Peace and blood

Chapitre 9

Ne connaissant pas les lieux de jour, me repérer de nuit dans ces bois n'est pas des plus aisé. Chaque bruit me fait sursauter. J'ai même dégainer mon arme, on n'est jamais trop prudent. Surtout quand vous êtes une Chasseuse se baladant dans la forêt alors qu'il fait nuit noire. Ce n'est pas très malin, en général ça grouille de Créatures dont certaines prêtes à vous vider de votre sang.

Je passe l'endroit au peigne fin, méthodiquement et rapidement. Ce que je cherche? Une petite clairière avec ce qui devrait ressembler à une cabane en bois ou... un tipi!

Je m'avance en silence jusqu'à ce dernier, pas très rassurée d'avoir eu à sortir de l'ombre des arbres pour me mettre à découvert et inspecter les lieux. Ma vision de nuit est excellente, ça fait parti de la panoplie de Chasseur, ce qui explique que je n'ai pas de lampe torche. Ça aurait été une bonne idée uniquement si j'avais voulu faire acte de présence... et signer mon arrêt de mort. Pourquoi tant de coureurs nocturnes disparaissent à votre avis?

Je retourne tout ce que je trouve, jette un œil dans le tipi espérant y trouver un coffre... comme dans mon enfance. Je suis un peu déçue. Il n'y a absolument rien. J'étais tellement sûre pourtant... Mais non.

La forêt vit autour de moi. C'est comme si elle avait un pouls qui battait en son centre, un bruit sourd, comme une basse, qui résonne dans ma poitrine et m'angoisse.

Je refais un tour vérifiant que rien ne m'a échappé. Pas la peine de m'attarder ici, je ne suis pas suicidaire et si on m'attaque je ne ferais pas long feu seulement armée de mon arme de service. 12 balles ce n'est pas suffisant, surtout quand elles ne sont pas adaptées à toutes les Créatures. Les loup-garous ne ressentiraient qu'une petite piqure si je leur tirais dessus. Le métal utilisé pour les balles des flics ne leur fait aucun effet. Seul l'argent peut en venir à bout.

J'allais partir quand un bruit de branche cassé m'arrête net. Je fais volte-face, arme pointée devant moi, mon cœur battant la chamade dans ma poitrine.

- Woo ! Baisse moi ça tu veux ? Je n'aurais pas dû te faire peur mais ce n'est pas une raison pour me liquider... sœurette.

Il se tient là, juste devant moi, son visage d'enfant angélique disparu pour laisser place à un sourire sournois, les mains en l'air signifiant qu'il n'est pas armé et qu'il venait en paix. La dernière fois que je l'ai vu, ce n'était pas vraiment le cas. J'avais préféré m'enfuir plutôt que de lui tirer une balle entre les deux yeux.

- Qu'est-ce que tu fais là Ayden ? je lui demande, baissant légèrement ma prise sur mon arme mais pas de trop pour lui faire comprendre que je ne lui fais pas confiance.

- Bonjour Cara, moi aussi ça me fait plaisir de te voir, ironisa-t-il.

Je ne réagis pas. Ça faisait des années qu'on ne m'avait pas appelé par mon vrai prénom. Il me donne envie de vomir, comme tout ce qui me relie au monde que j'ai tant essayé de fuir.

- Je suis venu te dire merci de ne pas m'avoir tué la dernière fois qu'on s'est croisé toi et moi, me dit-il tout en s'asseyant sur un tronçon d'arbre.

- Je ne te crois pas.

Ce fut à son tour de ne pas répondre. Un silence lourd de menaces s'installa entre nous avant que je ne me décide à reprendre la parole, ma patience mise à rude épreuve.

- Je te repose la question Ayden : Pourquoi es-tu là?

Il soupire, et dans le noir je pus discerner ses cernes creusées sous ses yeux. Depuis combien de temps n'avait-il pas dormi?

- Le Chasseur, le petit nouveau, c'est pour lui que je suis là.

C'est trop peu comme réponse et ça m'agace plus que ça ne devrait. J'ai les émotions à fleur de peau ces derniers temps et il ne va pas falloir qu'il se joue de moi trop longtemps.