8.Avigaël

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Nous sommes de retour dans le van, en route pour notre nouvelle destination : la Freeman University. Après l'incident au réfectoire, j'ai couru dans les bois, et j'ai pleuré. Niall s'est gardé de me demander si les accusations de Louis étaient fondées ou non. Il est juste resté près de moi pendant que les larmes ruisselaient sur mon visage, et que je les essuyais du revers de la main.

Le petit numéro de Louis était au-delà du supportable.

Il a menti.

Déformé la vérité.

Il s'est moqué de moi et a tourné en dérision notre relation.

Quand il m'a mise au défi de révéler ce qui s'était passé entre nous dans le belvédère de Mme Reynolds, c'en était trop. Ce soir-là, je ne l'oublierai jamais. Tout était parfait, depuis les lampes scintillantes qu'il avait disposées avec soin sur tout le belvédère jusqu'au baiser romantique après avoir dansé un slow langoureux dans ses bras. Il m'avait traitée comme si j'étais la seule fille au monde qui comptait, la seule avec laquelle il avait envie de vivre.

Ce matin, il a gâché ce souvenir pour toujours. Dieu merci, Damon lui a ordonné de s'asseoir à l'avant. À mon avis, il n'est pas très fier de lui en ce moment.

Nous nous garons devant le Dixon Hall, une des résidences de l'université, située en face de l'imposant bâtiment en brique de la bibliothèque.

Damon nous conduit à un dortoir au premier étage. Il y a une cuisine avec une table, et deux canapés dans le coin salon.

– Les filles dans cette chambre-là, lance Damon en désignant une porte. Les garçons, dans l'autre.

Il sourit en jetant sa valise dans la troisième pièce, voisine des canapés.

– Moi, j'ai droit à mes propres quartiers.

– Combien de temps va-t-on rester ici ? demande Niall.

– Un petit bout de temps, répond Damon. Nous ferons des excursions d'une journée.

– J'ai mal au visage, gémit Lenny. Et ça me démange, grave.

On dirait un clown avec toute cette crème blanche que l'infirmière a badigeonnée sur ses coups de soleil et ses boutons. Il s'approche d'Ariana et lui met sa figure sous le nez.

– Gratte-moi.

Elle le dévisage en ricanant. Elle préférerait clairement mourir.

– Écarte-toi de mon chemin, espèce de monstre.

– Ça suffit, vous deux, s'exclame Damon d'un ton sévère. Je ne tolère pas les insultes, Ariana. Lenny, si ça te démange, tu n'as qu'à te gratter toi-même.

Diane semble sur le point de vomir à la vue de la face luisante de Lenny.

Ce dernier s'est approché de la fenêtre qui donne sur une cour tapissée d'herbe.

– Viens jeter un œil, Louis ! Des étudiantes super canon en bikinis en train de se dorer au soleil.

Louis l'ignore et porte son sac dans la chambre des garçons.

– Prenez le temps de vous installer, les gars, dit Damon en entrant dans ses appartements. Réunion au sommet dans une demi-heure.

– Super, marmonne Louis d'un ton sarcastique, depuis le seuil de sa chambre. J'attends ça avec impatience.

Damon pivote sur lui-même.

– Effectivement, tu en as besoin. Et avant d'essayer de te défiler, sache que tu y participeras comme tout le monde, que ça te plaise ou non.

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