit sa femme sur le canapé, une main sur le ventre et l'autre entre deux coussins.
Il accourut vers elle en larmes et Mary sentit ses yeux devenir plus doux. L'homme lui dit:
"Re-explique moi tout s'il te plait. Mary ma chérie j'ai peur!"
Et Mary reprit son regard noir. Personne ne saurait dire ce qu'il arrivait à cette dernière une fois son regard assassin lancé. Elle était incontrôlable et dangereuse.
Mary lui répondit, d'une manière sèche: "Là où tu iras tu n'auras plus peur".
Peter ne comprit pas. Enfin, il fit mine de ne pas comprendre et quand Mary sortit l'arme du coussin, Peter mît la main à sa veste pour en sortir un pistolet.
Mary fut étonnée que Peter avait une arme, triste de savoir qu'il la braquait sur elle, et attentive aux moindres gestes de Peter.
"Ne fais pas de bêtises Mary, reprit Peter d'un ton calme. J'ai aussi reçu un coup de fil me demandant de t'exécuter".
Mary l'écouta de tout son cœur. Elle n'aurait pas osé tirer de toute façon. Elle acquiesça et posa au sol son arme. Peter fit de même. Ils sourirent en même temps de soulagement que l'un des deux n'ait pas fait de bêtises. Le regard de Mary s'apaisa et un sourire apparu sur leurs visages marqués par des larmes. Ils se jetèrent dans les bras l'un de l'autre. Ils étaient réunis enfin.
Un joyeux vacarme retentit. Mais ce bruit ne signifiait rien de bon. Peter s'écroula par terre et une flaque de sang tâcha le tapis.
Mary ne comprenait pas.
Elle aperçut à l'autre bout du salon une silhouette. Puis distingua un rire qui lui semblait familier.
Mary tomba au sol à son tour et versa toutes les larmes de son corps sur Peter tandis que la silhouette quitta la pièce.
Peter gisait au sol, le crâne perforé par une balle.
Maintenant Mary était seule.
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Cache-cache
Mystery / ThrillerUne famille est soudainement stoppée dans sa vie quotidienne par un étrange événement: un soir un inconnu frappe à la porte. Cet inconnu se révèle être un individu qui a déjà rencontré un membre de la famille, seulement l'uns des protagonistes ne s'...