La Mer calme était une maison de vacances dotée d'un étage, bordée tant par les champs que par la mer. Située à Argelès-sur-Mer, elle était l’endroit idéal pour s’y reposer l’été. C'est d’ailleurs ce qu'avait prévu Cassiopée, jeune bibliothécaire de renommée. Du haut de ses 25 ans, elle était déjà connue dans tout Paris notamment pour ses talents de conseillère en livres.
La voilà justement qui entre dans l’allée au volant de sa Clio bleue. Épuisée par son voyage long de dix heures, elle se gara face à la grande bâtisse aux murs couleur abricot. La jeune femme se hissa nonchalamment hors de la voiture et frappa à la porte. Celle-ci était peinte d’un atroce lilas s’écaillant et laissant apparaître un vert sapin tout aussi horrible que le mauve qui l’avait remplacé. Les secondes passèrent et Cassiopée commença à s’impatienter. Cette dernière s’apprêtait à frapper de nouveau en l’absence de sonnette quand la porte s’ouvrit finalement sur un homme d’une cinquantaine d’années qui lui serra la main avec autant d’entrain qu’un hyperactif qui aurait abusé du café.
« – Madame Leeroy , je présume ?
– En effet c’est bien moi. Mais je me contenterai d’un “ mademoiselle” à l’avenir. répondit-elle en riant.
– Aucun souci pour moi. Je me présente Richard Lowell.
Il parut soudainement plus sérieux. »Il lui fit visiter la maison, lui expliquant qu’elle était divisée en deux parties. Il occuperait le premier étage et elle disposerait du rez-de-chaussée. Il lui montra le salon, la salle à manger, la salle d’eau ainsi que la chambre et le petit coin. Il avait pris soin de lui montrer chaque recoin de la maison mais en avait omis un. Ils passèrent devant une porte dont le propriétaire n’avait pas fait mention, ce qui eu don d’interpeler Cassiopée qui ne se gêna pas pour interroger Monsieur Lowell.
« – Pardon de vous interrompre mais cette porte… elle s'interrompit face au regard scrutateur de l’homme mais reprit emportée par sa curiosité. Elle mène où ?
– Nulle part. L’absence de sourire sur son visage faisait peur à voir. Il s’en rendit sûrement compte puisque pris d’un élan il reprit.
Enfin si, elle mène au premier étage mais je l’ai condamnée »
Cassiopée ne chercha pas plus loin bien qu’elle fut tentée de le faire. Elle lisait sûrement beaucoup trop de romans policiers si bien qu’elle cherchait dans sa propre vie des éléments propres à ce genre de livres et ce même quand tout n’était qu’anodin. Monsieur Lowell lui remit les clefs et la laissa seule avec ses bagages à débarrasser. Ce qu’elle fit, non sans difficulté. En tout et pour tout trois valises. Deux pour ses vêtements et chaussures ainsi qu’une dernière uniquement remplie de livres. Cette dernière comportait quelques polars dont le dernier Thilliez et toute une panoplie de bouquins de psychologie. Il fallait bien que Cassiopée occupe ses trois semaines de vacances bien que la piscine y contribuerait.
La chambre était très peu décorée. Ses murs étaient habillés d’un gris taupe plus supportable que le mauve de la porte d’entrée. Était accroché sur le pan de mur au dessus du bureau, un tableau qui représentait un phare dans une mer houleuse. La lumière du phare si bien peinte semblait presque illuminer faiblement la pièce. Plongée dans ses pensées, la jeune femme n'entendit son portable sonner qu’au deuxième coup.
« – Allô Cassiopée ? C’est maman.
– Oui je sais. répondit-elle en riant. Sa mère oubliait que le téléphone affichait le numéro appelant.
– Tu es bien arrivée ? Tout va bien ? L’appartement est comment ? Tu n’as pas oublié d’emmener des draps propres ? elle avait parlé si vite que Cassiopée n’avait pas même eu l’occasion de répondre à une seule de ses questions.
– Oui je suis bien arrivée, ne t’inquiètes pas. Oui tout va bien et oui l’appartement est top. Et non je n’ai pas oublié mes draps. répondit-elle amusée par l’attitude de sa mère qui prenait soin d’elle bien qu’elle ait quitté le cocon familial depuis plus de cinq ans.
– Tant mieux. dit-elle soudainement plus préoccupée. Ma grande, tu n’as pas peur de te sentir un peu seule dans cet appartement et surtout trois semaines ?
L’inquiétude perçait dans sa voix.
– Dans mon deux-pièces à Paris, je suis aussi seule. Ça ne changera pas beaucoup, il y a le soleil et la piscine en plus.
Convaincre sa mère n’était pas chose aisée.
– Mouais…
En effet elle n’était pas convaincue.
– Il faut que je te laisse maman, passe le bonjour à papa de ma part. On s’appelle bientôt promis. Je vous aime.
Un blanc suivit à l’autre bout de l’appareil.
– Allez profite de tes vacances et reviens en forme. Aère toi l’esprit, tu en as besoin. elle raccrocha sur ces mots. »
Cassiopée était habituée à l’absence de marques d’amour de la part de ses parents. Tous deux étaient très pudiques et la jeune femme avait fini par s’en accoutumer brin qu’elle espéra quelques fois une petite attention. Elle savait qu’ils l’aimaient, ils le lui montraient à leur manière et cela lui convenait.
Cette relation houleuse expliquait également son célibat. Cassiopée était belle d’apparence, ses longs cheveux bruns encadraient son visage fin muni de grands yeux bleus et d’une bouche en cœur qu'elle soulignait régulièrement de rouge. Sa silhouette élancée ne passait guère inaperçue. En effet elle n’était pas sans attirer les hommes mais étant d’une nature méfiante, cela ne plaisait pas à tous et tous ne furent pas capables de répondre aux exigences strictes de la jeune femme.
Cassiopée chassa ces pensées de son esprit, elle ne gâcherait pas ses vacances avec des pensées négatives, elle avait suffisamment donné de ce côté-là. Elle termina de vider sa valise et installa sa pyramide de livres sur le bureau sous le tableau du phare. Il lui semblait toujours qu’il brillait mais elle n’y prêta pas attention plus que ça. Elle rangea quelques affaires dans sa table de chevet et trouva un livre. On aurait dit un premier jet, il n’avait aucune couverture. Il n’était en fait qu’un ensemble de feuilles blanches tapées à l’ordinateur et agrafées ensemble. La première page n’était qu’un grand titre en gras. On pouvait lire “ La paisible rivière ”. Il comportait environ 300 pages. La mordue de lecture qui sommeillait en Cassiopée voulut se plonger dans ces écrits de suite mais la Cassiopée raisonnable et murmura à l’oreille de la lectrice ardue qu’il fallait au moins prendre une douche.
C’est ce qu’elle fit. Une fois sortie de la douche, elle entreprit de faire quelques courses afin de se préparer quelque chose à manger. Une fois rassasiée, Cassiopée se fit couler un café, décaféiné bien-sûr, elle avait suffisamment de mal à dormir pour en plus avaler une boisson qui l’énerverait davantage. Bien installée sur la terrasse sirotant son café, l'envie lui prit de se baigner. La nuit était noire, qui l’en blâmerait ? Elle enfila un maillot de bain une pièce noir, épousant ses formes à la perfection. La jeune femme se laissa longtemps flotter sur le dos à observer le ciel tentant de former des constellations. Elle se mit à imaginer que chacune de ces étoiles étaient une paire d’yeux braqués sur elle. Elle crut même voir un regard se pencher dans la pénombre par-dessus le balcon au premier étage. Mais elle s’empêcha d’aller plus loin. L’esprit de Cassiopée, éduqué par les livres tentaient toujours de retranscrire ce qu’il y lisait.
Pas rassurée pour autant, la femme sortit et s’enroula dans une serviette bleue couvrant sa silhouette parfaite. Elle avala un somnifère afin de rejoindre le monde des rêves plus rapidement. Elle s’endormit les yeux rives sur le phare encadré en face d’elle. Cette impression de lumière projetée ne la quitta pas.Bonjour à toi cher lecteur. Ce que tu viens de lire est une expérience de ma part, je m'explique. Je suis une lectrice ardue de polars et ai décidé de tenter l'expérience en essayant d'en écrire un. N'hésitez pas à commenter, cela me permet de m'améliorer. Mon but étant d'un jour être publiée par une maison d'édition. Bonne continuation !
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La Paisible Rivière
ActionCassiopée jeune bibliothécaire de 25 ans sur Paris s'offre des vacances bien méritées dans une maison de vacances appelée la Mer calme, à Argelès-sur-Mer. La jeune femme, mordue de livres trouve un roman dans un des meubles de la demeure. Elle se pl...